dimanche 11 avril 2010

Wolfgang Mitterer - Massacre (Cité de la Musique - 8 Avril 2010)

Après Laurie Anderson, voici la deuxième soirée du cycle "Multimédia et temps réel" dans laquelle je n'entre pas. Pour cet opéra de chambre, Wolfgang Mitterer s'inspire de la pièce "Massacre à Paris" de Christopher Marlowe, basée sur les massacres de la Saint-Barthélémy. Marlowe amplifiait son discours sur une durée historique plus longue, et Mitterer veut invoquer d'autres massacres et violences plus contemporains.
Sur une scène essentiellement plongée dans l'obscurité, les personnages se détachent sur un fond d'écrans vidéo, où passent leurs visages captés et traités en temps réel. Cette mise en scène de Ludovic Lagarde est cohérente et efficace.
Une danseuse, Stéfany Ganachaud, nue, court par moments sur place, ou le plus souvent figure un cadavre (et il y en a beaucoup dans cette histoire) que les protagonistes transportent ou pleurent. Là encore, pourquoi pas.

Mais le problème vient de la musique et des lignes de chant. Mitterer pousse tous les interprètes vers le suraigu, entre glapissements et sirènes d'incendie. L'effet, qui devrait être un sentiment d'effroi, est au contraire de rapidement anesthésier l'oreille, qui n'écoute plus, ayant instauré un filtre anti-douleur.
Quant à la musique, elle utilise des citations classiques en copié/collé, elle utilise contrebasse et batterie comme dans un groupe de Jazz, elle inclut des éléments électro-acoustiques, il y a même un peu de boîte à rythmes à un moment donné, bref, elle mange dans beaucoup de râteliers, mais sans que la fusion entre ces éléments disparates ne se fasse, sans qu'aucun langage ne se dégage.
De plus, il y a dans cette pièce une tentative d'actualiser le propos de la pièce de Marlowe qui ne me convainc absolument pas, sans doute parce que c'est trop forcé.



Ailleurs: ConcertoNet, où j'apprends qu'un enregistrement paraitra chez Aeon ...

Aucun commentaire: