jeudi 30 novembre 2017

Bach en 7 paroles 2 - De passage (Cité de la Musique - 21 Novembre 2017)

BWV 146 - Wir müssen durch viel Trübsal

C'est une longue cantate, qui utilise intensément l'orgue. On commence du coup par une sorte de concerto. Le son est très acidulé, par moments même aigrelet, dû au fait que les cordes de Pygmalion sont toujours comme en retrait, ne noient jamais l'orchestre sous leur moelleux. Lecture très vivifiante. Par contre, je me serais bien passé de ses décorations devant le choral poignant d'émotions simples qui suit. Je préfère quand un peu plus tard ce sont les vents, et principalement la flûte, qui viennent soutenir la prière de Joanne Lunn, air tout en demi-teintes, douleur et douceur mêlées, digne d'une Passion. Pour compléter le plaisir, un duo de voix mâles plein d'allant, et un choral final bien souligné par l'orgue. Splendide voyage.

BWV 27 - Wer weiss, wie nahe mir mein Ende

Scansion lente de Passion, à nouveau, et le croisement de trois voix (soprano, alto, ténor) au-dessus du choeur : ça commence fort, en émotions et en beautés. Petit interlude guilleret de l'alto (tiens, comme dans la cantate précédente !), et paf, un air fort complexe pour basse, plein de changements de rythme, où Christian Immler alterne entre saccades et longues tenues sans défaillir. Et c'est déjà le choeur final, mais lui aussi est curieux, dans ses articulations et ses variations. Toute cette cantate est un petit bijou surprenant !

BWV 8 - Liebster Gott, wenn wird ich sterben ?

Ah, les merveilleux pépiements des flûtes et gazouillis des hautbois pendant le choral introductif ! Air de béatitude sereine et champêtre, un des plus beaux et doux moments de tout le corpus de ces cantates sacrées. Et là encore, le rendu par Raphaël Pichon est parfait, gourmand-craquant sous la dent, jamais mièvre. Hautbois encore, pour accompagner Nick Pritchard, très expressif. Puis flûte, enjouée jusqu'à l'excès, pour l'air de basse. Et orgue, pour le choral. C'est frais et varié.

BWV 48 - Ich elender Mensch, wer wird mich erlösen

C'est la partie avec bonus : une chorégraphie, de nouveau, par la compagnie 14:20, et présentée comme de la "magie nouvelle", mais beaucoup moins intéressante que la dernière fois : un homme s'avance très lentement, puis erre sur la scène, l'air perdu, agité de mouvements de plus en plus bizarres, penché de façon impossible, jusqu'à un envol, comme un pantin tenu par des fils invisibles. Un peu trop fruste. Pendant ce temps, la musique, jouée dans le noir presque complet, est la plus morne et doloriste de la soirée, à peine éclairci par l'air de ténor.

bach 2 - de passage


lundi 20 novembre 2017

Léandre Ceccaldi (Le Triton - 17 Novembre 2017)

C'est étrange que le Triton appelle "une rencontre inédite" une paire d'artistes qui ont déjà conçu un CD ensemble, et que j'ai déjà vu dans le cadre de "l'autre saison". Ce sont donc deux comparses habitués l'un à l'autre qui attaquent derechef par un continuo de basse grondante par Joëlle Léandre sur lequel s'appuie une complainte au violon de Théo Ceccaldi. Bon départ, brutalement interrompu lorsque la contrebasse s'effondre sur sa pique. Réparation, ça repart. Mais la pique est cette fois trop haute. Réglage. Après ces incidents, la concentration n'est plus vraiment là. Léandre part dans des schémas déjà vus et entendus, monologue marmonné rageur et caustique, accompagné de percussions sur la carcasse de son instrument, ou jeux d'archet sui ponticello. Il y a plus de variété et d'inédit du coté de Ceccaldi, entre jeu post-romantique exacerbé, utilisation du violon comme d'un banjo plaqué contre la poitrine, et alternance entre le violon et l'alto, légèrement amplifié.
Au bout de 45 minutes, Joëlle Léandre demande l'heure, explique qu'il y a un autre concert dans l'autre salle, et déclare forfait. Plutôt un jour sans, donc, dommage, tant pis.

léandre ceccaldi

dimanche 12 novembre 2017

Gustav Mahler - Symphonie n°2 "Résurrection" (Philharmonie de Paris - 10 Novembre 2017)

Curieuse expérience que ce concert. Si le premier mouvement me plait beaucoup, m'évoquant toujours les fureurs tempétueuses wagnériennes, les choses se gâtent dès l'andante. Je n'arrive pas à me concentrer. Ce n'est pas du sommeil (ça je connais), mais plus comme une anesthésie, une indifférence que je n'arrive pas à surpasser. Au point que j'ai l'impression de ne pas entendre du tout le prêche de Saint-Antoine. Et l'Urlicht pareillement me passe à coté. Je ne commence à raccrocher que pour le dernier mouvement, mais par intermittences, et en tombant sur des passages qu'il me semble ne jamais avoir entendus. Seul le final me réveille vraiment, mais par sa lourdeur vociférante (tant qu'à parler d'éternité, je préfère infiniment un certain "ewig, ewig, ewig, ewig" ...). Je passe le temps en regardant le ballet des entrées-sorties des percussionnistes et des joueurs de cors.
Je pensais connaître raisonnablement bien cette symphonie, alors qu'en fait je ne l'ai entendu qu'une seule fois en concert en 2007 (et déjà avec Dorothea Röschmann !). Et manifestement, des pans entiers m'en sont étrangers.
Donc, pour mémoire, je note qu'il s'agissait de l'Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Mikko Franck, du choeur de Radio France dirigé par Alfonso Calani, et des cantatrices Dorothea Röschmann et Ekaterina Gubanova. Une occasion ratée, on va dire ...

résurrection

Ailleurs : Carnets Sur Sol, Andika, Alexandre Jamar

mercredi 1 novembre 2017

Planning Novembre - Décembre 2017

Un programme assez minimal, mais qui verra peut-être quelques ajouts ?