Johann Sebastian Bach - Johannes Passion (Salle Pleyel - 3 Avril 2010)
Le livret annonçait trois surprises : pas d'entracte, pas de choeur, et un choral en plus. Comme l'ensemble des Musiciens du Louvre-Grenoble joue sur instruments d'époque, une pause de réaccordage s'avère quand même nécessaire, mais elle sera moins longue et pénible qu'au TCE il y a 3 ans. Quant à l'absence de choeur, c'est une option que j'avais déjà entendue pour des cantates, et cela s'avère tout aussi convainquant pour cette Passion. On y perd par moments en puissance, bien sur, mais on y gagne en intimité, et les choix de Marc Minkowski offrent une version cohérente du drame, sans esbroufe, intense et concentré. Je mets cependant un petit moment avant d'entrer dans l'oeuvre. Le "Herr, unser Herrscher" introductif me semble mal mis en place, comme une mécanique légèrement grippée et qui frotte. Le premier air d'une des sopranos ne me convient pas du tout. Il y a quelques canards venant des violons. L'orchestre est très fortement dominé par les cordes, et j'ai peur d'une couleur orchestrale trop monotone.
Mais ces défauts rapidement s'atténuent ou même disparaissent, sous la beauté des voix (Owen Willetts, Christian Immler, et surtout l'évangéliste Markus Brutcher sont absolument remarquables), la tenue des récitatifs (le violoncelliste Nils Wieboldt est prodigieux d'assurance et de douceur), et les grands moments s'épanouissent comme il faut ("Es ist vollbracht", ou la coda finale, après l'interminable choeur "Ruht wohl", le choral "Ach Herr, lass ein lieb Eingelein" impeccable d'équilibre et de justesse émotive).
Ailleurs : Joël, Palpatine, ConcertoNet
Spotify : Forster 1961, Harnoncourt 1965, Harnoncourt 1993, et un volumineux coffret Gardiner.
2 commentaires:
Mais Forster n'est tout simplement pas écoutable (y compris nombre de ses solistes) !!
Une suggestion pour les interprétations "non baroqueuses" : la version dirigée par Peter Schreier, ou pour les amateurs de plus d'épaisseur : Eugen Jochum.
J'ai peur que ces versions ne soient pas disponibles sur Spotify, qui propose cependant également la version Suzuki 1999 et la version Gönnenwein 1970 avec Brigitte Fassbaender.
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