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mercredi 13 décembre 2023

Alexandra Grimal Trio (Le Triton - 2 Décembre 2023)

Après un tour dans la petite salle, ce soir c'est dans la grande que se produit Alexandra Grimal, à la tête d'un trio, avec Jozef Dumoulin au piano et autres claviers électroniques plus ou moins identifiables, et Yuko Oshima à la batterie, qu'elle utilise essentiellement comme un set de percussion. Jozef Dumoulin installe les climats et les structures musicales, parfois en accords joués au piano, parfois avec des nappes synthétiques, parfois en samplant et rejouant ses camarades, l'éventail des possibilités et des combinaisons est assez large. Alexandra Grimal alterne entre ses deux saxophones, avec toujours ses courtes phrases qui me semblent grimper et descendre des escaliers à toute vitesse, et son goût pour le silence quand il s'invite. Et Yuko Oshima multiplie les jeux, ici des éponges métalliques qui imitent la pluie, ici des bols posés en désordre sur les peaux des fûts, là un genou qui vient étouffer une résonance, là une baguette qui vient frapper la grosse caisse à contre-temps de la pédale.

Le livret prévenait : "Un trio d’une grande puissance, créant des paysages sonores aussi subtils et ténus que denses et abstraits, repoussant les limites pour décloisonner les formes d’improvisation, d’écriture et d’être ensemble." Et j'ai en effet la sensation d'un territoire inédit à défricher, avec des passages très calmes qui me rappellent ceux de Kankû (mais dont on profite bien mieux dans la parfaite sonorisation du triton...), des temps suspendus et lisses d'une belle plénitude (mais pas forcément sereins), et des éclats plus vifs et plus bruyants ; aussi, un trio qui ne cherche pas la fusion, mais peut-être plus la coexistence (où il y a de la connivence, mais pas de télépathie), chacun gardant son langage et son champ d'application, et s'acceptant dans les différences de style.

A quelques moments, Grimal chante, ça ressemble à des berceuses, où sa voix fragile émeut et excelle. Elle indique que c'est un nouveau groupe, un nouveau répertoire, mais n'est-ce pas presque systématiquement le cas avec elle ? On verra s'il y aura une réalisation discographique et une continuation de cette aventure ... A la sortie, quelques cacochymes habituels de la salle s'en vont furieux que ce n'était pas du "Vrai Jazz", et leur énervement me réjouit !

alexandra grimal trio Ailleurs : Damien

lundi 13 novembre 2023

John Zorn - Masada & Beyond (Philharmonie de Paris - 2 Novembre 2023)

New Masada Quartet

A l'approche de ses 70 ans, John Zorn s'est offert une nouvelle version de son légendaire quartet, en changeant tout le monde, sauf lui-même. Si Jorge Roeder à la contrebasse et Kenny Wollesen à la batterie apportent certainement leur couleur particulière, le changement le plus visible est d'avoir échangé un trompettiste contre un guitariste - Julian Lage. Cela permet d'élargir le spectre musical, qui puise dans le même corpus musical, ritournelle klezmer que les stridences soudaines du saxophone font flamboyer, chaos ordonné de la main de Zorn qui guide les brusques arrêts et départs, berceuse, que sais-je, et puis soudain surgit un blues, que la guitare rend âpre et suintant bien comme il faut. C'est tout pareil que le prermier Masada, mais en différent, et on s'y sent chez soi, mais avec une nouvelle déco. Assez jubilatoire, en fait.

new masada quartet

Heaven and Earth Magick

C'est un quatuor bien coupé en deux. Aux extrémités, le pianiste Steve Gosling et la vibraphoniste Sae Hashimoto jouent sur partition, un jeu de boucles avec des ruptures, assez raffiné. Et au milieu, le batteur Ches Smith et le contrebassiste Jorge Roeder malaxent à l'improviste des rythmiques concassées. C'est  intéressant, on ne s'ennuie pas, mais je ne me relèverai pas la nuit pour ça.

heaven and earth magick

Simulacrum

On passe à du plus brutal. John Medeski à l'orgue, Matt Hollenberg à la guitare, Kenny Grohowski à la batterie. Du son lourd, mais finalement pas tant que ça. Le guitare joue parfois au bassiste, mais ne sature jamais vraiment. Le batteur pourrait remplir bien plus fortement son espace, et la frappe est souvent plutôt lente. C'est Medeski à l'orgue qui me semble le plus véhément. Bon, c'est  intéressant, on ne s'ennuie pas, mais je ne me relèverai pas non plus la nuit pour ça.

simulacrum

Spotify : Tzadik est revenu sur Spotify ! Je préfère le premier disque du New Masada Quartet au deuxième volume. Et Zorn affiche en 2023 une moyenne d'un nouvel album par mois ...

