samedi 30 septembre 2017

Rebecca Saunders - Yes (Eglise Saint-Eustache - 28 Septembre 2017)

Ce titre "Yes" vient du monologue de Molly Bloom à la fin de Ulysses de James Joyce, qui fournit le texte chanté pat la soprano Donatienne Michel-Dansac. Mots envoyés puissamment vers les voûtes où ils réverbèrent, ou chuchotés à la limite de l'onomatopée. Pour l'accompagner, 19 musiciens, de l'Ensemble Musikfabrik, dirigés par Enno Poppe. 19 solistes, dit le programme, et c'est effectivement ainsi qu'ils se présentent le plus souvent : une contrebasse presque jazz pour les premières envolées, deux trompettes qui dialoguent dans les hauteurs, un accordéon qui officie dans la chaire, des percussionnistes un peu partout, l'orchestre ne se réunit sur la scène principale que pour la partie centrale de l'oeuvre, sinon ils se répartissent tout autour des spectateurs.
Saunders utilise la musique comme un matériau presque physique, pour sculpter l'espace et le temps ; il n'est pas vraiment question de mélodies ou d'harmonies, mais plutôt de textures, de projections, de masses sonores, et de leurs propriétés dans l'environnement particulier de l'église. C'est beau, par moment splendide, mais sur la durée quelque-chose me manque, qui donnerait plus de sens à l'ensemble de la performance. Ma méconnaissance du texte de Joyce (qui n'est, de fait, à aucun moment compréhensible à nos oreilles) peut expliquer en partie cela. Il y a aussi, dans la description qu'elle donne de son oeuvre dans le livret, des principes qui demanderaient plusieurs écoutes pour être mis en évidence, comme des modules presque répétés ; je crains malheureusement ne pas avoir l'occasion de réentendre cette oeuvre, trop longue et trop liée au lieu pour être donnée bien souvent ...

après yes

mercredi 27 septembre 2017

Réparer les vivants - Emmanuel Noblet (Théâtre du petit Saint-Martin - 26 Septembre 2017)

J'ai lu le livre de Maylis de Kerangal, je n'ai pas vu le film de Katell Quillévéré. Et voici l'adaptation théâtrale, qui  a gagné le Molière du "Seul en scène" en 2017, et qui, après divers théâtres parisiens et tournées, atterrit dans ce petit théâtre, à l'organisation assez rudimentaire (belle pagaille dans le hall).
Le dispositif scénique est minimal : deux chaises, une planche pour figurer la table d'opération, et un écran vidéo (qui interdit la climatisation - du coup, la chaleur et l'atmosphère médicale du spectacle entraîneront un malaise vagal chez un spectateur ; interruption, ma voisine se révèle infirmière et se précipite, on trouve de l'eau, du sucre, puis des bras costaux pour emmener le monsieur dans une salle plus fraîche et tranquille, et on reprend).
La structure du roman est bien sur respectée, avec cette introduction haletante de la séance de surf nocturne, le drame de la mort et le désespoir des proches, la difficulté des questions sur le don d'organes, et enfin la course contre la montre, technique et logistique, pour la transplantation.
Emmanuel Noblet récite beaucoup du texte, décrivant les personnages tout en les jouant, les dialogues sont en fait assez rares. Comme la trame de fond est assez anxiogène, il intercale (comme le fait le roman) des passages plus distrayants (l'album "kind of blue" de 1959, la folle nuit de l'infirmière, la séduction de Juliette, les lunettes de soleil de Virgilio ...), avant de replonger dans le drame (les parents qui s'accrochent l'un à l'autre dans le bar, les montagnes russes de leur prise de décision quant au don). Des données plus techniques nous sont aussi fournies : évocation de définition de la mort par arrêt de l'activité cérébrale, ce qui permit le concept même de greffe de cœur ; les textes de lois sur l'accord présumé du don en cas de non-inscription au registre des refus, simplement affichés sur le mur, puisque le coordinateur refuse de les mentionner aux parents, belle manière de faire.
Certains personnages du roman sont un peu sacrifiés (il me semble qu'on parlait plus de Juliette, la petite amie ; la receveuse est assez peu évoquée), mais c'est la loi de ce type d'exercice.
Le tout est tour à tour bouleversant et passionnant, ébranle la tête et le cœur, et permet de toucher du doigt ce miracle qu'est une greffe, miracle humain d'abord quand une famille en état de choc doit prendre de telles décisions, puis miracle technique pour l'extraction, le transport, l'insertion.

