Concentus Musicus Wien - Cantates de Bach (Salle Pleyel - 21 Octobre 2008)
Nikolaus Harnoncourt malade, c'est le chef du choeur Arnold Schoenberg, Erwin Ortner, qui dirigera le Concentus Musicus Wien dans ces trois cantates.
Cantate BWV 38 : Aus tiefer Not Schrei ich zu dir
Etrange début de cantate, où le choeur presque seul entame une mélodie bien rugueuse, ornée de trombones, que l'orchestre ne vient soutenir et guider que lentement. Le sommet est l'air de ténor, accompagné de deux hautbois et basse - même si la voix de Werner Güra est trop crémeuse, et même si les hautbois finissent par fatiguer et lâcher de splendides canards, c'est un morceau splendide. Intervient un peu plus tard le seul moment de la soirée où plusieurs voix se répondront : un trio soprano alto basse, dominé et comment par la soprano Barbara Bonney.Cantate BWV 70 : Wachet ! Betet ! Wachet ! Betet !
Etonnants contrastes, entre de tendres berceuses, et des éclats terrifiants d'apocalypse. Mais même dans ces déferlements, l'orchestre reste plutôt sage et retenu. Ce qui permet de ne pas trop couvrir les voix, vraiment peu puissantes, surtout coté masculin.Cantate BWV 30 : Freue dich, erlöste Schar
Ah, celle-là, je la connais, et je l'aime ! Si dansante que j'ai du mal à ne pas chantonner ! Le couplage "récitatif puis air" par le même chanteur est presque strict (il n'y a pas d'air pour le ténor).Les longues guirlandes tenues sans respirer par la basse Timothy Sharp sont impressionnantes, mais c'est son second air "Ich will nun hassen" qui me réserve le plus de surprises, entre autres par le jeu avec le volume des cordes, qui enfle ou décroit soudainement, ou par certaines mélodies de bois que je n'avais jusqu'ici remarquées. Erwin Ortner est presque en train de danser ! De fait, quelle évolution dans l'interprétation de cette cantate depuis la version Teldec, du même orchestre, qui semblait alors complètement endormi, ou timide, en tous cas d'une lenteur et d'un sérieux compassé qui ce soir heureusement ne sont pas de mise ! On est plus proche de la brillance Gardiner (dont, en fouillant dans la radioblog, qui remarche, mais si mais si, vous trouverez deux extraits de cette cantate). Et le choeur final, reprise de celui du début, achève de nous propulser dans le bonheur simple.
Ailleurs : Palpatine, mbr, Native Dancer
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