Mario Canonge trio (Sunside - 24 Juin 2006)
Lors du dernier Paris Pique-nique, j'avais opté pour la sieste, allongé près des nappes, plutôt que d'aller écouter de plus près le programme du Festival Jazz du Parc Floral, à savoir Mario Canonge Trio suivi de Sixun ; séance de rattrapage hier soir, avec l' ex-bassiste du second groupe accompagnant le pianiste leader du premier.
Michel Alibo ne viendra qu'au deuxième set, et plus moyen de me rappeler le nom du bassiste intérimaire du premier ! Pourtant généreux sur sa basse électrique à cinq cordes, beaucoup de notes, de longs solos, il se donne du mal, et réussit plutôt bien. Michel Alibo sera plus sobre, mais me semble un peu plus mécanique, peut-être un peu trop à son aise pour prendre des risques.
A la batterie, un visage connu, mais qu'il me faudra chercher sur Internet pour comprendre d'où : il s'agit de Jean-Philippe Fanfant, un habitué du trio Canonge, mais qui participait aussi aux sessions live de "La Nouvelle Star" ! Gage d'un excellent niveau, puisqu'il faut des musiciens capables de "suivre" des interprètes parfois perdus, et de passer d'un style à un autre sans problème. Sa technique n'est donc pas uniquement, ni purement, Jazz. Il adopte des boucles puissantes, qu'il enflamme à volonté, en couches rythmiques superposées, roulement des tomes, crissement des cymbales, il y a un plaisir de jouer qui ne trompe pas. On sent un peu la même culture hybride lorsque Manu Katché joue chez Jan Garbarek, mais Fanfant utilise bien plus la puissance, une approche percussive que la musique de Canonge réclame.
Au piano, donc, Mario Canonge. Le surnom "Monk antillais" ne fonctionne pas vraiment, parce que l'aspect rythmique n'est pas du tout le même. Basés sur des airs de biguine ou de groka, les morceaux ne ralentissent jamais, foncent à grands coups d'arpèges martelés, de mélodies pulsées, de chevauchées sauvages d'un bout à l'autre du clavier. Même s'il joue avec le tempo, le doublant, passant en 3/2, reprenant en *4, il ne se met que rarement en danger, et plutôt quand il joue seul. L'atmosphère est plus à la fête, au partage avec un public formé en bonne partie d'habitués, qui seront comblés par la venue sur scène de Ralph Thamar, qui chantera quelques chansons au débotté, auquelles le public participera avec plaisir, "belle - belle - toujours belle", un tube il semblerait.
Après deux heures, le manque de familiarité avec cette musique fait que tout commence à se ressembler et à sembler se répéter, si bien que je sèche le troisième round.
L'un dans l'autre, une très agréable soirée, une bonne manière de fêter mes 39 ans.
Mise à jour : je profite de la venue de l'été pour ajouter dans le Pot-Pourri un petit programme estival, composé d'extraits de disques achetés récemment. Ce sont plutôt des nouveautés, que je devrais présenter sommairement si je n'avais pas la flemme, à part Sextant, présenté il y a déjà quelques temps par Samizdjazz, à l'occasion de la sortie de la revue du même nom.
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