Ailleurs : Damien, qui aussi explique ici pourquoi le livret annonçait une Barbara Hannigan absente sans qu'on nous en dise un mot : elle était bien prévue, mais a chanté la veille la pièce prévue pour ce soir.

mardi 26 septembre 2023

Paceo, Karapetian x Carrington (Cité de la Musique - 8 Septembre 2023)

Je n'ai pas assisté à la première partie, aux horaires incompatibles avec les miens. De plus, pour l'instant, des concerts de deux heures me suffisent amplement, je ne veux pas risquer l'overdose.

Anne Paceo - S.H.A.M.A.N.E.S

anne paceo - s.h.a.m.a.n.e.s

C'est entourée de complices habituels qu'elle avait enregistré l'album S.H.A.M.A.N.E.S, et on les retrouve aussi ce soir, à l'exception de Marion Rampal, remplacée par Cynthia Abraham. Si Tony Paeleman n'est pas dans un bon soir, le guitariste Pierre Perchaud nous gratifie de quelques excellents solos, mais c'est Christophe Panzani au saxophone qui assure brillamment l'essentiel de la matière instrumentale. 

Tout l'album y passe, bien sur, dans le désordre, ce qui me permet de bien repérer mes morceaux préférés, quand l'intro me donne des frissons : "Wide Awake", "Piel", et surtout "Wishes", où tout le monde passe aux percus, pour seconder la frappe tellurique de Paceo. La fin de concert, sur "Dive into the unknown", est absolument charmante, avec le public qui participe d'un "ohmmm" plutôt constant et réussi, et où on se délecte des voix enchevêtrées d'Isabel Sörling, Cynthia Abraham, et Anne Paceo.

Donc, merci madame Paceo, pour ce concert (elle s'étonne des rires du public quand elle commence ses discours pour un "merci" : c'est que c'est nous qui devrions le leur dire, et non l'inverse !).

anne paceo - s.h.a.m.a.n.e.s

Yessaï & Marc Karapetian x Terri Lyne Carrington

Yessaï & Marc Karapetian x Terri Lyne Carrington

Je ne connais aucun de ces protagonistes, et c'est une belle découverte. Yessaï Karapetian aux claviers, Marc Karapetian à la basse électrique, et Terri Lyne Carrington à la batterie, improvisent ensemble une musique entre Jazz et post-Rock façon Godspeed, une matière dense et épaisse mais vibrante d'énergie et pulsante de lumières sombres. Des morceaux longs, des idées simples, beaucoup d'écoute, pour un résultat organique, qui saisit et nous transporte. C'est puissant.


Yessaï & Marc Karapetian x Terri Lyne Carrington

lundi 25 septembre 2023

Laurent Bardainne & Tigre d'eau douce (Grande Halle de la Villette - 31 Août 2023)

Laurent Bardainne & Tigre d'eau douce

"Hymne au soleil" est un album solaire, moelleux, et confortable, et ce concert poursuit dans la même veine, le bonheur d'une fusion réussie entre lounge, funk, jazz ...

Ce sont presque les mêmes musiciens sur scène qu'en studio : à la batterie, Philippe Gleizes, beaucoup plus économe que dans Band of Dogs par exemple, surtout qu'il est accompagné de Fabe Beaurel Bambi aux percussions ; à la basse, Sylvain Daniel, et à l'orgue Arnaud Roulin (qui était déjà, comme Philippe Gleizes, aux cotés de Laurent Bardainne il y a 15 ans ...).

Mais le maître essentiel de cette formation, c'est Laurent Bardainne, qui lance les mélodies, puis s'envole dans des explorations douces ou énergiques mais toujours captivantes. Il en est tout essoufflé quand il essaie de parler au public !

Enfin, pour compléter, il y a deux choristes, Laetitia Ndiaye et Sarah Charles, mais de la salle on ne les entend quasiment pas ! (sur la vidéo du concert,il n'y a pas ce souci). Cela ne sera réparé qu'au début de "Oiseau", on a du coup pu bénéficier de leurs "Oh Yeah", ouf !

Laurent Bardainne & Tigre d'eau douce + Jeanne Added

Musique très agréable, mais qui peut lasser au bout d'un moment. Bardainne rompt opportunément la monotonie par des invités, et en premier, Jeanne Added ! Mais si elle souffre moins que les choristes (mais quand même un peu) du problème de balance, c'est sans doute le choix de la reprise, "I Love You" de Billie Eilish, qui ne m'emballe pas (je préfère fortement les "I Love You" de Added elle-même dans "Lydia" ...). Autrement plus intéressante est un peu plus tard la reprise (à la demande de Added, précise Bardainne) d'une chanson de Poni Hoax, "Everything Is Real", pour laquelle l'orchestre change profondément de son (facile quand on a des talents de cet acabit sur scène !).

Et cet impeccable voyage se termine par "Oiseau", avec Bertrand Belin, et Jeanne Added en choriste de luxe, et c'est parfait.

