Johann Sebastian Bach - Johannes Passion (Théâtre des Champs-Elysées - 7 Avril 2007)
Rebelote, cette fois-ci sans mise en scène ni tralalas. Instruments d'époque obligent, l'ensemble orchestral des "Folies Françoises" met un temps certain à s'accorder, pupitre après pupitre, et recommencera, encore plus longuement, dans un faux entracte interminable, qui aura le curieux effet de rendre la salle beaucoup plus silencieuse en seconde partie.
Mais dès qu'ils jouent, quelle beauté ! Un "Herr, unser Herrscher" formidable, les violons en flux et reflux, les flûtes en douce douleur, la contrebasse qui bouillonne sourdement, et le choeur "Jacques Moderne" qui emporte.
Pour les chants, du très bon et du moins bon. Paul Agnew, narrateur exceptionnel, restitue toute la force du drame, puis passe au chant, pour les airs de ténor (où il manque un peu de corps, voix trop moelleuse). Stephan Imboden cumule aussi les rôles, un Jésus de bonne tenue, et les airs de basse, splendides. Pour les voix hautes, moins de chance : Carolyn Sampson qui semblait particulièrement impressionnante à Orléans, est remplacée par Ingrid Perruche, au vibrato un peu excessif, et d'un engagement médiocre (du coup, je me concentre sur les deux violonistes solistes, qui debout ont pris le relais du chef d'orchestre qui s'est assis) ; Gérard Lesne, dont la voix semble fatiguée, projette peu, et son "Es ist vollbracht" ne me touche guère. Les autres rôles sont tenus par des solistes qui se détachent temporairement du choeur.
Manque de bol : une furieuse envie de dormir m'assaille lors de la dramatique progression finale. Je lutte vaillamment, mais y perd une bonne part d'émotions. Heureusement, je suis bien d'attaque pour les deux derniers choeurs, délivrés plus en puissance qu'en subtilité. Le public, lui, semble un peu perdu, qui essaie d'applaudir entre les les deux ! Le "erhöre mich, ich will dich preisen ewiglich !" final, lancé avec une intensité redoutable, pourra du coup résonner plus longuement dans le silence qu'ils n'osent plus interrompre.
5 commentaires:
Content que cela t'est plu, malgré la fatigue. C'est vraiment dommage que Carolyn Sampson ait été remplacée (même Renaud Machart l'a appréciée !).
Quant à Gérard Lesne, je pense que la taille et la sècheresse du TCE ne devaient guère lui être favorable (contrairement à St Pierre du Martroi, en plus j'étais assez près).
Des quatre chanteurs, c'est Perruche que Corley a préféré !
Je suis désolé, mais Simon Corley écrit n'importe quoi.
"la direction musicale, très en retrait quoique indéniablement soucieuse de nuances, manque d’élan et de puissance", alors qu'au contraire si on peut reprocher quelque chose à Suhubiette, c'est bien sa palette restreinte de nuances. Ce qui frappe, c'est justement l'élan et la puissance (notamment dans les chorals, et surtout dans le dernier).
Et je me demande bien où il est allé chercher les faiblesses de l'orchestre (mais là il est vrai que nous n'avons pas assisté au même concert).
Quant à ses remarques sur Paul Agnew, je pense que c'est juste pour le plaisir de dire le contraire de Renaud Machart !
une catastrophe
on ne reconnait ni bach, ni la langue allemande,ni un choeur, ni des solistes
les sopranos qont lamentables et les ténors sont mievres
on touche le fond vraiment avec ces spectacles baroques allemands qui ne ressemblent à rien d'autre qu'à de la médiocrité
il vaut mieux aller sur youtube pour écouter bach à paris en ce moment
@anonyme Vous êtes bien conscient que vous commentez un concert de 2007 ?
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