lundi 25 septembre 2017

Grand soir - Stravinski (Cité de la Musique - 23 Septembre 2017)

Le format "Grand soir" a été revu à la baisse, ce qui est bien. Une ou deux pièces par partie, trois parties, fin à 23h15, c'est amplement suffisant. Cette soirée s'articule autour d'Igor Stravinski, selon trois associations d'idée assez libres : l'aspect mystique, l'aspect iconoclaste, l'aspect théâtral.

Igor Stravinski - Trois pièces pour clarinette

Petite mise en bouche de quelques minutes, en lent-vif-vif, tonique et sympathique.

Jonathan Harvey - Bhakti

J'accroche pas. Les musiciens sont doublés par leurs projections électroniques sur bande, certains mouvements sont presque inertes, d'autres beaucoup plus mouvementés, ça s'inspire de versets du "Rig Veda" qui ne m'accrochent pas plus, bref, je trouve ça bien long.

Igor Stravinski - Renard

Étrangement, les voix grésillent légèrement, ce qui est assez gênant. Le sur-titrage n'aide pas vraiment à suivre l'histoire, parce qu'on ne sait pas qui parle. Mais tout ça n'est pas bien grave. Duncan Ward dirige l'EIC avec vivacité, dans ce conte formé de courts épisodes, dans un rendu assez rustique, proche des "Noces" (cette impression de hoquet rebondissant), mais en plus goguenard et distrayant.

Richard Ayres - N°31 (Noncerto pour trompette)

Les trois mouvements sont assez dissemblables. Le "burlesque" commence par un grommellement, puis quelques hésitations, un dialogue de sourd avec l'orchestre, un collage hétéroclite où voisinent le tonal et le ridicule. Suit une "élégie", où une harpe minimale orne une mélodie à la trompette d'une beauté simple et trop évidente pour être honnête. Enfin, la "rhapsodie" est un savant charivari tonitruant où l'ensemble commence façon fanfare presque normale, mais sous l'impulsion de la trompette ivre et beuglante, se dérègle en lignes chaotiques. Le tout est constamment surprenant, amusant, mais pas que, sous l'aspect provocant il reste de la musique.

Unsuk Chin - Gougalon

J'ai toujours autant de plaisir à écouter cette oeuvre, où chaque mouvement dépeint à sa manière une scène de théâtre de rue. J'y avais trouvé des allures de Stravinski et Bartok, cette fois j'y décèle des échos de Ligeti, mais radicalisé (l'utilisation de bouteilles et canettes de bières en percussion, en souvenir des klaxons du Grand Macabre ?). C'est vif, coloré, épicé, foisonnant, et quand ça finit on aimerait bien que ça continue !

eic - duncan ward

Ailleurs : Jérémie Bigorie
Spotify : Jonathan Harvey : Bhakti  Richard Ayres : Nos. 31 "NONcerto for Trumpet" Unsuk Chin : Gougalon

samedi 23 septembre 2017

Stravinski - Ballet Trilogy (Philharmonie de Paris - 22 Septembre 2017)

Voilà un programme ambitieux et exaltant : pouvoir entendre en une seule soirée les trois ballets de Stravinski qui ont révolutionné la musique du XXème siècle, c'est une occasion rare ! Malheureusement, le résultat n'est pas à la hauteur de nos espoirs ...

