mercredi 14 juin 2006

CCN - Ballet de Lorraine - Jean-Claude Galotta - Docteur Labus (Théâtre des Abbesses - 13 Juin 2006)

En 1988 était créé "Docteur Labus" de Galotta, sur l'argument prétexte d'un mexicain qui aurait eu quatre femmes en même temps, chacune ignorant l'existence des autres.
20 ans plus tard, une compagnie aux origines néo-classiques, le CCN - Ballet de Lorraine, reprend la chorégraphie.
On sent tout de suite que cette pièce date du début de Galotta, quasiment sans moyens : décor réduit à des toiles de fond, éclairage assez standard. La scénographie est minimale : 4 couples investissent successivement la scène pour une vingtaine de minutes, séparés par de brefs passages d'un soliste mimant des claquettes.
Ces corps sont formés par le classique : les jambes montent avec une facilité déconcertante, les mouvements de bras ont de l'ampleur, parfois de l'emphase, souvent trop. Et puis, ces pas n'ont pas été créés par eux, pour eux ; ils les redonnent comme ils peuvent, avec professionalisme et application, mais sans que transparaisse une nécessité urgente ou impérieuse.
Le langage même de Galotta était encore en formation : tout n'est pas mur, les équilibres entre gestuelles de danse, gestes plus quotidiens, paroles, ne sont pas bien arbitrés ; il y a des répétitions, des moments un peu vides, des plages qui me laissent bien indifférent.
La musique est de Torgue et Houppin, qui resteront longtemps fidèles au chorégraphe. On trouve déjà une pièce pour piano solo mélancolique à la Satie, mais les plages plus conséquentes souffrent d'une boîte à rythmes datée, et de sons trop purement électroniques, genre accordéon ou orgue ; l'utilisation de vrais instruments apportera une toute autre dimension à leurs compositions.
Au final, un spectacle curieux, la récupération dans les limbes du temps d'une pièce pleines de potentialités mais aux défauts frustrants, recréée de facon figée par une troupe qui n'a pu ou su totalement s'approprier le matériau.
Exception : le dernier couple, touchants d'humour et de séduction, de grace et de sensualité.
Akynou est légèrement plus euphorique :-) Peut-être ne m'y connais-je pas suffisament en "problèmes de couples" pour apprécier.

Mise à jour : Dans le Pot-Pourri, j'ajoute des morceaux de Serge Houppin et Henry Torgue, qui ont longtemps fourni toute la musique des spectacles de Gallotta.

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