John Cage - The Seasons (version piano solo)
Ecrite en 1947, cette pièce est pleine d'échos surprenants, de Satie bien sur, mais également de Ravel ou de Stravinski. A chaque saison son climat (hiver = tranquillité, printemps = création, été = préservation, automne = destruction, et retour à l'hiver, répété), avec des interludes, pour une pièce très intéressante, que Michael Wendeberg interprète en jouant beauccoup des contrastes d'intensité, et avec une grande implication personnelle.
John Cage - The Seasons (version orchestrale)
La version piano est en fait un arrangement de la version orchestrale, qui est celle d'origine, mais qui sonne beaucoup moins agréablement. Certaines influences que le piano laissait deviner sont mises en avant par l'orchestre, et au détriment de la comparaison. La magie des couleurs de Ravel n'est pas recréée (l'orchestre, qui, faute de scène assez grande, s'est déployé directement au niveau des spectateurs, manque de basse, et les pupitres ne fusionnent pas suffisament, par manque de savoir-faire plus que par volonté), et le debut de l'été n'appelle le "cercle mystérieux des adolescentes" du Sacre que pour évoquer les dinosaures manquant d'eau de Fantasia.
Anton Webern - 6 Pièces opus 6
J'aime entendre du Webern en concert, ne serait-ce que pour individualiser des pièces que l'enchaînement sur disque me mélange en un tout peu distinct. Cet opus 6 est marqué au fer vif par le deuil, de la mère du compositeur ; le livret donne une instructive lettre écrite à Schönberg. Le sommet, c'est la pièce 4, commencée par un interminable grondement de tambour, marche funèbre livide et tétanisée. L'Orchestre National de Lyon et le chef Stefan Asbury font honneur à cet expressionnisme radical.
Pierre Boulez - Douze Notations pour piano seul
Carnet d'esquisses, mais quelles esquisses ! Un schéma compositionnel savant est camouflé sous une variation d'apparences, succession de pièces furieusement rapides puis doucereuses ou nocturnes, études rythmiques puis climats mystérieux, où on peut reconnaître des influences et déceler des pistes futures.
Pierre Boulez - Notations pour orchestre
Certaines de ces miniatures sont agrandies pour orchestre, mais plus de 30 ans plus tard ; certaines influences sont rendues plus visibles, comme des hommages, certains germes sont exploités et développés. Le public fait un triomphe, de façon un brin trop grandiloquente.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire