mercredi 31 mai 2006

Esquive, clin d'oeil, fiction

Pour son diptyque 2.6, voici la photo proposée par Akynou :


Originally uploaded by Anideg
J'hésite entre plusieurs options ...

L'esquive

Le règlement est pourtant clair :
Il s'agit de regarder la photo que je vous propose et d'inventer un texte

Or, avons-nous ici une photo ? L'auteure elle-même utilise le terme "montage". Et l'image semble parfaitement correspondre à ce que Monsieur KA préfère appeller une image numérique :
Ce qui compte, c'est de bien marquer la différence entre une photographie retouchée dans les limites offertes par un laboratoire traditionnel, et une image créée grâce à l’informatique à partir d’un ou plusieurs clichés photographiques. Ce qui compte, c'est de dire au public à quel type d'image il a affaire.

Ce n’est qu’une question de mots. De ces mots, qui nous servent à communiquer avec honnêteté.

Incontestablement, nous n'avons pas affaire à une photographie, et donc le règlement du jeu n'est pas respecté. Il ne saurait donc être question de cautionner cette mascarade en participant à cette session.

(le problème, c'est que l'exemple même donné dans le règlement n'était pas non plus une photo ; l'argument frôle le fallacieux par les grandes largeurs)

Le clin d'oeil

Dans la grande maison pleine de souvenirs, Veuve Tarquine, comme il se doit toute de noire vêtue, dresse la liste des travaux obligés, tandis que Tarquari, en digne félin, contemple noblement le jardin encore engourdi de lumière matinale.

(mais ni le chat, ni la dame, ni la végétation, ne sont vraiment ressemblants ; de plus, le procédé commencerait à sentir la répétition)

La fiction

Voilà, c'est terminé. Emporté par la passion, il ne s'est pas méfié, et par la même fenêtre qu'il a franchi hier soir, animé de la fièvre du chasseur, la lumière du soleil est entrée ce matin et a fait son oeuvre. Il ne reste plus qu'à nettoyer les draps, ou les bruler si on peut, maculés par cette cendre gluante et nauséabonde. Seul le chat est triste, les rats vont redevenir rares.

(ce qui d'ailleurs, peut continuer d'être vu comme un clin d'oeil !)

Floraison HTML

D'étranges images, trouvées chez François Granger ou chez Versac, m'ont fait découvrir une petite applet java amusante, qui transforme le squelette HTML d'un site Web en une structure se déployant telle une fleur.

Voici par exemple ce site même :
bladspot
On distingue en bas les 12 billets de la page d'accueil, avec, chargés en violet, les 3 remplis de miniatures Flickr. Les excroissances en sont le permalink et les liens Haloscan. En haut, nous avons la colonne de droite, avec blogroll et archives.

Son compagnon radiophonique est plus spectaculaire :
bladfree
Les deux grandes corolles représentent les radios Jazz et Pot-Pourri, de grands tableaux remplis de liens. La radio Dark, au tableau plus petit et sans liens, est à gauche.

Des explications plus détaillées sont disponibles là :
- le blog du monde qui avance
- 2803, le blog
- aharef lui-même, créateur de l'applet

Rigoureusement inutile, donc absolument indispensable, comme ils disent...

mardi 30 mai 2006

Christophe Wallemme Quintet (Sunside - 29 Mai 2006)

