Christophe Wallemme Quintet (Sunside - 29 Mai 2006)
Le problème de trop utiliser RSS pour lire les blogues, c'est de parfois ne pas voir les nouvelles fonctionnalités offertes par les sites, en-dehors des billets, par exemple la rubrique "Bon Plans" de Samizdjazz, qui liste quelques concerts potentiellement intéressants pour les semaines à venir (cette solution me convient mieux que les agendas très détaillés mais trop copieux de Jazz à Paris).
C'est donc là que j'ai pris note de ce concert, où m'accrochaient les noms de Manu Codja (qui semble avoir changé l'orthographe de son nom, anciennement "Codjia", ou les deux sont-ils admis ?) et de Stéphane Galland, déjà vus plusieurs fois l'un et l'autre.
Leader de la formation, le contrebassiste Christophe Wallemme n'est pas du genre extraverti, il reste concentré sur son manche, les yeux souvent fermés, assurant la bonne marche harmonique et rythmique des morceaux, qu'il introduit parfois d'un petit solo. A la batterie, Stéphane Galland est pour une fois presque sobre ; cela permet au percussionniste Stéphane Edouard de trouver plus facilement sa place ! Entre eux deux, les regards rieurs fusent, certains morceaux leur offrant de courts breaks où ils s'amusent comme des petits fous ! A eux trois, ils forment une couche rythmique à la densité très confortable, épaisse mais pas touffue, qui du coup ne lasse pas (je pense à Steve Coleman, où il faut parfois plusieurs écoutes pour digérer la richesse polyrythmique). Même quand Wallemme invite Prabhu Edouard à les rejoindre au tabla, cela reste vif et ... percutant.
Devant, à coté de Manu Codja, nous avons le saxophoniste Thomas Depourquery. Il me semble à un niveau d'énergie en-dessous de ses camarades, parfois déstabilisé par les fantaisies de Galland, ou par les changements d'accords de Wallemme, pas tout à fait à son aise, et manquant de férocité. Ce qui n'empêche pas de beaux solos, par moments. Mais devant une telle formation, je révais parfois de la stridence et de l'énergie d'un Zorn, et il en était assez loin...
A ses cotés, enfin, Manu Codja. Armé de six pédales d'effets plus un boîtier à portée de la main, d'un plectre ou d'un bottleneck, il adopte des sonorités très différentes d'un solo à l'autre, rageur hendricksien, ou rêveur semi-liquide, ou presque bruitiste, mais toujours en phase avec le climat de la chanson, un immense musicien, qui nous embarque à chaque solo pour des voyages extraordinaires, tout en conservant une attitude modeste, retenue.
Dans une salle pas tout à fait pleine, ils livreront en trois sets l'intégrale de leur répertoire, s'excusant de reprendre certains morceaux deux fois (mais où est le problème ?). Une soirée très agréable !
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