Alexandra Grimal Quartet (Le Duc Des Lombards - 2 Février 2009)
Comment se procurer le disque Shape dont parlait Damien ? Comme le site Web de Futura Marge ne brille guère par son intuitivité, et que la Fnac ne connait que son frère David, le plus simple est d'aller la voir en concert. Ça tombe bien, son nom apparait dans les plannings de Guy ! Zou, au Duc!
Je n'étais pas retourné au Duc des Lombards depuis leur réaménagement. On a peut-être perdu un peu du charme vieillot, mais on y gagne en confort et en place. On peut même y manger (bonne qualité, mais à des tarifs "club" bien sur ...). Service très accueillant. Et la formule d'un set à 20h (recommencé pour 10 euros de plus à 22h - mais je ne suis pas resté) me convient bien.
Bref. Ce soir, je retrouve presque la formation où j'avais découvert Alexandra Grimal il y a deux ans et demi : un quartet avec Nelson Viras à la guitare, et Dré Pallemaerts à la batterie. Par contre, le bassiste est remplacé par un organiste, Jozef Dumoulin, sur Fender Rhodes (Grimal / Pallemaerts / Dumoulin étant une autre formation habituelle de la saxophoniste).
Le son de cet ensemble se cantonne essentiellement à un registre médian, sans basse, et sans aigus excessifs non plus, puisque Grimal ne jouera que du ténor. Les rythmiques ne jouent pas non plus les murs du son, les morceaux se présentent comme des tranches sonores aux densités variables, et aux structures finement travaillées.
Au-dessus de la batterie scintillante et sèche de Pallemaerts, où résonnent beaucoup les cymbales et les caisses claires, Grimal lance les thèmes, d'un ténor à la sonorité souvent pleine de souffle, uniquement des compositions à elles, dont le déjà classique "Elks around", puis souvent se tait, pour laisser dialoguer Veras, aux mélodies rapides et précises, et Dumoulin, qui déborde du son Groovy de son instrument pour de courtes courses lyriques (qu'il accompagne de la voix, encore un chantonneur !). Leurs échanges, tranquilles et brillants, sont sans doute le point fort de ce concert. Grimal revient au bout d'un moment, dialogue aussi, avec l'un ou l'autre, se lance dans des solos moins intenses que parfois, tout restant sous contrôle (cela était annoncé dans l'introduction au concert : si la musique de "Shape" est très improvisée, celle de ce soir sera très écrite ; de fait, elle est plus ce soir compositrice et "animatrice", que soliste). Cela n'empêchera pas les moments de grande liberté de s'infiltrer, en particulier un solo de Pallemaerts où il réduit peu à peu ses effets, pour ne plus que tapoter à mains nues sur un tome ; Veras et Dumoulin propose quelques accompagnements, puis rapidement se taisent ; le batteur seul continue, proche du silence ; les verres lavés au bar, les commandes de la serveuse, font un contrepoint de musique concrète ; Grimal laisse le moment s'éterniser avant de sonner la fin de la récré. A l'autre bout du spectre des densités, il y a des chorus, où Veras en particulier montre une extraordinaire habileté (perfectionnée certainement auprès de Steve Coleman) à proposer des contrepoints harmoniques et rythmiques, jointant dans une texture jamais agressive les manipulations de Dumoulin et les envolées de Grimal.
Ah, et à la sortie, ils vendaient bien son disque. Une ambiance vraiment différente du concert de ce soir !
Edit : le concert était retransmis par TSF, et peut (je ne sais pas pendant combien de temps) être écouté sur leur site.
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