dimanche 4 juin 2006

Anne teresa De Keersmaeker - D'un soir un jour (Théâtre de la Ville - 3 Juin 2006)

Unité de titre, de décor et presque de costumes, mais il s'agit plus d'une suite de six illustrations musicales. Dommage que le livret n'indique pas, pour chaque pièce, les interprètes.

Claude Debussy - Prélude à l'après-midi d'un faune

Pendant 5 minutes de silence (troublé par des toussoteux acharnés), une fille, seins nus, prend des poses, d'abord seule, puis rejointe par un gars guère plus mobile. C'est long. Les premières notes sont un soulagement, la danse s'enclenche, mélange du langage Rosas et des attitudes et positions Nijinskiennes, en angularités hiératiques. On se demande du coup quel est le langage le plus moderne des deux... En tous cas, l'hybridation fonctionne plutôt bien, et bercé par la magie ineffable du chef-d'oeuvre de Debussy, le solo du faune amoureux et rêveur est un grand et bouleversant moment.

Igor Stravinski - Symphonies d'instruments à vent

De nouveau, un long prélude silencieux. Puis de la danse Rosas typique, mais comme engoncée dans ses habitudes, sans grand-chose qui transporte. Ennui calme.

George Benjamin - Dance Figures

Cette suite a été écrite par Benjamin spécialement pour l'occasion, sous commande de Keersmaeker, comme un souvenir des Ballets Russes. Musique splendide, envoutante par moments, en climats successifs et variés, orchestration somptueuse. La chorégraphie ? Aucun souvenir...

George Benjamin - Ringed by the flat horizon

Bis repetita. Musique splendide, et danse presque oubliée. Il y a clairement chez Keersmaeker la volonté d'utiliser la danse pour faciliter l'accès à la musique, quitte à la traduire dans un "mot à mot" quasi trivial. Un soliste va personnifier les cadences du violon, à un balayage du spectre harmonique par l'orchestre va correspondre une course de toute la troupe hors du plateau. Du coup, cela manque de caractérisation.

Igor Stravinski - Fireworks

Il s'agit de faire la fête ! Mouvements hip-hops, glissades sur les tables, c'est court, heureusement, car tout ça sonne faux, et sans grand intérêt.

Claude Debussy - Jeux

Après une vidéo, comme un écho hommage à "Blow Up" je suppose un extrait de "Blow Up", la partie de tennis jouée sans balle, la balle absente rebondit sur la scène, et les danseurs se succèdent, en duos trios et plus quand affinités. C'est joliment fait, mais là encore, qu'a-t-elle à nous dire ? Cela manque de sujet, et tout ce qui a trait à la sensualité (corps peu ou pas vétus, jeux de séduction, etc.), n'apporte pas grand-chose, très loin du travail de Marie Chouinard par exemple.

Mise à jour : Dans le Pot-Pourri gambade le Faune de Debussy, livré aux Vents de Stravinski, et comme je n'ai rien (pour le moment) en Benjamin, je mets son petit frère Britten (ah ah ah). Comme en plus je n'ai qu'un seul disque de Britten (quelle misère), ce sera donc du Peter grimes, les interludes pour qu'il n'y ait quand même pas trop de voix (quelle horreur !).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

nice post, it's really interesting for me today, thx