Alexandra Grimal - Dragon Blanc (L'Improviste - 5 Février 2012)
Dans la multitude de formations qu'Alexandra Grimal mène de front, voici "Dragon Blanc", un trio dérivé du quatuor "Dragons", et qui préfigure, ais-je cru comprendre, d'autres métamorphose, dont un "Black Dragon" en forme de Big Band !
J'avais vu Dragons il y a trois ans, avant qu'il ne porte ce nom. Pour le passage en trio, c'est le batteur qui est absent. Et ce soir, comme un piano reste à demeure sur la scène de l'Improviste, Jozef Dumoulin le préfère à son habituel Fender Rhodes.
Piano, guitare, saxophone. Une formule aérienne, qui flotte facilement, sans les fondements d'une paire rythmique batterie-basse ! Bien sur, les musiciens pourraient chacun leur tour assurer cette part (la guitare a longtemps servi pour marquer le rythme dans les groupes de Jazz, avant l'arrivée de la batterie). Mais pas ici. Dragons, c'est le versant le plus "musique composée" d'Alexandra Grimal. Certains morceaux prennent plusieurs pages de partition ! Et dans son écriture, les trois instruments jouent et improvisent en même temps, en parallèle.
Ce mode de fonctionnement nécessite une belle écoute, et me rappelle (de loin) le travail de Steve Coleman : ce ne sont pas des thèmes au service des solos, mais des solos au service de la musique ! Si bien qu'au-delà des jeux individuels, c'est le travail en commun qui compte, le jeu avec la densité par exemple, de l'épars au compact.
Pour la deuxième partie, on se rapproche d'un Jazz plus habituel, où les individus posent plus leur marque : la fluidité de Nelson Veras, le lyrisme d'Alexandra Grimal, la virtuosité tranquille de Jozef Dumoulin. Dans cette salle encore peu connue, un dimanche après-midi bien froid, y compris sur la scène où les musiciens se frottent les mains pour se réchauffer entre les morceaux, nous ne sommes guère qu'une vingtaine à profiter de cette musique, dont pas mal d'habitués. Tant pis pour ceux qui ne sont pas venus !
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