Le problème de trop utiliser RSS pour lire les blogues, c'est de parfois ne pas voir les nouvelles fonctionnalités offertes par les sites, en-dehors des billets, par exemple la rubrique "Bon Plans" de Samizdjazz, qui liste quelques concerts potentiellement intéressants pour les semaines à venir (cette solution me convient mieux que les agendas très détaillés mais trop copieux de Jazz à Paris).
C'est donc là que j'ai pris note de ce concert, où m'accrochaient les noms de Manu Codja (qui semble avoir changé l'orthographe de son nom, anciennement "Codjia", ou les deux sont-ils admis ?) et de Stéphane Galland, déjà vus plusieurs fois l'un et l'autre.
Leader de la formation, le contrebassiste Christophe Wallemme n'est pas du genre extraverti, il reste concentré sur son manche, les yeux souvent fermés, assurant la bonne marche harmonique et rythmique des morceaux, qu'il introduit parfois d'un petit solo. A la batterie, Stéphane Galland est pour une fois presque sobre ; cela permet au percussionniste Stéphane Edouard de trouver plus facilement sa place ! Entre eux deux, les regards rieurs fusent, certains morceaux leur offrant de courts breaks où ils s'amusent comme des petits fous ! A eux trois, ils forment une couche rythmique à la densité très confortable, épaisse mais pas touffue, qui du coup ne lasse pas (je pense à Steve Coleman, où il faut parfois plusieurs écoutes pour digérer la richesse polyrythmique). Même quand Wallemme invite Prabhu Edouard à les rejoindre au tabla, cela reste vif et ... percutant.
Devant, à coté de Manu Codja, nous avons le saxophoniste Thomas Depourquery. Il me semble à un niveau d'énergie en-dessous de ses camarades, parfois déstabilisé par les fantaisies de Galland, ou par les changements d'accords de Wallemme, pas tout à fait à son aise, et manquant de férocité. Ce qui n'empêche pas de beaux solos, par moments. Mais devant une telle formation, je révais parfois de la stridence et de l'énergie d'un Zorn, et il en était assez loin...
A ses cotés, enfin, Manu Codja. Armé de six pédales d'effets plus un boîtier à portée de la main, d'un plectre ou d'un bottleneck, il adopte des sonorités très différentes d'un solo à l'autre, rageur hendricksien, ou rêveur semi-liquide, ou presque bruitiste, mais toujours en phase avec le climat de la chanson, un immense musicien, qui nous embarque à chaque solo pour des voyages extraordinaires, tout en conservant une attitude modeste, retenue.
Dans une salle pas tout à fait pleine, ils livreront en trois sets l'intégrale de leur répertoire, s'excusant de reprendre certains morceaux deux fois (mais où est le problème ?). Une soirée très agréable !

dimanche 28 mai 2006

Flickr : tour dans le marais

Garnir le placard de quelques nouveaux thés, essayer de prendre quelques photos malgré la réticence du soleil.
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(le reste est )

jeudi 25 mai 2006

Deux ans

Nouveau-né
Photo appartenant à Akynou.

Il y a deux ans naissait ce blog.

La première année, je faisais attention à tout. Surveiller son régime, ne pas lui donner n'importe quoi à manger, respecter la ligne éditoriale. Surveiller la prise de poids, scruter qui vient lui rendre visite, où en sont les statistiques.
Et puis le blog grandit. Il se met à faire des bruits bizarres, à prendre des couleurs. Il goûte à de nouveaux plats, des tentatives d'humour blogosphérique, des citations littéraires, il participe même à des jeux.
Question croissance, ça se stabilise (et tant que ça reste sous le radar, sans procès, sans spammeurs, sans commentateurs fous furieux, ça me va).
stats blog
stats radios

Mais le changement le plus important, c'est qu'il sort le soir pour voir des amis. C'était la question finale du bilan l'an dernier, et la réponse a été claire : Paris-Carnets, Paris Pique-Niques, Parties crèpes, rencontres répétées lors des concerts, le blog m'a ouvert de nouveaux horizons sociaux fort agréables.
Et pour l'année prochaine ? Il lui faudra sans doute de nouveaux vêtements (quand ils seront prêts), la layette d'origine commence à géner aux épaules.

(Fêter les deux ans de son blogue, ça ne se fait plus trop, apparement ; mais j'ai une excellente excuse : ceci est ma participation au diptyque 2.5 d'Akynou)

Pas de ça chez moi - ah ben si !

Je pensais être épargné.
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Etre à l'abri.
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Mais je me trompais.
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L'invasion a bel et bien commencé.
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Flickr : 75009

Petite visite dans un arrondissement que je connaissais peu, à l'occasion de la création du groupe correspondant.

