lundi 20 février 2012

Mantovani Mahler (Salle Pleyel - 18 Février 2012)

Bruno Mantovani - Jeux d'eau

Ce concerto pour violon, créé ce soir par Renaud Capuçon et l'Orchestre de l'Opéra National de Paris dirigé par Philippe Jordan, commence par quelques phrases assez debussystes, suivies d'un dialogue assez classique en courts échanges polis entre le violoniste et l'orchestre, avant que ne s'impose une figure répétée tout au long de la pièce, une sinusoïde rapide, destinée sans doute à simuler le bruit d'une rivière de montagne, puisque là est la source d'inspiration de Mantovani. Outre que je n'ai jamais vraiment entendu cette rivière dans la musique jouée, cette cellule sonore est si omniprésente qu'elle en devient assez rapidement lassante. De même, le traitement des percussions, en roulements orageux, me plait dans leur première intervention par son classicisme (on est loin du bazar souvent reproché aux percussions contemporaines) mais sa répétition me gène. Au final, on a une longue pièce construite sur un nombre trop réduit d'idées, et un développement qui manque de métamorphoses et de surprises. Malheureusement, c'est une impression que je ne ressens pas pour la première fois en écoutant du Mantovani récent (son concerto pour deux altos est aussi trop long, par exemple). Dommage.
Le public applaudit longuement, mais peut-être est-ce pour obtenir un bis de Renaud Capuçon, qui n'en fera pas.

Gustav Mahler - Symphonie n°1 "Titan"

Ce que j'ai préféré, ce sont les moments les plus "musiques populaires", la petite fanfare des trompettes cachées en coulisse et qui du coup sonnent légèrement désynchronisées, des atmosphères de fêtes paysannes, échos de valses folkloriques, ou la montée de "Frère Jacques". L'orchestre, bois et cuivres principalement, y met ce qu'il faut de couleurs et de détails pour que ça vibre et fourmille, sans être anecdotique pour autant (seule une clarinette trop joyeuse dans un moment de tension me surprendra par cette faute de goût).
M'ont moins plu des moments plus statiques, des nappes de cordes trop lisses, qui pour moi étaient un peu vides en sensations.
Là aussi, très bon accueil du public.

Ailleurs: Joël

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