dimanche 19 février 2012

Opéra de Pékin - le Roi Singe (Cité de la Musique - 16 Février 2012)

Est-ce là un spectacle populaire, ou savant ? Sans doute un peu des deux.
Populaire pour le thème, la légende du Roi Singe faisant partie du très célèbre "Voyage en Occident" : l'auto-proclamé roi des singes, rebelle à l'autorité, est invité à rejoindre le Palais Céleste dans un poste fallacieusement présenté comme supérieur ; la supercherie découverte, il sème la pagaille et affronte victorieusement un grand nombre d'immortels, avant de finalement devoir s'enfuir. Je suppose que c'est suite à ces incartades qu'il rejoindra le bonze Xuanzang pour le voyage vers l'occident. Interviennent déjà dans cette histoire le nuage et le bâton magiques, qu'on connaît grâce à Dragon Ball ...
Savant pour les costumes et les maquillages, d'une somptuosité remarquable, et qui pourtant permettent des cabrioles, des sauts et des combats impressionnants.
Populaire pour la musique, je pense. De petites mélodies typiquement pentatoniques, et beaucoup beaucoup de percussions fracassantes, cymbales, claves, c'en est assez assourdissant dès que commence un combat, et ce n'est pas ce qui manque ...
Savant pour la performance des acteurs. Le livret explique que "les acteurs d'élites issus de trois compagnies théâtrales militaires se sont réunis pour former la Troupe Nationale d'Opéra Guoguang de Taïwan sous les auspices du ministère de l’Education." Du sérieux, donc, et ça se voit ! La caractérisation des personnages, depuis les singes, qui doivent être joués comme étant en partie des animaux cherchant à imiter les humains, jusqu'aux dignitaires du Palais Céleste, plus ou moins arrogants ou craintifs selon leur rang hiérarchique, est parfaite. Et les dons de tous les membres de cette troupe, impressionnants, pour les morceaux de bravoure en arts martiaux, mais aussi pour danser et chanter.
Populaire pour le ton général du spectacle, qui se doit d'être ... spectaculaire, et léger. Les combats sont des numéros de jonglerie et de cabrioles, où les armes et les coups s'échangent avec une grande précision, mais aussi beaucoup d'humour, visant à ridiculiser tous les adversaires du roi Singe, piètres combattants malgré leur position de pouvoir et la richesse de leur costume. Et le salut final est l'occasion d'une démonstration des talents athlétiques de chacun, qui se lancent les uns après les autres dans des séquences de sauts périlleux et autres grands écarts.
Au final, un grand spectacle, où j'aurais aimé une musique plus élaborée, et peut-être un peu plus de gravité dans l'histoire. Mais tel quel, un excellent moment !
le roi singe

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