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mercredi 24 mai 2006

Planning Juin - Juillet 2006

Fin de saison, déjà ...


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mardi 23 mai 2006

Ligeti - Eötvös - Amy (Théâtre du Châtelet - 22 Mai 2006)

György Ligeti - Lontano

La lente accumulation des cordes, les lignes qui fusionnent en agrégats insolubles, la tension dans le mystère des couleurs, le temps dilaté d'un voyage à la destination inconnue, tout cela est bien rendu par l'Orchestre Philarmonique de Radio France, sous la direction de Peter Eötvös ; seuls les passages quasi-solistes, quand la matière se raréfie en deux ou trois instrumentistes jouant presque des mélodies, grincent un peu, dans une incertitude de direction dommageable.

Peter Eötvös - Concerto pour piano

J'avais déjà constaté ne guère apprécier la musique de Eötvös, j'en ai une nouvelle preuve ce soir. Pierre-Laurent Aimard jongle entre deux pianos, un accoustique et un électrique au son sans doute modifié (mais cela se voyait plus que ce ne s'entendait, une opératrice muni de deux ordinateurs cliquant de temps en temps, sans guère de résultats audibles), quasiment sans pause, dans une architecture follement originale de cinq mouvements en arche rapide-lent-rapide (surtout dans un hommage à Bartok...), où le reste de la musique, qui accumule des clichés de jeux contemporains, se colle à la partie de piano en bribes comme arrachées et collées à la va-commme-je-te-pousse. Jolie partition pour les percussions. Mais cela ne fait que briller, de façon spectaculaire, et creuse.

Gilbert Amy - Le premier cercle

De cet opéra créé en 1999, nous entendons ce soir la suite lyrique, de près d'une heure. Le livret s'inspire de Soljenitsyne, mais les paroles n'étant compréhensibles que par intermittence, l'histoire m'échappe, globalement. Ils auraient pu recourir aux surtitres, qui n'interviennent que pour les choeurs ! Cette difficulté de compréhension est simplement dû au chant, comme dans n'importe-quel opéra, car les lignes mélodiques utilisées sont pour une fois psychologiquement plausibles, en phase avec les émotions. De même, l'orchestration ne cherche aucune originalité avant-gardiste, soutient les deux chanteuses et les deux chanteurs, avec des combinaisons parfois belles, sinon utilitaires. Un opéra sans doute recommandable pour ceux qui n'aiment pas le contemporain ! Pour ma part, j'y ai pris un certain plaisir, mais j'ai déjà à peu près tout oublié ; à force de ne pas être original, il en est quelconque. La différence entre un bon artisan et un artiste, plus triste quand il s'agit d'une génération d'artistes qui décident de se contenter d'être des artisans, pour se faire plaisir, et pour le confort facile du public.
Dans la distribution vocale, les femmes (Salomé Haller, Karine Deshayes) peuvent être oubliées (trop de puissance criarde pour l'une, pas assez pour l'autre), Alain Vernhes est tout à fait correct, et Laurent Alvaro est excellent, avec une voix qui porte de façon extraordinaire.

Pas de programmes à distribuer (les annonces seront aux micros) ni bouquets de fleurs à offrir à la fin, dans une salle limitée aux premiers étages à cause de la fort faible affluence, avec des ennuis techniques coté captation Radio-France, la soirée sentait le caffouillage. Ce cycle Aimard n'aura pas été un franc succés...

Mise à jour du Pot-Pourri : J'ajoute "Lontano", bien sur, apparement enregistré lors du concert de création. Puis le premier mouvement du premier concerto pour piano de Bartok, puisque celui de Eötvös en est un hommage. Et enfin, d'un disque que je viens d'acheter, du Levinas, un peu plus expérimental que Amy, et qui semble se souvenir de Ligeti (et de Xenakis).

Flickr : à la Bastille !

Grand vent, petites giboulées, ciel changeant.

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Mais la rue aussi réclamait quelque attention.

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