samedi 1 juillet 2006

Priyadarsini Govind (Théâtre des Abbesses - 30 Juin 2006)

Voici une nouvelle venue dans les danseuses indiennes officiant au Théâtre des Abbesses. Dans les spectacles de bhârata natyam, peu suffit pour être classée dans les innovatrices. Par exemple, compléter le décor habituel (musiciens sur une petite scène garnie de tapis à droite, statue de divinité et fumée d'encens à gauche, petit tas de pétales déposé au milieu par la danseuse lors de la salutation initiale) par une magnifique pièce de tissu rouge flamboyant bordée de dorures mates, suspendue près des musiciens (percussions, voix féminine, violon). Moins anecdotiquement, composer l'ensemble de la prestation, non uniquement en enchaînement de pièces de danses pures et de danses théâtrales, mais comme une suite sur un thème commun, les émotions d'une mère.
Certaines poussent l'invention jusqu'à doter leur spectacle d'un titre ; Govind n'est pas si radicale, cela reste un "récital de bhârata natyam".
Dans cette danse, elle privilégie la subtilité (jeu sur les ports de cou, petits mouvements des pieds) au spectaculaire (les séquences de grands sauts sont rares), l'émotion (visage où passent toutes les émotions, du désespoir du deuil à la passion amoureuse) à la vitesse (elle répond plus souvent au violon qu'aux percussions), la précision (les poses sont d'une beauté époustouflante, des arrêts où chaque angle du corps semble parfait) à l'éxubérance (la volonté de contrôle imprègne le spectacle, me privant de ce plaisir peut-être fétichiste de voir s'épanouir de belles taches de sueur sous les habits traditionnels).
Le ton général, la chaleur de la salle, le trop grand contrôle qui limite la gestuelle dans un cadre qui la rend finalement répétitive, m'assoupissent par moments ; mais c'est une grande artiste, dans l'âge idéal (la quarantaine ; la danse indienne est un art qui demande de la maturation), que nous saluons ce soir.

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