L'Oiseau de feu

La dernière fois que je l'ai entendu, c'était déjà par le LSO, mais sous la baguette (si on peut dire ...) de Gergiev, et j'y avais apprécié autant les passages calmes que les plus agités. Ce soir, par contre, c'est calme plat. Sir Simon Rattle suit la partition, et quand il faut donner de l'intensité, fait jouer plus fort. Et c'est à peu près tout. Nulle féerie. Les danses deviennent bruyantes. Et on s'ennuie.

Petrouchka

C'est une pièce que je connais plus. Du coup, je suis content d'en retrouver les thèmes et les airs. Je suis surpris d'y trouver des annonces de "Pulcinella". Mais ça manque de truculence, d'ironie, de caractère. Les tableaux s'enchaînent, et s'oublient aussitôt.

Le Sacre du printemps

La sonorité si analytique de la Philharmonie permet de découvrir des détails orchestraux, qui me parviennent en gros plan : le jeu entre les timbales, la grosse caisse, et les autres percussions ; les appels des cuivres, qui se décomposent en étages successifs ... Tout est précis, propre, parfaitement en place (sauf l'appel inaugural, à la rythmique étrange). Et on s'ennuie encore : trop de confort moderne, pas assez de barbarie.
En fait, ce qui manque aux trois pièces, c'est l'idée d'un récit, qui captiverait l'attention. Rattle ne nous projette jamais dans le futur de l'instant présent. Dommage.

après le sacre

Ailleurs : Vincent Agrech, Patrice Imbaud
Spotify : Retour aux sources : Pierre Boulez ... L'Oiseau de feuPetrouchka et Sacre du printemps.

mercredi 20 septembre 2017

Planning Septembre - Octobre 2017

Je me suis demandé si j'allais continuer, mais puisque j'ai épuisé mon retard accumulé l'an dernier, autant reprendre, on verra bien ...


mardi 19 septembre 2017

Hermès V (Cité de la Musique - 9 Juin 2017)

Et enfin, en conclusion de cette saison, et pour finir cette série de tant de billets en retard, voici un concert dont je n'ai strictement plus aucun souvenir, ni du "namenlosen" de Julia Blondeau, ni des "Trois airs pour un opéra imaginaire" de Claude Vivier, ni de "Hermès V" de Philippe Schoeller.
Même les compte-rendus de Benoît Stizia ou de Jérémie Bigorie n'éveillent rien.

Au bout de la nuit (Studio de la Philharmonie - 21 mai 2017)

Trois solistes de l'EIC et trois musiciens de l'Orchestre de Paris se joignent pour une version en sextuor de "La Nuit transfigurée" d'Arnold Schoenberg, que j'apprécie de plus en plus, et du toujours aussi magnifique quatuor "Ainsi la nuit"d’Henri Dutilleux.

Georg Philipp Telemann - Brockes-Passion (Philharmonie de Paris - 15 Avril 2017)

Plutôt que choisir comme chaque année entre une Saint-Jean ou une Saint-Matthieu, j'ai décidé cette fois de suivre la proposition de Raphaël Pichon et de son admirable ensemble Pygmalion, et d'assister à cette Passion de Telemann basée sur un assemblage de textes effectués par Brockes, et consistant en un assemblage de musiques écrites par Haendel, Keiser, Mattheson, Graupner, et Telemann lui-même !
Belle découverte, que j'espère avoir l'occasion de ré-entendre un jour.
En attendant, l'année prochaine, ce sera de nouveau l'ensemble Pygmalion, mais dans un vaste cycle consacré à Bach !

brockes passion / telemann / pichon

dimanche 17 septembre 2017

Zorn by Zorn - Bagatelles Marathon (Philharmonie de Paris - 2 Avril 2017)

Et encore un concert où je me trompe d'horaire, et arrive du coup en retard, ce qui me prive de la prestation d'Acoustic Masada, mais me permet d'assister  au travail de placement du personnel de la philharmonie, qui nous divise en groupes et sous-groupes pour arriver aux différentes portes à temps pour le deuxième groupe.
Le concert est une suite de courtes démonstrations, par 12 formations successives. Duo de violoncelles ou de guitare, trio rock, piano solo, quartet avec guitare ou avec vibraphone, le format pousse les musiciens vers des performances énergiques, souvent même violentes. Le tout donne un kaléidoscope très plaisant.

Je retiens particulièrement le trio Trigger, où le guitariste se roule à terre de belle manière, le duo de guitariste Julian Lage / Gyan Riley, d'une rare élégance, le quartet de Mary Halvorson où j'ai un peu mieux compris la particularité de son jeu, et le duo Mark Feldman / Sylvie Courvoisier toujours aussi indispensable.

bagatelles marathon : erik friedlander / michael nicolas
bagatelles marathon : kris davis quartet
bagatelles marathon : trigger
bagatelles marathon : craig taborn
bagatelles marathon : john medeski trio
bagatelles marathon : julian lage / gyan riley
bagatelles marathon : nova quartet
bagatelles marathon : ikue mori
bagatelles marathon : mary halvorson quartet
bagatelles marathon : mark feldman / sylvie courvoisier
bagatelles marathon : asmodeus
bagatelles marathon : john zorn présente

Zorn by Zorn - The interpretations of Dreams (Cité de la Musique - 1 Avril 2017)

Il s'agit de la part "musique de chambre" de John Zorn. Cette fois, j'ai pris quelques notes ...
Dans l'ensemble, un concert agaçant par certains aspects, agréable par d'autres, mais cette part de la roduction zornienne n'est certainement pas la plus captivante.

The Aristos - Ghosts - Hexentarot

Chris Otto, violon ; Michael Nicolas, violoncelle ; Steve Gosling, piano. Ambiance et mélodies d'inspiration romantique, virtuosité visant à l'esbrouffe, technique de collage post-moderne.
the interpretation of dreams : chris otto / michale nicholas / steve gosling

Divagations

Steve Gosling, piano ; Greg Cohen, basse ; Tyshawn Sorley, batterie. On est entre musique de chambre et Jazz. La basse est joliment chantante, la batterie est plus free, fonctionnant en start/stop.
the interpretation of dreams : steve gosling / greg cohen / tyshaw sorey

Freud

Chris Otto, violon ; Jay Campbell, violoncelle ; MichaelNicolas, violoncelle. La méthode de composition reste basée sur du collage. Il y a de jolis passages techniques, avec les deux violoncellistes jouant chacun avec deux archets. Mais le musicien qui m'impressionne le plus est Chris Otto.
the interpretation of dreams : chris otto / jay campbell / michael nicolas

Obscure Objects of Desire

Chris Otto, violon ; Austin Wulliman, violon ; John Pickford Richards, alto ; Jay Campbell, violoncelle ; Steve Gosling, piano. Donc, un quatuor à cordes plus piano. La littérature abonde. Ici, c'est virtuose, mais vide.
the interpretation of dreams : jack quartet

Ouroboros

En bonus, ce trio : Jay Campbell, violoncelle ; Michael Nicolas, violoncelle ; Tyshawn Sorey, batterie. Impressionnants passages en saturation des deux violoncelles, chauffés par la batterie.
the interpretation of dreams : ouroboros

EIC 40 - Genesis (Cité de la Musique - 30 Mars 2017)

Sans vidéo et sans notes, relater cette soirée va être rapide.
Le principe, c'est d'avoir passé commande à 7 compositeurs d'une page de musique pour illustrer chacun des 7 jours de la création selon le livre de la Genèse.
Par ordre d'apparition, on a :
Jour 1  : Chaya Czernowin "On the Face on the Deep"
Jour 2  : Marko Nikodijević "dies secundus"
Jour 3  : Franck Bedrossian "Vayehi erev vayehi boker"
Jour 4  : Anna Thorvaldsdottir "Illumine"
Jour 5  : Joan Magrané Figuera "Marines i boscatges"
Jour 6  : Stefano Gervasoni "Eufaunique"
Jour 7  : Mark André "riss 1"

Le tout est bien sur enchaîné. 

