mercredi 30 mai 2007

Richard Strauss - Salomé (Salle Pleyel - 29 Mai 2007)

La scène confirme que je n'apprécie guère la musique de Strauss. Comme un goût de sucre et de reste de chantilly, sur un coeur un peu moisissant, où la matière tonale, à force d'être malléable et ductile, en devient déliquescente, sans structures. Des mélodies, des thèmes, des instrumentations qui reviennent, mais le tout flotte, comme au hasard, sans qu'à aucun moment je ne perçoive une vraie nécessité, une quelconque urgence à produire cette musique-là, de cette façon-là. Il y a bien sur de superbes moments (le deuxième interlude je crois, le sprechgesang d'Hérode, les soli de clarinette, le début de la danse des sept voiles, des traits malheureusement trop courts à l'acidité bartokienne ...), mais l'impression d'ensemble est celle d'une nourriture trop riche, sauce trop épaisse, un exercice d'écriture, où l'âme de l'artiste s'implique peu.
Question voix, la vedette de la soirée est Chris Merritt, en Hérode, impeccable de tenue vocale, dans le lyrisme comme dans la sécheresse, et dans le jeu, surtout à la fin, dans l'épisode du plateau d'argent, vicelard légèrement allumé, puis tentant tout pour détourner le voeu de Salomé, enfin abandonnant dégouté. Anja Silja par contre me déçoit, on ne l'entend vraiment que quand elle crie. En Jochanaan, Alan Titus me plaît plus quand il est en coulisse, avec cette voix gonflé de résonnances qui me rappelle quelque ver fafnerién enfoui dans sa grotte et balançant des malédictions, que quand il est sur scène, où sa présence monolithique, et voix idem, me fatiguent vite. Enfin, Janice Baird en Salomé me donne envie de l'entendre dans un rôle que j'apprécierais plus (Brünnhilde ?).
Autres avis : Palpatine, Corley.

dimanche 27 mai 2007

Carillonnons !

Via Jay (oui, j'aime bien les petits jeux idiots qui font perdre son temps), je découvre ce petit carillon qui permet de jouer avec les phases et déphasages.

Très facile et amusant à utiliser, ça permet de composer de petits paysages sonores à la Steve Reich en quelques minutes. Le son même porte sur les nerfs au bout d'un moment, et il manque un moyen d'enregistrer les "compositions", mais l'expérience reste très agréable.

Je trouve bien sur beaucoup plus rigolo de mettre en place des cellules premières entre elles, genre 5 / 7 /11, mais si vous voulez faire du 4 / 8 / 8, ça permet de funker de manière plus évidente ...

jeudi 24 mai 2007

Richard Wagner - Lohengrin (Opéra Bastille - 23 Mai 2007)

C'est l'histoire d'une fille qui, accusée d'avoir tué son petit frère, rase les murs, abandonnée de tous.

Surgit un prince charmant d'un jardin extraordinaire encombré de baobabs, de pensées et de violettes (entre autres ; on voit pas tout ...), qui la tire d'affaire vite fait.

Dès le lendemain, ils s'épousent, se disputent grave, et se séparent. Mais le petit frère réapparaît, alors tout va bien. Genre.

(Bon anniversaire à Akynou, avec ... juste un peu de retard !...)

Le décor, c'est blockhaus au moyen-âge, quelque part entre Gergovie et Tchernobill, massif, pas beau, mais efficace pour mettre en place l'ambiance. Valery Gergiev donne un beau prélude, en textures transparentes et diaphanes qui se complexifient et se durcissent peu à peu, jusqu'à la puissance presque tonitruante des cuivres. Mais le public qui continue de s'installer bruyamment gache un peu le plaisir par de multiples interruptions. L'orchestre méritera ses longs applaudissements, qui ne ménagera pas toujours les chanteurs, surtout quand le double le choeur ; les solistes auront bien du mérite à trouver leur place malgré tout !