Laurent Bardainne & Tigre d'eau douce + Jeanne Added, Bertrand Belin


Ailleurs : le concert en vidéo

Ce n'était que la première partie du concert du soir, mais je n'ai assisté qu'au début de la deuxième partie, où Mulatu Astatké, entouré d'un excellent petit big band, joue une musique que je ne connais pas du tout, et la ponctue de solos qui me semblent interminables. Je préfère finalement m'arrêter là.

vendredi 19 mai 2023

Alexandra Grimal, Joëlle Léandre (Le Triton - 13 Mai 2023)

Voici deux musiciennes que j'ai souvent vu improviser, mais jamais ensemble, et qui ont des approches assez différentes de cet exercice.

Pour Joëlle Léandre, c'est une pratique très habituelle - et parfois, c'est un peu la routine. Elle possède dans son répertoire mental un ensemble d'idées de départ qui peuvent toujours servir à allumer le feu, s'il veut bien prendre. Drone, déclarations bougonnes, jeu percussif, archer tenu à l'envers, c'est solide, mais pas toujours inédit.

Pour Alexandra Grimal, le danger n'est pas la redite, mais plutôt le silence. Quand elle n'a rien à dire, elle a tendance à se taire, et attend l'occasion ou l'inspiration. De fait, elle bouscule peu Léandre, qui déroule ses paysages habituels, et elle s'y place comme elle peut, complémentant un drone, proposant une cascade mélodique, variant entre ses deux saxophones.

Finalement, le moment le plus intéressant sera vers la fin, quand Grimal passe à la voix, ponctuant une cantilène au soprano par des interjections "I ... accept ... silence". 

Et puis, comme Léandre qui avait passé tout l'après-midi à l'IRCAM est fatiguée, et qu'il fait de plus en plus chaud sur la scène, et qu'elles ont rempli le quota d'une heure, c'est la fin.


alexandra grimal, joëlle léandre

mardi 9 mai 2023

Louis Sclavis Quartet - Les cadences du monde (Le Triton - 6 Mai 2023)

J'étais passé, je crois bien, totalement à coté de cet album "Les cadences du monde", inspiré du recueil de photos "L’Usure du monde“ de Frédéric Lecloux, lui-même reprenant le périple relaté dans "L'usage du monde" par Nicolas Bouvier.

La formation est gentiment aventureuse, avec d'un coté Louis Sclavis alternant entre clarinette et saxophone, de l'autre le percussionniste Keyvan Chemirani, essentiellement au zarb et parfois au bendir, et au milieu, deux contrebassistes, Anna Luis et Bruno Ducret, qui eux aussi alternent, entre pizzicati rythmiques de Jazz et jeu à l'archet plus mélodique.

Cela fait finalement pas mal de possibilités, et elles sont toutes explorées lors des improvisations en duos ou en trios (les solos proprement dits sont rares), qui émaillent les compositions par ailleurs très écrites (avec suivi sur partition).

Bien sur, on voyage, vu le concept de départ, et on louvoie entre le monde du Jazz, de la World, du classique (auquel se rattache plutôt Anna Luis). Je ne suis pas emporté par un torrent d'émotions, mais c'est un concert fortement agréable.


les cadences du monde

mardi 7 mars 2023

Roberto Negro, Emile Parisien - Les Métanuits (Studio de la Philharmonie de Paris - 4 Mars 2023)

 Les Métanuits, c'est la transcription pour duo piano et saxophone des "Métamorphoses nocturnes", le premier quatuor à cordes de Ligeti. La création de ce programme a eu lieu au Triton, et les deux compères terminent une petite tournée, avant la sortie de l'album chez Act Music dans quelques semaines.

En plus du changement d'instruments, il y a aussi glissement dans le monde du Jazz, avec improvisations obligatoires. Et ça se sent dès les premières phrases, où en à peine quelques inflexions, on passe du texte original à l'univers musical personnel de Parisien. A partir de là, ça s’enchaîne, les moments de mystère et les passages furieux, avec les envolées vertigineuses du saxophone, les martellements circulaires du piano, des déferlements impressionnants de clusters et des apaisements au bord du silence.

La durée a plus que doublé, mais on en aurait bien repris un peu. Negro, qui se charge des discours, propose de s'attaquer en bis au deuxième quatuor de Ligeti, mais ne le fait pas, c'est bien dommage.

Bref, c'était très bien, et le disque va être passionnant pour étudier les décalages effectués.

On peut se préparer avec cette vidéo Emile Parisien & Roberto Negro - Les Métanuits.


mardi 31 janvier 2023

Christophe Marguet Quartet - Echoes of Time (Le Triton - 28 Janvier 2023)

Le quartet est tout nouveau, offrant ce soir son deuxième concert, après celui clôturant la résidence qui lui a donné naissance. Mais si les titres des morceaux sont encore provisoires, la mise en place est déjà impeccable, et l'étendue du répertoire étonnante. Un seul set, mais de presque deux heures !