Comme je n'ai aucun souvenir fiable de cette soirée, je préfère renvoyer directement vers les compte-rendus de Michèle Tosi "Genesis au coeur de la Création contemporaine" et de Pierre Rigaudière "... et l'Ensemble InterContemporain fut".

la génèse

EIC 40 - A Livres Ouverts (Cité de la Musique - 17 Mars 2017)

10 ans après le 30ème anniversaire de la naissance de l'EIC, tombe le 40ème anniversaire de la naissance de l'EIC. Mais cette soirée est plus ambitieuse, et plus réussie. Conçue par les deux flûtistes Emmanuelle Ophèle et Sophie Cherrier, elle se divise en quatre "livres" successifs, chacun proposant une série d’œuvres, en extraits ou en intégralités, illustrant une décennie. Les enchaînements sont remarquables de fluidité, avec des pièces jouées dans les gradins pendant que la scène est réaménagée, et des projections vidéos pour servir de parenthèses, etc. L'équipe des installateurs, qu'on voit si souvent travailler d'arrache-pied pour tout déplacer d'une pièce à l'autre, aura d'ailleurs droit à un hommage en cours de soirée.
Autre particularité : les œuvres jouées ne seront connues qu'après le concert, pour laisser la surprise. Et les applaudissements sont très limités entre les pièces.
Du beau boulot, donc !

(j'ai loupé le début du concert, n'ayant pas pris conscience de l'horaire particulier de 19h30, marathon musical oblige, mais j'ai pu rattraper par la vidéo)

Livre 1 (1977-1987)

On commence par une fanfare (du Berio) et de la percussion (du Xenakis), départ bien explosif, mais les points forts sont un émouvant "Mémoriale (... explosante-fixe ... Original)" de Boulez, et un 3ème mouvement du "Concerto de chambre" de Ligeti bien précis et enlevé.

Livre 2 (1987-1997)

Toujours de la diversité dans les effectifs successifs : un quintet de cuivres, un quatuor à cordes, un quintet de vents, un orchestre de chambre ... Mes moments préférés : la joliment élégiaque 1ère des "3 inventions" de Benjamin, et un extrait plaisamment agité de "Gejagte Form" de Rihm.

Livre 3 (1997-2007)

C'est le piano que je préfère dans cette partie, qu'il soit en solo dans une étude 1 d'Unsuk Chin, classique et poétique, ou en dialogue, étincelant, avec des percussions, dans le "Tombeau in memoriam Gérard Grisey" de Philippe Hurel. Mais le choix d'extraits atteint un peu ses limites : les univers de Jonathan Harvey ou de Philippe Manoury ne sont pas mis à l'honneur par les passages choisis.

Livre 4 (2007-2017)

Un peu de saturation avec la clarinette contrebasse de "Art of metal II" de Yann Robin, spectaculaire mais qui sonne déjà "vieux" ;  "... Nachlese II...", un duo pointilliste et fiévreux violon / violoncelle de Michael Jarrell ; un "Octet" pour instruments à vent de Peter Eötvös qui me laisse assez froid ; Bruno Mantovani vient diriger un extrait de ses "Streets", où se mélangent genres et couleurs et où fusent les traits solistes ; et un extrait de "bereshit", du chef actuel Matthias Pintscher, qui a tendance à un peu trop servir ses propres oeuvres.

Et c'est fini, tout le monde s'assemble, musiciens, personnel administratif, techniciens divers, surpris par une soudaine explosion de confettis, le public longuement applaudit, c'est beau.

eic 40 ans - à livres ouverts