mardi 4 mai 2010

Padmini Chettur - Beautiful Thing 1 (Théâtre des Abbesses - 3 Mai 2010)

Minimalisme sauce indienne. Scène nue, ornée de 5 tee-shirts à manches longues alignés en premier plan. 5 danseuses, qui mettront longtemps à être toutes ensemble sur la scène. Robes courtes et colorées. Vocabulaire réduit à quelques gestes, monter l'épaule, tendre la jambe, tourner le bras, appuyer la main sous le menton. Pourtant, les variations dans les enchainements et dans les vitesses d'exécution (de très lent à presque modéré) suffisent à m'intéresser. Belle occupation de l'espace. Elles énoncent les parties du corps qu'elles meuvent ("right shoulder, left hip"). Redondance ok. L'accompagnement sonore (terme plus adéquat que musique) de Maarten Visser joue sur un rythme fluctuant. A distance, l'héritage culturel indien est là.
Et puis elles décident de parler. Les platitudes s'enfilent sur fond de silence, alors que la danse n'existe quasiment plus, les danseuses fort peu actrices consacrant leur effort à débiter leur texte. Mais pourquoi ce désir chez les chorégraphes qui veulent sonner moderne de faire des phrases ? Cela aujourd'hui est tout à fait contre-productif, tendance daté, limite obsolète. Il y a peut-être du second degré, lorsque le texte parle de sourire, qui est depuis le départ absent de leur visage. Mais cela n'empêche pas tout cet épisode d'être laborieux et insipide.
Et puis soudain, choc : une danseuse passe sa main sur le cou d'une autre. Premier contact entre elles depuis le début ! L'accompagnement sonore reprend, un cliquetis mécanique de ressorts grippés. Elles jouent des automates, se manipulent les unes les autres. A un moment, alignées face au public, elles enchainent des signes de main, tout ce riche vocabulaire contre lequel lutte Padmini Chettur.
Elles enfilent ensuite les tee-shirts, dont la matière extensible permettra différents types de déformations amusantes, jusqu'à des chutes au ralenti.
Et enfin, en une fin presque provocante, elles orientent très très lentement leurs corps allongés, alors que la musique hésite entre moustique et ronflement.

Ailleurs : Joël

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