samedi 27 février 2016

Traîtres mots (Cité de la Musique - 9 Février 2015)

Felipe Lara - Fringes

Cette oeuvre a été écrite spécialement pour célébrer les qualités spatiales de la grande salle de la Cité de la Musique, d'où spatialisation de musiciens tout autour du public. Je ne me souviens plus de grand-chose : un travail entre bruit et son, note et matière, son vocal et instrumental ? Des moments intéressants, je crois, mais pas très abouti, avec pas mal de rebut.

François-Bernard Mâche - Kassandra

C'est une pièce de 1977, pour ensemble instrumental, et sons enregistrés. Les séquences mêlent les instruments, et des sons naturels, d'eau, de feu, d'insectes, de voix étrangères, parfois peu identifiables. Les mélanges sont souvent surprenants, la trajectoire est imprévisible, la résolution en fusion de la dernière séquence est très réussie.

Ivan Fedele - Words and Music

J'avais entendu la version de Feldman de cette pièce de Beckett, voici la version de Fedele. La musique m'a semblé assez accessible, et agréable à écouter; Mais ce n'était pas une grande soirée pour moi, la majorité du concert m'est un peu passé à coté, cette pièce y comprise. Du coup, je n'ai pas grand-chose à en dire.

words and music

Autour de Gruppen (Cité de la Musique - 30 Janvier 2016)

Jonathan Harvey - ... towards a pure land

Pour ce voyage mystique du monde de souffrance vers la Terre Pure, "aspiration suprême du Bouddhisme", on commence dans le vent, le liquide, le presque rien, puis ça gonfle, ça déborde en envolées pleines d'irisations percussives qui parcourent l'orchestre du Conservatoire, qu'accompagnent quelques solistes de l'EIC. La fin du voyage se fait dans une brume évanescente et un temps peut-être un peu trop suspendu. Le tout est plutôt fascinant.

Bernd Alois Zimmermann - Antiphonen

C'est une sorte de concerto pour alto et petit orchestre, en cinq parties enchaînées. Je comprends rarement grand-chose à la musique de Zimmermann, et ce soir n'est pas une exception. La disposition spéciale des musiciens sur la scène ne change pas grand-chose au résultat que je perçois depuis le balcon de coté. Les choses se passent sans trop d'encombre jusqu'à l'antiphonie 4, où les musiciens récitent des textes dans diverses langues, dans un empilement passablement prétentieux.

Karlheinz Stockhausen - Gruppen

Grand moment de ce week-end consacré à Stockhausen, cette pièce fort célèbre, écrite pour trois orchestres. Au chef d'orchestre Matthias Pintscher s'ajoutent Bruno Mantovani et Paul Fitzsimon. En fait, le résultat me fait beaucoup penser à du Xenakis, qui lui aussi jouera souvent de la spatialisation en éparpillant les musiciens autour du public de diverses manières, mais sera souvent plus spectaculaire. Là encore, il est possible que mon emplacement, non au centre de la salle, mais déporté au-dessus de l'un des orchestres latéraux, influe sur mes impressions, mais je n'ai guère ressenti le jeu des questions-réponses entre les groupes; Le résultat final n'est pas désagréable, mais pas très marquant non plus. Une certaine déception, du coup, par rapport à une oeuvre dont j'ai si souvent entendu parler.

après gruppen

Ailleurs : Michèle Tosi, Zvezdo.

vendredi 5 février 2016

Orchestre National d’Ile de France - French Touch (Philharmonie de Paris - 17 Janvier 2016)

Bernard Cavanna + NoMadMusic

En préambule au concert, un prix est remis à une internaute pour sa recomposition d'une pièce de Bernard Cavanna, que le site NoMadMusic permettait de réagencer à sa guise; La pièce, pour orchestre de chambre atypique, est donnée dans sa version remixée, puis originelle. Tout ça sonne anecdotique.

Claude Debussy - Prélude à l'après-midi d'un faune

Tout ce concert sera très fortement déterminé par ma position : orchestre, plein centre, deuxième rang. Donc au pied du chef d'orchestre Shao-Chia Lü. Le "Faune" n'y survit pas. J'entends quelques notes de harpe totalement à ma gauche, un mur de violons et altos devant moi, des échos de vents au loin. Aucun mélange. Impossible d'entendre la pièce dans ses conditions, elle est livrée en kit incomplet à mes oreilles. J'en suis réduit à attendre que ça se termine.

Henri Dutilleux - Tout un monde lointain

L'avantage, c'est que je suis aussi au pied de Xavier Phillips, et profite pleinement de chacune de ses notes, de son intensité, de sa passion même, douceur ici, violence là, son interprétation est profondément vécue, et magnifique. L'ONDIF lui fournit un bel écrin. En bis, il joue, toujours aussi intensément impliqué, les belles et plus mystérieuses "Trois Strophes sur le nom de Sacher".

tout un monde lointain

Maurice Ravel - Pavane pour une infante défunte

Ça marche beaucoup mieux que le "Faune" ! Sans doute parce que, étant une transcription pour orchestre d'une pièce pour piano, la mélodie en reste un élément principal. Et là, je l'entends bien.

Claude Debussy - La Mer

Devant moi, une enfant, remarquablement sage, quand son père lui indique le titre, se love contre sa mère, qui doit lui expliquer que non, c'est de l'océan qu'il s'agit. A part ça, pas grand-chose à dire.

Ailleurs : ResMusica