Le projet, c'est une batterie et des cordes : violon, guitare, contrebasse. C'est aussi la réunion de musiciens qui se connaissent déjà bien, s'étant certainement croisés maintes fois au cours de leurs longues carrières : au violon, Régis Huby, flamboyant, aidé d'une palanquée de pédales d'effets, pour donner de l'ampleur spatialisée impressionnante ; à la guitare, Manu Codjia, louvoyant entre eau et feu ; à la contrebasse, Hélène Labarrière, souple quand il faut, et dansante souvent ; et enfin, à la batterie, Christophe Marguet, au jeu dense et intense, au point que ses solos sont en fait à peine un cran plus pêchus que son jeu de fond.

Il y a des morceaux très atmosphériques et endormis, et au contraire des presque chaotiques et furieux, mais ceux que je préfère sont la poignée de chansons dans une énergie élevée mais pas extrême, avec un drive très entraînant. Un fort bon concert, en somme.

christophe marguet quartet - echoes of time

mardi 3 septembre 2019

Jazz en VF 3 (Cité de la Musique - 16 Juin 2019)

Eve Risser - White Desert Orchestra

Deuxième sommet du Week-end. Ce petit big-band multiplie les couleurs et les ambiances : un nocturne nostalgique et mystique, scandé au piano, gonflé de trompette, puis se raréfiant dans un solo de flute ; un incendie que démarre la guitare, qui s'empare de l'orchestre, jusqu'au piano hoquetant ; un hymne qui sous les cris du saxophone devient furieux, puis s'évapore en babillages … Ce sont des suites orchestrales, des paysages changeants, des successions d'émotions où brillent les textures d'ensemble et les solos, et c'est beau, prenant, énivrant.

eve risser - white desert orchestra

Airelle Besson - Radio One

C'est le grand retour d'Airelle Besson, après un an de non-concert dû à la naissance d'une petite fille. Et on sent qu'elle est emplie de notes à jouer, qu'elle délivre avec une énergie, un enthousiasme, qui ravissent. Ca déséquilibre le jeu d'ensemble en sa faveur, qui enchaine à n'en plus finir les pirouettes et les flamboyances, mais qui pourrait s'en plaindre ?

airelle besson - radio one

Thomas de Pourquery - Supersonic

Oh le gros son, et la grosse ambiance. Pourquery est doué pour entraîner le public dans la fête. Ca vibre, ça groove, ça balance de la pèche en grands seaux, et si ce n'est pas toujours très subtil, c'est parfaitement efficace en grosse machine qui fonce (quand elle ralentit, pour une fois, j'aime moins). Même sa manière de faire répéter au public de courts mantras en boucle, avec mise en scène, fonctionne !

thomas de pourquery - supersonic

Ailleurs : Ces concerts de "Jazz en VF" sont tous disponibles sur Live Philharmonie.

lundi 2 septembre 2019

Jazz en VF 2 (Cité de la Musique - 16 Juin 2019)

Sarah Murcia - Eyeballing

Dans l'amphithéâtre, l'ambiance est plus intimiste et se prête plus à l'expérimental que la veille. Comme dit le livret, nous sommes ici "entre pop énigmatique, musique de chambre et jazz aventureux". Mais pour moi, la sauce ne prend pas, je regarder passer les morceaux, sans jamais entrer dans le jeu. Tout le texte, récité par les voix assez banales de Sarah Murcia ou de Benoît Delbecq, faut-il en comprendre le sens ? Tout l'aspect électronique low-fi, claviers et boîte à rythmes aux sons moches, quel en est le sens ? Il y a de beaux solos d'Olivier Py, mais je ne comprends pas la construction de l'ensemble, quel est le but, quelles sont les références et les intentions. L'ennui le dispute à l'agacement de ne rien comprendre.

sarah murcia - eyeballing

Sylvain Rifflet - Mechanics

Le constat est ici différent. C'est une musique que je connais et apprécie beaucoup en disque. Mais le concert ne lui apporte pas grand-chose de plus. Peut-être parce que, comme d'ailleurs Sarah Murcia en première partie, les musiciens ne communiquent pratiquement pas avec le public, et que cela devient une sorte de démonstration, plus qu'un partage. Ce qui, dans une salle d'aussi modeste dimension, est fort dommage.

sylvain rifflet - mechanics

Ailleurs : Ces concerts de "Jazz en VF" sont tous disponibles sur Live Philharmonie.

dimanche 1 septembre 2019

Jazz en VF 1 (Philharmonie de Paris - 15 Juin 2019)

Un premier concert à la Philharmonie, un deuxième à l'amphithéâtre de la Cité, un troisième dans la salle de concert de la Cité. Et un très beau programme, avec ses surprises, bonnes et mauvaises.

Théo Ceccaldi - Django

Le Jazz manouche m'intéresse peu, j'ai donc été tout de suite rassuré quand Théo Ceccaldi explique que le Django auquel il va rendre hommage est en fait le chien du guitariste, qui était fan de Stravinski et d'Elvis Presley … Rassuré aussi quand la musique commence, qui malgré son format a priori restreint violon / violoncelle / guitare, propose des voyages aux horizons très larges, aidé par pas mal d'électronique pour amplifier et varier les sons (tant pour le violon de Théo Ceccaldi que pour la guitare de Guillaume Aknine ; le violoncelle de Valentin Ceccaldi est plus immune, il faut bien que quelqu'un garde la baraque, mais pas totalement). La thématique Django devient vite un prétexte à de fantastiques dérives et explorations, parfois énervées, parfois oniriques, c'est constamment surprenant, captivant, d'emblée un des sommets de ce Week-end.

theo ceccaldi - django

Anne Paceo - Bright Shadows

Vu le choc procuré par leur concert à la Défense, j'en attendais beaucoup. Raté. Essentiellement à cause des voix, qui se perdent je ne sais où dans l'acoustique de la salle de Philharmonie, mais en tous cas ne me touchent pas. Comme elles sont essentielles à ce projet, principal vecteur d'émotions, tout s'en ressent. Bien sur, cela reste de l'excellente musique faite par d'excellents musiciens, mais ce n'est pas à la hauteur du potentiel (et donc, j'en blâme la salle).

anne paceo - bright shadows

Vincent Peirani - Living Being II

Vincent Peirani, Emile Parisien : voilà qui suffit à assurer un bon concert. Non que Tony Paelman au fender Rhodes, Julien Herné à la basse, ou Yoann Serra à la batterie soient des quantités négligeables. Mais entre l'accordéoniste et le saxophoniste, il y a une complicité de longue date, et une belle complémentarité dans les envols spectaculaires, soutenu par les accords flamboyants. C'est un set spectaculaire, plein d'humour, mais qui dans sa seconde moitié commence à tourner un peu en rond.

vincent peirani - living being ii

Ailleurs : Ces concerts de "Jazz en VF" sont tous disponibles sur Live Philharmonie.

mercredi 17 octobre 2018

Alexandra Grimal - Kankû (La Gare Jazz - 28 Septembre 2018)

Un lieu dont on parle et que je découvre pour la première fois : c'est sympa, les murs délabrés chics, le choix étendu des bières et autres boissons, le système de paiement au chapeau.
Une occasion d'enfin revoir Alexandra Grimal, surtout en petite formation, après le grand ensemble de l'ONJ, puis une pause que je comprends mieux quand elle arrive bardé d'un bébé en bandoulière.
La possibilité d'entendre sur scène un disque que j'aime beaucoup, qui alterne puissances et mystères.
Pour la puissance, pas de problème : la paire rythmique Sylvain Daniel à la basse électrique et Eric Echampard à la batterie donnent une assise assez AkaMoonienne, sur laquelle Alexandra Grimal, exclusivement au saxophone ténor, se déchaîne en envolées musclées, lyriques, acrobatiques ; c'est fort.
Mais la beauté du disque tient aussi aux passages plus fragiles et délicats, quand Alexandra Grimal passe à la voix, quand Sylvain Daniel fouille les sonorités aux pédales, quand Eric Echampard devient percussionniste coloriste. Et la, sur scène, c'est un peu le drame : la salle réverbère, le bar reste bruyant, mes voisines discutent au-dessus de leur téléphone, bref, y a pas grand-chose qui passe, alors que je suis au deuxième rang ! La magie opère quand même par moments, par exemple lors d'un long roulement de tambour, mais c'est rare.
Bref, je suis content de devoir à nouveau surveiller la page schedule, mais ne retournerai à cette Gare Jazz que pour des groupes bien tout en puissance plus qu'en subtilité ...

kankû


dimanche 19 août 2018

Anne Paceo - Bright Shadows (La Défense - 26 Juin 2018)

Ce concert auquel j'ai assisté quasiment pas hasard, étant en formation à La Défense ce jour-là, fut une des plus grosses claques émotionnelles de l'année. L'absence récente de concert m'avait donné l'envie de musique live, et cette prestation m'a plus que nourri à ma faim.
Dans ce sextet, il y a d'abord Anne Paceo. Cela faisait longtemps que je ne l'avais entendu aussi tranchante, présente, en avant du son, dans des rythmiques complexes, où j'entends les pulsions africaines de Tony Allen (mais sans les rebonds hors temps) se mêlant à l'énergie d'Elvin Jones. Explosif et sous contrôle. Bref, jouissif.
A ses cotés, trois musiciens habituels : Tony Paeleman aux claviers, qui donne la basse et une bonne partie de la base harmonique et mélodique ; le guitariste Julien Omé, en remplacement de Pierre Perchaud, pour des solos flamboyants ; et le saxophoniste Christophe Panzani et son habituel lyrisme laconique.
Et surtout, deux voix, ce qui ancre le projet entre Jazz et chansons, cet entre-deux qui donne depuis quelques temps de magnifiques pépites en France. Ann Shirley, douceur et soul, et surtout pour ma part Florent Mateo, une voix entre ombres et lumières, entre fêlures et transparences.
De nombreuse chansons tirent leur inspiration des voyages d'Anne Paceo qui parcourt le monde dans ses tournées, et évoquent des moments d'intense beauté, ou la douleur de l'exil, ou la force des résistances.
Un concert a été diffusé, enregistré à Jazz sous les pommiers quelques semaines auparavant ; mais il est bien en-deçà de ce que j'ai ressenti à La Défense, où l'évidence lumineuse, les élans mystiques (du moins, la foi en la musique et en l'humanité), les performances vocales et instrumentales, se conjuguaient pour me faire chavirer d'émotions.

