lundi 19 avril 2010

Lucinda Childs - Songs from before, Dance (Théâtre de la Ville - 17 Avril 2010)

L'ordre prévu a été finalement inversé, entre la création et la pièce classique.

Songs from Before

Le décor est très beau : 3 grandes plaques se meuvent lentement d'un bord à l'autre de la scène. Constituées de lamelles séparées et garnies de miroirs, elles créent des effets changeants de transparence, de reflets, d'opacité, qui sont par moments kaléidoscopiques. Les danseurs et danseuses sont du Ballet de l'Opéra National du Rhin : les femmes ont des jambes interminables qui découpent l'espace avec grâce, les hommes ont des muscles qui savent ne pas être trop saillants. Bref, tout va bien. Sauf qu'il ne se passe rien. Ces hommes et ces femmes traversent la scène de part en part, sans jamais dévier de leur trajectoire rectiligne, et parfois en se croisant entament un éphémère pas de deux avant de reprendre leur route, d'un pas ample et gracieux et d'une allure modérée et uniforme. Et ça dure 30 minutes. Bref, c'est chiant. Et c'est très applaudi ! Le livret explique qu'une émotion particulière vient du fait que sur la bande son de Max Richter, Robert Wyatt récite des textes de Haruki Murakami, qu'il marmonne suffisamment pour les rendre incompréhensibles. Ah.

Dance

Et en plus, elle se répète. "Dance" dure quasiment une heure et est divisé en trois parties. Et la première est quasiment la même que dans "Dance from Before", Wyatt en moins. Et un décor différent : au lieu des élégantes plaques, on a une résille en avant-plan sur laquelle un film est projeté, qui montre la troupe de 1979 dansant la même pièce. Effet de semi-transparence, qui laisse voir la troupe actuelle sur scène, ou la troupe ancienne sur le film, ou les deux superposés. C'est bien conceptuel, et plutôt moche en résultat. Ce dialogue, entre les époques et les médias, m'a de fait laissé totalement indifférent. Il faut dire que le tout est écrasé par du Philip Glass particulièrement pénible dans son matraquage imperturbable d'accords parfaits mineurs. Dans une deuxième partie, une danseuse prend un solo qui enfin la fait dévier de la ligne droite et l'amène à explorer la profondeur de la scène. En troisième partie, la troupe revient qui boucle aussi plus librement dans l'espace scénique.
Et pour la première fois depuis que je fréquente le Théâtre de la Ville, je fais la grève des applaudissements en partant avant la fin.

Ailleurs : Des critiques plus élogieuses par La boîte aux sorties, Danse Aujourd'hui, Delétraz.
Spotify : "Songs from Before" utilise "Blue Notebooks" de Max Richter, et "Dance" utilise "Dance" de Philip Glass.

Et certains dans le public ont même sorti leur caméscope :


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