Pina Bausch - Sweet Mambo (Théâtre de la Ville - 25 Janvier 2008)
"Je m'appelle Regina Advento, ReJIna, pas ReGUIna ; souvenez-vous en". Nous tâcherons. Ainsi que des noms de Julie Anne Stanzak, dont les oreilles sont toutes à elle, Daphnis Kokkinos qui mesure 1m70, et pas 1m67 comme le dit son passeport, et Nazareth Panadero, ce qui signifie boulanger, les gens en sont souvent déçus.
C'est la part la plus étonnante de ce spectacle, cette demande qu'on se rappelle leur nom ; refus réaffirmé de la troupe d'anonymes, volonté de prendre leur place sur une scène encore hantée par justement quelques noms précédents ? On continue de les voir évoluer, ses petits jeunes de second rang, s'affirmer, vieillir, dans ses rendez-vous de quelques heures chaque année, étrange relation.
Alors, quoi de neuf ? Une scène encore plus vide que l'année précédente : le décor fait de quelques voiles laisse une immense scène déserte. Quasiment aucun accessoire pour les sketchs : à peine un oreiller et trois seaux d'eau en première partie, et un oreiller à nouveau et une table pour la seconde. La parole, en objet principal : du chuchoté (très mauvais pour la voix, précise Nazareth, qui ne sait guère en effet le faire ...) au cri ("si vous avez un problème, je peux crier pour vous", propose ... commment s'appelle-t-elle déjà ? ce devait être Stanzak ...), du gloussement de plaisir aux éructations d'un perroquet.
Entre ces quelques prises de paroles, des solos, plein de bras qui tourbillonnent, des robes qui voltigent, des dos qui se dénudent, des garçons qui passent en silence avec un doux sourire un peu figé. As usual.
Je n'ai guère trouvé de différence entre les deux parties ; dans la seconde, des essais de danses en groupe montrent que vraiment ce n'est plus le genre de la maison. Les hommes ont à leur tour chacun un solo, sans qu'aucun ne m'éblouisse.
On retiendra donc principalement ReJIna Advento, belle et sensuelle (depuis qu'elle faisait tomber les chaises ...), et le finale, où les essais répétés de Julie Shanahan pour franchir l'obstacle de deux videurs qui la repoussent, trouvent une résolution en un solo très beau, où elle se fait souffle de vent flottant au milieu des voiles. Mais la moisson d'émotions et d'images reste assez faible.
Ailleurs : Ali, Palpatine, 3 coups
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