bright shadows

mercredi 15 août 2018

Band of Dogs invite Elise Caron (Le Triton - 14 Avril 2018)

Band of Dogs, c'est deux gars : Philippe Gleizes à la batterie, et Jean-Philippe Morel à la basse. Et ils ne sont pas là pour faire dans le décoratif. Faut que ça cogne, que ça déménage, qu'il y ait du bruit, de l'énergie. En résidence depuis plusieurs années au triton, ils invitent régulièrement des musiciens à les accompagner dans leur exploration d'un territoire entre rock électronique (Morel s'aide de maintes pédales d'effet, et au besoin de claviers) et expérimentations bruitistes (assez loin d'un Jazz policé et propre sur lui).
Ce soir, c'est la chanteuse (et parfois flûtiste) Elise Caron qui s'y colle. Bon, la flûte, elle essaie, c'est pas la peine, on l'entend pas, y a trop de bruit. La voix, ça passe mieux, mais faut pas chercher les subtilités. Ça tombe bien, elle a le coffre vocal suffisant pour délivrer de la puissance, elle aussi. Et là, ça marche. Au-dessus d'un paysage tourmenté, traversé de chocs percussifs, de riffs de basse, de saturations diverses et variées, elle ajoute sa couche de cris modulés, d'effets vocaux faits tout à la bouche et sans filet, de boucles (jusqu'à la stase, où un spectateur monte sur scène la débloquer d'un doigt sur le cou !). Il y a dans cette musique une forme de jouissance brute, d'urgence viscérale, de plaisir qui s'adresse aux os et à la chair plus qu'au cerveau, mais tout ça fait beaucoup de bien par là où ça passe.

band of dogs invite élise caron

dimanche 18 février 2018

Youn Sun Nah (Philharmonie de Paris - 21 Janvier 2018)

Même si son dernier disque flirte un peu trop avec le "jazzy", Youn Sun Nah reste en concert monumentale d'émotion et de maîtrise. Dans son nouveau groupe, celui qui force le plus mon attention au départ est le guitariste Tomek Miernowski, qui, dans "Teach the gifted children" donne sa propre version du blues, pas trop éloignée de celle de Marc Ribot, mais avec un peu plus de nonchalance à la Clapton ; par contre, son approche de Hendrix sur "Drifting" me laisse beaucoup plus sceptique. On voit à ces références l'étendue du terrain à couvrir ! Pareil pour le contrebassiste Brad Christopher Jones, qui passe d'un accompagnement efficace et carré à une improvisation beaucoup plus bruitiste et Free. Le batteur Dan Rieser structure le tout, simple, en place, discret. Et enfin, aux claviers, Frank Woeste passe du piano au Fender Rhodes à l'orgue Hammond, du minimalisme à la virtuosité, de la dentelle au maelstrom.

Après une introduction assez musclée du dernier album ("Traveller", "Teach The Gifted Children", "Drifting"), le premier point d'émotion est atteint avec "Black is the color of my true love's hair", que toute la salle écoute au bord de l'asphyxie, tant on n'ose à peine respirer devant une telle puissance. C'est là que se joue le miracle de Youn Sun Nah en concert : c'est la même instrumentation que sur le disque (kalimba, contrebasse), mais dans la grande salle de la philharmonie, chaque note semble pesée, façonnée, projetée à la perfection, pour susciter la réaction désirée. Pour calmer le jeu, elle enchaîne sur "Magico Momento", où Miernowski excelle, puis un blues koréen, et on reprend sur le dernier album, "She moves on", "A Sailor's Life". Après quoi, une reprise de "Hallelujah" qui ne m'a pas vraiment marqué, puis c'est déjà la fin, avec "Jockey full of Bourbon".

Sauf que ce n'est pas vraiment la fin, bien sur. Comme d'habitude, elle s'amuse avec le public, le remercie constamment, semble continuellement s'excuser d'être là ; du coup elle revient rapidement des loges, pour "Man from Mars", puis explique que peut-être certains dans la salle ont un rendez-vous pour un dîner, alors elle préfère enchaîner directement sur le vrai dernier morceau du concert, à savoir, "Avec le temps" ; sobrement accompagné au piano par Woeste, là aussi, chaque syllabe, chaque souffle, semble précisément dosé, sur-articulant certaines phrases pour en dérouler d'autres en un seul élan, le tout pour une émotion à son maximum. Dévastateur.

youn sun nah

Ailleurs : Son concert à Montréal (disponible jusqu'à fin 2018) reprend à peu près les mêmes morceaux, dans une formation un peu différente.

lundi 20 novembre 2017

Léandre Ceccaldi (Le Triton - 17 Novembre 2017)

C'est étrange que le Triton appelle "une rencontre inédite" une paire d'artistes qui ont déjà conçu un CD ensemble, et que j'ai déjà vu dans le cadre de "l'autre saison". Ce sont donc deux comparses habitués l'un à l'autre qui attaquent derechef par un continuo de basse grondante par Joëlle Léandre sur lequel s'appuie une complainte au violon de Théo Ceccaldi. Bon départ, brutalement interrompu lorsque la contrebasse s'effondre sur sa pique. Réparation, ça repart. Mais la pique est cette fois trop haute. Réglage. Après ces incidents, la concentration n'est plus vraiment là. Léandre part dans des schémas déjà vus et entendus, monologue marmonné rageur et caustique, accompagné de percussions sur la carcasse de son instrument, ou jeux d'archet sui ponticello. Il y a plus de variété et d'inédit du coté de Ceccaldi, entre jeu post-romantique exacerbé, utilisation du violon comme d'un banjo plaqué contre la poitrine, et alternance entre le violon et l'alto, légèrement amplifié.
Au bout de 45 minutes, Joëlle Léandre demande l'heure, explique qu'il y a un autre concert dans l'autre salle, et déclare forfait. Plutôt un jour sans, donc, dommage, tant pis.

léandre ceccaldi

dimanche 22 octobre 2017

Steve Coleman - Natal Eclipse, Five Elements (La Petite Halle - 16 Octobre 2017)

Natal Eclipse

Comme pour sa formation fétiche des Five Elements, "Natal Eclipse" désigne un type de répertoire et une forme d'interactions entre musiciens, plutôt qu'un effectif précis. Le "Natal Eclipse" présent sur scène ce soir est assez différent de celui vu il y a deux ans.
La musique est ininterrompue pendant plus d'une heure : les morceaux s'enchaînent au moyen d'interludes flottants dont tous sortent dès que le rythme reprend. Elle s'organise autour de deux pôles : d'un coté, la contrebasse de Sélène Saint-Aimé, inébranlable et superbe dans son minimalisme souplement swinguant, comme une respiration qui invite à la danse ; de l'autre, Steve Coleman lui-même, impérial dans des solos lyriques, sans avoir besoin de pousser l'aspect polyphonique. Entre les deux, on a de la flûte (Sylvaine Hélary), de la clarinette (Catherine Delaunay), du violon (Johan Renard), du clavier (Matt Mitchell), qui donnent la couleur si particulière de l'ensemble, sans qu'on puisse pourtant parler de Jazz chambriste. Les solos complémentaires sont principalement tenus par Jonathan Finlayson à la trompette et Hugues Mayot au saxophone. Il y a du contrepoint et des prises de relais, des canons serrés et des rythmes inventifs, c'est très beau.

steve coleman natal eclipse

Five Elements

La session de ce soir est là aussi assez différente de celle de la semaine dernière. Plus d'équilibre : je suis moins obnubilé par le batteur et le bassiste, et apprécie beaucoup plus les interventions de Finlayson et de Mitchell. Plus de variété : il y a des morceaux calmes (qui permettent justement à Finlayson de splendides solos), il me semble même des reprises de standards, on n'est plus dans la puissance d'un bout à l'autre. Bref, là aussi, c'est beau.

steve coleman and five elements


mardi 10 octobre 2017

Steve Coleman and Five Elements (La Petite Halle - 9 Octobre 2017)

Steve Coleman est en résidence à Paris pendant deux semaines, dans ce petit bar-restaurant "La Petite Halle" qui devient à l'occasion une sympathique salle de concert. Je craignais une foule venue applaudir le maître, il n'en n'est rien. Tant mieux pour la proximité et le coté finalement assez décontracté de la prestation.

Les Five Elements, c'est d'abord une affolante structure rythmique. A la basse (une magnifique guitare basse, six cordes, sans frettes, ni têtes), Anthony Tidd boucle de petites phrases vives et imperturbables ; le batteur Sean Rickman ne le complète pas, mais l'extrapole, l'élargit, parfois le contredit, et surtout fluctue beaucoup plus, accélérations, densifications, contrepoints, c'est bien sur la même école que Stéphane Galland, en moins démonstratif, et je suis scotché d'admiration.
Les bases lancées par Steve Coleman sont souvent simples et courtes. Mais quand il se lance en solo, le paysage devient d'un coup immense : il y a aussitôt de la polyphonie et de la polyrythmie, les notes s'organisant de façon naturelle et instinctive en lignes superposées, sans qu'il ait besoin d'une technique particulière, mais seulement de beaucoup de pratique et d'une vision à nulle autre pareille.
Son compagnon habituel à la trompette Jonathan Finlayson a plus de mal à m'emporter, et me perd souvent, dans des méandres de mélodies enchevêtrées, ou dans des bribes d'un discours dont je ne perçois pas la forme générale.
Le dernier comparse est plus nouveau : Matt Mitchell, pianiste dans le projet Natal Eclipse, est ce soir à l'orgue Rhodes, et semble parfois plutôt perdu, à combler le vide avec beaucoup de notes, ce qui ne convient pas à l'esthétique du groupe. Les autres lui montreront par moments comment se satisfaire d'une note répétée (c'est le coté "work in progress" d'une résidence).

