Webern Messiaen Bruckner (Théâtre du Châtelet - 4 Mai 2006)
Anton Webern - Orchestration de la Fugue du Ricercar de JS Bach
Dans sa dernière période, Anton Webern renouait avec une certaine longueur : 7 minutes, quel infini ! Le début est parfait, lançant la Klangfarbenmelodie, précise et délectable, qui passe de vent en vent. Mais lorsque les cordes s'en mèlent, elles semblent hésiter entre le baroque du modèle et le moderne de l'orchestration, et se contentent d'un semblant de romantisme, trop moelleux, confortable à l'oreille, mais parfaitement inopportun. A la tête du Bamberger Symphoniker, Jonathan Nott n'a pas su trouver le ton qui convenait.Olivier Messiaen - Réveil des Oiseaux
Sans interruption et donc sans applaudissements, Pierre-Laurent Aimard attaque aussitôt la cadence introduisant "Le Réveil des Oiseaux". Même s'il a, depuis son départ de l'EIC, considérablement élargi son répertoire, il reste un maître incontesté dans l'oeuvre de Messiaen. Ca gazouille, ça pétille, ça roucoule, dans une aisance rythmique, dans des gradations d'intensité subtiles et vivifiantes, dans un plaisir évident, généreux et partagé. L'orchestre lui répond comme il peut, dans des dentelles instrumentales aux effectifs variés ; mais sur disque, le Cleveland Orchestra a aussi du mal à être à la hauteur du soliste, le déséquilibre doit venir de la partition.La salle du Châtelet à moitié vide applaudit chaleureusement, mais nous n'aurons pas droit à un bis, malgré le fait que ce concert fasse partie d'un cycle Aimard (du coup, cette première partie se termine avec 15 minutes d'avance sur l'horaire prévu, la vendeuse de glace en est toute essoufflée).
Anton Bruckner - Symphonie 9 en ré mineur
D'un Anton à un autre, l'orchestre y est plus dans son élément. Cette symphonie est la seule de Bruckner que je possède, mais c'est un disque peu écouté. Pourtant, l'énergie du Scherzo ne m'est pas inconnue. Pour le reste, le premier mouvement, en blocs contrastés, le deuxième, emporté avec brio, et le troisième, désolé et intense, tout cela est gorgé de Wagner et d'un peu de Mahler, mais sans l'ambition du premier ni le génie du second ; cela fait de l'excellente musique, mais que j'écoute sans m'y sentir impliqué.Mise à jour : Dans le Pot-Pourri, j'ajoute la transcription de Bach par Webern, ainsi que deux chefs-d'oeuvres tardifs, les variations pour orchestre opus 30 et pour piano opus 27 ; le scherzo de la 9ème de Bruckner ; et plutôt que le réveil des oiseaux, des extraits d'une autre pièce qui me plaît davantage sur le même CD, les 7 Haikai ou esquisses japonaises (en l'occurrence, j'ai mis "Yamanaka - Cadenza", "Gagaku", "Miyajima et le torii dans la mer", et "Les Oiseaux de Karuizawa").
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