dimanche 20 mars 2011

Michel Benita - Deux duos (Le Triton - 18 Mars 2011)

Michel Benita - Mieko Miyazaki

Le contrebassiste et la joueuse de koto étaient réunis pour le disque "Ethics", mais accompagnés de plusieurs musiciens et d'arrangements électroniques qui alourdissaient grandement le discours. La simplification apporte une belle fraicheur. Parfois une sorte de drone harmonique est lancé sur l'ordinateur, sinon ce ne sont que les cordes qui se répondent, autour de thèmes proposés par l'un ou l'autre. Et comme il s'agit d'échange, c'est la Japonaise qui compose le plus "pop", et l'Européen qui s'aventure vers quelque-chose de plus "world".
Le koto se règle sur une gamme ou un mode particulier par des chevalets coulissants sous les cordes ; ensuite, la main gauche posée sur les cordes change l'accord, et la main droite garnie de médiators les pincent ; il est possible de déplacer les chevalets au cours du jeu. Le son ressemble peut-être à la harpe, mais en plus sec. Je ne saurais distinguer les particularismes de jeu de Mieko Miyazaki ...
A la contrebasse, Michel Benita reste très classique, s'éloignant peu de la grille, improvisant délicatement en mélodie et harmonie, mais en restant toujours dans le discours très tenu du thème en cours. L'atmosphère est donc tranquille, très agréable, c'est sage et enrichissant.
Pour le dernier morceau vient les rejoindre le guitariste Manu Codjia. Comme d'habitude quand il est en forme, il sait trouver le son qui convient parfaitement, à la fois pour compléter, et pour décaler, quelque-chose d'inattendu et qui fonctionne, un son ici un peu liquide, qui s'oppose très joliment à la sécheresse du koto. Du coup, Mieko Miyazaki peut se libérer pour chanter, et c'est le plus beau moment de la soirée.

benita miyazaki codjia

Michel Benita - Manu Codjia

Ces deux-là aussi ont déjà été réunis pour un disque, "Ramblin'", lui aussi encombré (mais moins) d'effets. Ils reprennent ce soir, dans le même esprit, des standards de folk, mais en les retravaillant fortement. Ca reste sage et enrichissant, du jeu de gentilshommes qui n'enflamment pas la scène, mais nous réchauffent aimablement. Là aussi, Mieko Miyazaki vient les rejoindre pour quelques morceaux, et ce trio est plus excitant que chacun des duos.

benita miyazaki codjia

Spotify: Michel Benita – Ramblin' (feat. Manu Codjia), Michel Benita – Ethics

3 commentaires:

ptilou a dit…

Ah cela devait être pas mal ce concert !

Jipes a dit…

J'ai beaucoup aimé leur disque en commun avec Codija, par contre je ne l'ai pas trouvé encombré d'effets comme tu l'écrit ?????????

bladsurb a dit…

C'est sans doute trop sévère :-) mais je n'aime pas le re-recording dans le Jazz (par exemple, les trois couches de guitare dans "Stars"). J'ai l'impression que la production a eu trop peur du silence, et que ça aurait été mieux si la musique avec plus respiré ...