Puis vient les rejoindre le chanteur rappeur Kokayi, habituel membre des Metrics. Il me semble que les mélodies deviennent encore plus basiques, mais les montées d'énergie, augmentées des mots lancés avec force et précision, sont jubilatoires. Le deuxième set est tout entier dans cette formation à 6, avec les anciens qui connaissent tous ces morceaux par cœur, qui obéissent au moindre signe du patron (arrêt / relance d'un geste de la main à peine visible), et qui sont heureux de jouer, et du nouveau qui suit comme il peut, mais aussi heureux que les autres d'être là.
Une bien agréable soirée ; à renouveler sans doute la semaine prochaine ...

steve coleman and five elements

dimanche 17 septembre 2017

Zorn by Zorn - Bagatelles Marathon (Philharmonie de Paris - 2 Avril 2017)

Et encore un concert où je me trompe d'horaire, et arrive du coup en retard, ce qui me prive de la prestation d'Acoustic Masada, mais me permet d'assister  au travail de placement du personnel de la philharmonie, qui nous divise en groupes et sous-groupes pour arriver aux différentes portes à temps pour le deuxième groupe.
Le concert est une suite de courtes démonstrations, par 12 formations successives. Duo de violoncelles ou de guitare, trio rock, piano solo, quartet avec guitare ou avec vibraphone, le format pousse les musiciens vers des performances énergiques, souvent même violentes. Le tout donne un kaléidoscope très plaisant.

Je retiens particulièrement le trio Trigger, où le guitariste se roule à terre de belle manière, le duo de guitariste Julian Lage / Gyan Riley, d'une rare élégance, le quartet de Mary Halvorson où j'ai un peu mieux compris la particularité de son jeu, et le duo Mark Feldman / Sylvie Courvoisier toujours aussi indispensable.

bagatelles marathon : erik friedlander / michael nicolas
bagatelles marathon : kris davis quartet
bagatelles marathon : trigger
bagatelles marathon : craig taborn
bagatelles marathon : john medeski trio
bagatelles marathon : julian lage / gyan riley
bagatelles marathon : nova quartet
bagatelles marathon : ikue mori
bagatelles marathon : mary halvorson quartet
bagatelles marathon : mark feldman / sylvie courvoisier
bagatelles marathon : asmodeus
bagatelles marathon : john zorn présente

Zorn by Zorn - The interpretations of Dreams (Cité de la Musique - 1 Avril 2017)

Il s'agit de la part "musique de chambre" de John Zorn. Cette fois, j'ai pris quelques notes ...
Dans l'ensemble, un concert agaçant par certains aspects, agréable par d'autres, mais cette part de la roduction zornienne n'est certainement pas la plus captivante.

The Aristos - Ghosts - Hexentarot

Chris Otto, violon ; Michael Nicolas, violoncelle ; Steve Gosling, piano. Ambiance et mélodies d'inspiration romantique, virtuosité visant à l'esbrouffe, technique de collage post-moderne.
the interpretation of dreams : chris otto / michale nicholas / steve gosling

Divagations

Steve Gosling, piano ; Greg Cohen, basse ; Tyshawn Sorley, batterie. On est entre musique de chambre et Jazz. La basse est joliment chantante, la batterie est plus free, fonctionnant en start/stop.
the interpretation of dreams : steve gosling / greg cohen / tyshaw sorey

Freud

Chris Otto, violon ; Jay Campbell, violoncelle ; MichaelNicolas, violoncelle. La méthode de composition reste basée sur du collage. Il y a de jolis passages techniques, avec les deux violoncellistes jouant chacun avec deux archets. Mais le musicien qui m'impressionne le plus est Chris Otto.
the interpretation of dreams : chris otto / jay campbell / michael nicolas

Obscure Objects of Desire

Chris Otto, violon ; Austin Wulliman, violon ; John Pickford Richards, alto ; Jay Campbell, violoncelle ; Steve Gosling, piano. Donc, un quatuor à cordes plus piano. La littérature abonde. Ici, c'est virtuose, mais vide.
the interpretation of dreams : jack quartet

Ouroboros

En bonus, ce trio : Jay Campbell, violoncelle ; Michael Nicolas, violoncelle ; Tyshawn Sorey, batterie. Impressionnants passages en saturation des deux violoncelles, chauffés par la batterie.
the interpretation of dreams : ouroboros