Vedette absolue de la soirée : Waltraud Meier, Ortrud maléfique et magnifique, qui dose à tout moment ses effets, invoquant avec puissance Wotan et Freia, puis aussitôt jouant la victime malheureuse devant Elsa. Du grand art, dans la conduite vocale, dans le jeu théâtral, dans la présence charismatique. Muette pendant presque tout le premier acte, on ne voit déjà quasiment qu'elle, qui observe les événements, s'énerve, tente de secouer son mari, etc. En Telramund, Jean-Philippe Lafont lui renvoie impeccablement la balle. Lui aussi sait doser les couleurs, mettre de la haine quand il faut, mais aussi de la peur, ou de la douleur. Dans ce couple à la Macbeth, a-t-il conscience de ses crimes ? La première scène du deuxième acte semble un prodigieux exercice d'auto-persuasion, sa femme commençant "et si on disait que le combat était truqué parce qu'il aurait utilisé de la magie ?", et lui plongeant dans l'idée "mais oui, moi qui croyait avoir été battu à la loyale, en fait, le fourbe a triché, surement !". Sa mort, par contre, reste assez mystérieuse, lui débarquant inopinément dans la chambre à coucher des nouveaux mariés pour y rencontrer l'épée de Lohengrin que vient de lui tendre opportunément sa femme. Mais comme j'ai un peu dormi dans ce deuxième acte, j'ai peut-être échappé à la justification de l'action.
En Lohengrin, Ben Heppner. Armure plus éblouissante encore que le sourire de Robert Kennedy, ou costume qui ne masque guère son bedon, sa prestation me sidère vraiment dans le troisième acte, où il explique son histoire devant un choeur allongé sur la scène comme un parterre de petits enfants pour les endormir, qu'il chante comme un immense lied, avec une vigueur, une fraicheur, une intensité absolument admirables, quand il sort d'un rôle aussi exigeant et long (plus de 3 heures de musique ; ce n'est pas le crépuscule des dieux, mais quand même !).
Après toutes ces louanges, le cas plus compliqué de Mireille Delunsch. Annoncée malade, mais bon ... A l'éreintement brutal par Luc Décygnes dans le Canard, je préfère les nuances de Didier van Moere : la fragilité du chant fonctionne dans le premier acte, comme une caractérisation d'une Elsa complètement paumée, hagarde de douleur, incapable de se défendre correctement ; de même, sa simplicité un peu plate dans le deuxième acte ne gêne pas outre mesure, expliquant comment elle se fait embobiner si facilement par Ortrud ; mais lors de la scène de ménage avec son époux, ça ne fonctionne plus du tout. Et c'est plus un problème de travail sur le personnage, sur ses motivations, sur ses ressorts psychologiques, qui manque, plus que de puissance vocale affaiblie par la grippe, ce que le jeu théâtral aurait pu compenser au besoin.

En relisant le billet Namenlos de Philippe[s], je m'aperçois que la fin a été un peu escamotée : Elsa mourant dans les bras de son frère ? A la place, on a ce petit garçon plantant un arbre. (edit - source Gilda : elle fait bien la morte sur un coin de scène ; mais cela reste peu explicite).

C'était la première fois que j'assistais à un concert dans le cadre des Prosélytes Lyriques, nous étions sans doute une bonne vingtaine de plus ou moins blogueurs, d'autres compte-rendus devraient apparaître dans vos agrégateurs (Palpatine en avant-coureur, Gilda qui ose un jeu de mots qu'Aurèle avait déja tenté devant une Fuulion dibitative, et d'autres qui ne tarderont pas, surement ...).

Enfin, ceux qui voudraient parler de tournevis ou d'avis de passage de la poste dans les commentaires, sont les bienvenus, ce tirage était vraiment difficile !

dimanche 13 mai 2007

Kölner Akademie Orchester - Bach Liszt (Cité de la Musique - 12 Mai 2007)

Cet orchestre sous-titré "Damals und Heute" ne joue que sur instruments de l'époque de composition des oeuvres - du coup, nous attendîmes tous sagement un bon quart d'heure aux portes de l'amphithéâtre que l'accordeur ait officié. J'eus la chance de poireauter à proximité d'un écran de télévision diffusant en boucle un montage de Christian Marclay où divers personnages de films célèbres téléphonent (entendre la sonnerie ; décrocher ; se présenter ; répondre ; écouter ; écouter longuement en silence ; se réjouir, se raidir de peur, se mettre en colère ; raccrocher) ; amusant, et captivant.

Franz Liszt - Zwölf alte deutsche geistliche Weisen

Nous n'entendrons que trois de ces anciennes mélodies spirituelles allemandes pour orgue et voix ; d'une simplicité ascétique, elles me posent un "à quoi bon ?", surtout dans des exercices du style "O Haupt voll Blut und Wunden", qui ressemble tant à un choral de Bach, que s'il ne s'agit pas d'une transposition, ou d'un hommage qui serait d'ailleurs assez tristement servile, ne peut guère éviter le qualificatif de copie, ou de plagiat, s'il émanait d'un compositeur de plus faible acabit.

Johann Sebastian Bach - Cantate "Tritt auf die Glaubensbahn" (BWV 152)

Pas de choeur ce soir non plus sur la scène, mais cette fois, c'est que les oeuvres choisies n'en utilisent pas ! Cette cantate est pour soprano et basse. Nicki Kennedy est presque trop puissante pour la taille de la salle, avec des aigus clairs et vibrants, mais une interprétation un peu mono-teinte. Sur Christian Hilz, rien de particulier à dire. Deux vois seulement, et peu d'instruments (flûte, hautbois, viole d'amour, viole de gambe, continuo), mais une jolie symphonie mélancolique en entrée, et un duo final charmant.

Franz Liszt - Praeludium und Füge über den Namen B-A-C-H

Je ne connais quasiment rien de l'oeuvre de Liszt. Le livret me dit qu'il s'agit de sa premièe oeuvre pour orgue. Quelle maîtrise, déjà ! Le changement assez fréquent des jeux renouvelle les tensions, dans une écriture très dense, où la cellule "Sib-La-Do-Si" ne me fait guère penser à Bach. Musique ambitieuse, et qui s'assume telle, et qui assure. L'orgue de l'amphithéâtre, qu'on a rarement l'occasion d'entendre, a une belle sonorité - même si les résonnances d'une église manquent.

Johann Sebastian Bach - Cantate "Mein Herz schwimmt in Blut" (BWV 199)

Une cantate pour soliste, où à travers quatre séquences récitatif-air, la soprano passe du désespoir "mon coeur nage dans le sang" à la joie "comme mon coeur est joyeux puisque Dieu s'est réconcilié avec lui". Chaque air profite d'une instrumentation différente, autour d'un quatuor à cordes. Mais la gradation d'émotions passe mal dans la voix de Kennedy, d'une couleur trop uniforme, qui convient mieux à l'exaltation finale qu'à l'abattement initial.

vendredi 11 mai 2007

Cantus Cölln - Cantates de Bach (Cité de la Musique - 10 Mai 2007)

Konrad Junghänel opte pour une version vocalement allégée des cantates : aux quatre solistes d'assurer seuls les choeurs. Cela nécessite des voix suffisament homogènes et puissantes, ce qui partiellement atteint. La soprano Sabine Goetz est magnifique, brillante et intense ; le ténor Hans Jörg Mammel offre une onctuosité parfaite de bout en bout ; la basse Wolf Matthias Friedrich cabotine à loisir, visuellement, mais sa voix reste heureusement plus sobre ; l'alto Elisabeth Popien est sans doute le maillon faible ce soir, en déficit de puissance, à moins que ce ne soit une option de chant, mais que je comprends mal, en particulier dans l'aria "Kreuz und Krone sind verbunden", où il faut presque tendre l'oreille pour entendre la chanteuse sous l'air envoutant du hautbois.

Des trois cantates choisies ce soir, il y en a une que j'aime particulièrement, une que je ne connais pas du tout, et une enfin que j'ai sur disque mais n'ai pas vraiment repérée. Surprenant, elles commencent toutes trois par une plage instrumentale.

"Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen" (BWV 12).Ah, la sinfonia initiale, ressac poignant, violons en écho, hautbois dans la tristesse surmontée. Puis le choeur, dans un tempo ralenti à la limite du maniéré, mais où le tuilage des voix solistes fonctionne parfaitement, dans le recueillement comme dans l'énergie bondissante de la section centrale. Et puis l'aria d'alto, où la chanteuse me déçoit un peu, mais Stefanie Haegele nous régale au hautbois. C'est ensuite à Adrian Rovatkay de briller au basson, insufflant un rythme plein de verve sous les cordes. Bref, un grand moment. Pour l'aria de ténor, une trompettiste apparaît dans la galerie, position de l'ange, appels aériens au-dessus de l'orgue bien terre-à-terre. Ais-je dit que c'est une de mes cantates préférées ?

"Gleich wie der Regen und Schnee vom Himmel fällt" (BWV 18). Je ne connaissais pas. Sinfonia / Recitativo / Recitativo / Aria / Choral. Le morceau de bravoure est donc le double récitatif, où les voix se succèdent et se répondent, s'agrègent parfois en effet choral, pour des effets dramaturgiques en miniature.

"Himmelskönig, sei willkommen" (BWV 182). Une petite sonate (avec ce spécial moment, où les cordes passent du pizzicato minimal à l'archet, épanouissement), un choeur en canon magnifique (où là encore, la réduction des voix fait merveille), des arias qui me marquent guère, et enfin deux choeurs, pour une fois atypiquement légers et développés (le choeur final des cantates est souvent court et massif, comme pour s'assurer que le public comprenne que c'est bien terminé !).

En bis, un "Jésus que ma joie demeure", aux couleurs tendrement printanières.

mardi 8 mai 2007

Anne Teresa De Keersmaeker - Soirée Steve Reich (Théâtre de la Ville - 6 Mai 2007)

En guise d'apéritif, deux danseurs viennent mettre en mouvement deux micros chacun attaché au bout d'une corde, qui se balancent du coup en passant au-dessus d'un haut-parleur, engendrant alors un cri Larsen. Ca s'appelle Pendulum Music, et à mesure que les balancements raccourcissent d'amplitude, les effets de déphasage rythmique progressif laissent place à un hurlement quasi-continu. Ca fait du bien quand ça s'arrête.
De la danse, maintenant ? Non. Marimba Phase est donné en version concert, du Reich archétypique, interprété par l'ensemble Ictus.

Et maintenant ? On recommence, la même musique, mais au piano, Piano Phase. Avec danse, issue des début de Rosas, le minimalisme à son meilleur, un vocabulaire simpliste (balancer le bras en cadence, laisser le corps emporté par ce bras tournoyer à n'en plus finir), où chaque perturbation semble une révolution (avancer, reculer, passer du parallèle au miroir par des déphasages de rythmes corporels dictés par la musique), où l'éclairage la musique et la danse participent de la même essence, etc. J'adore cette période en chorégraphie, naissance d'un langage, de suite à son apogée.

Après cette reprise emblématique, deux créations. Pour Eight Lines, les huit danseuses se lancent, s'entrecroisent, ondoient et ondulent, se frolent et se sourient, toutes en robes sauf deux en pantalons, toutes en blanc sauf deux en noir, pour une danse très fluide, vive mais sans empressement, dynamique mais sans aucune violence. C'est la seule musique qui n'est pas interprétée sur scène, ce qui laisse tout le plateau libre pour les trajectoires multipliées des danseuses. Une pièce très agréable.
Après les filles, les garçons, dans Four Organs. Un danseur qui garde une vitesse moyenne constante, sans doute représentant les maracas, et les quatre autres variant entre de forts ralentis et des accélérés momentanés. Les figures peu à peu se resserrent autour de luttes, une inspiration du coté capoeira n'est pas à exclure. Moins prenant, aussi bien coté chorégraphie que coté musique, où la lente éclosion d'une mélodie par ralentissement d'un accord épuise trop vite ses charmes pour devenir fatiguant.

En interlude, une vraie version du Poème symphonique pour cent métronomes de Ligeti, avec des rangées de vrais métronomes devant la scène, que des danseuses lancent à la main rapidement. De la profuse et confuse masse sonore à l'agonie des derniers battements, mélées d'échos dans les cintres.

Enfin, Drumming part 1. L'alliage entre danse et musique est ici moins naturel ; la chorégraphie est un peu assommée par la présence féroce du martellement des tomes par un, deux, trois, puis quatre percussionnistes.
En bis, Ictus revient pour jouer des claves, la troupe se relance pour un dernier tour de piste, sous le signe du plaisir de danser, avec des clins d'oeil aux pièces précédentes, puis tous disparaissent, sous les ovations du public.
sortie des artistes

Radio Blogs : demandez les programmes !

Depuis un certain temps, l'état de mes radio-blogs ne me satisfaisait plus ; le critère le plus clair étant que je ne les écoutais quasiment jamais. Donc, grand ménage. Exit la radio "Jazz", dont la programmation trop linéaire et inchangée ne me procurait plus aucune surprise, et donc guère plus de plaisir. Exit la radio "Pot-Pourri", dont la mise à jour était finalement trop fastidieuse, et le mélange de styles et de genres trop souvent agressif à l'écoute. Exit aussi le site satellite décrivant origine discographique et interprètes, vous pouvez toujours m'écrire si vous voulez des références précises.

Et place donc à Radio Bladsurb !
Format radioblog 3.0, qui permet de maintenir facilement divers programmes en parallèle, représentés par les barres horizontales. Chacun de ces programmes est en "ordre aléatoire", ce qui permet de renouveler les plaisirs d'une écoute à l'autre.

Actuellement, vous avez le choix entre :

- blue note bop 1954-1969 : de chaque disque Blue Note que je possède paru dans la période dorée, j'ai extrait un ou deux morceaux. Presque exclusivement du Bop, Hard Bop, Post Bop, et quelques rares flirts avec l'avant-garde.

- le jazz de nos jours 2005- : il s'agit de morceaux de Jazz, extraits de disques parus depuis 2005. D'autres spécialistes seraient bien plus complets et divers, c'est juste une sorte de tour d'horizon de ce que je prends plaisir à écouter dans le Jazz contemporain.

- des cantates plein le bac : des cantates, donc ; de Bach. Tout vient de l'intégrale en cours par Gardiner. Là encore, d'autres spécialistes seraient plus pertinents et variés dans leurs sources...

- le XXeme dans les cordes : de la musique du XXème siècle, moderne et contemporaine, donnant une importance particulière aux cordes. Des quatuors, bien sur, mais aussi des concertos pour violon ou pour violoncelle, des pièces solo, de l'amplification électronique, etc. J'ai essayé de rester écoutable : il y a du Ferneyhough, mais pas de Lachenmann...

Toutes ces sélections sont susceptibles d'être modifiées peu à peu, sans préavis ni annonce. J'ai des idées d'autres programmes (tant que j'ai de la place disque ... un programme de musique de chambre contemporaine, pour mettre en avant les instruments à vent ? un programme autour du piano, mélangeant jazz et contemporain ?). On verra ...

Bonnes écoutes !