Shantala Shivalingappa - Gamaka (Théâtre des Abbesses - 21 Juin 2007)
Relisant le compte-rendu de son précédent spectacle Shiva Ganga, je m'aperçois que je pourrais quasiment le reprendre mot pour mot. Récital de kuchipudi (ces 24 positions pour main seule, 13 positions pour les deux mains, 30 mouvements de mains, 13 positions de pied seul, 6 positions pour les deux pieds, 32 pas terrestres et 16 pas aériens, quelle grammaire ! le site n'est pas d'une navigabilité parfaite, mais est assez passionnant) très classique dans son formalisme (introduction purement musicale, courte pièce, pièce longue et complexe, intermède musical, danse narrative, final dynamique), mais illuminé par la personnalité rayonnante, le talent virtuose et la beauté de Shantala Shivalingappa.
Fluidité sinueuse des mouvements, beauté architecturale des poses, instantanéité fulgurante des changements de position, cela appartient peut-être au style Kuchipudi en général, mais c'est elle qui transcende cela par la joie, le plaisir de danser, la grace du corps qui se déploie. Consacré au son OM, vibration d'où tout l'univers est né, qui concilie le mouvement incessant de l'onde et l'immobilité parfaite, le spectacle navigue entre évocations prosaïques (balancement des trompes d'éléphant, émotions changeantes d'une jeune fille parlant d'amour), et abstractions (comment s'articule le corps, comment exprimer une émotion), avec une bonne dose d'humour (elle est souvent à la limite d'en faire trop, dans les mouvements du cou, des yeux, dans les expressions faciales ; comme un jeu auquel elle invite le public, non dans une démonstration de virtuosité, mais dans une joie d'offrir). Ce même humour se retrouve dans l'intermède musical, où chanteur et flûtiste sortis, restent les deux percussionnistes, qui se lancent dans un dialogue rempli de défis, de pantomimes, d'incidents burlesques, et où ils font même participer le public (nous nous retrouvons claquant des mains dans des figures assez complexes - pour un simple public occidental ; et nous nous en sortons pas si mal, je trouve !).
2 commentaires:
J'ai vu ce spectacle l'année dernière (et l'ai revu récemment à l'amphithéâtre de l'Opéra Bastille). Il m'avait beaucoup plus. Ne connaissant pas la danse kuchipudi, j'avais été frappé par la fluidité des mouvements de cette danse et son côté très accessible (cf. la trompe d'éléphant ou la pose de Krishna joueur de flûte). La « danse sur plateau » à la fin du spectacle était assez spectaculaire.
Tiens, je viens de vérifier dans la liste de spectacles que je tiens aussi à jour : nous avons assisté à la même représentation. Je ne sais pas si tu as eu le même sentiment apocalytique que moi en sortant du théâtre en cette soirée de fête de la musique...
Je m'y étais préparé psychologiquement, en me promenant sur la butte avant le spectacle afin d'assister à la mise en place des festivités, et après, je suis rentré à pied (jusqu'à vers République), pour profiter de cette Fête de la Musique, dans une ambiance que j'ai plutôt aimé ; j'aime dans cette fête les aspects les plus amateurs et enthousiastes, quand trois gosses apprentis rockeurs hurlent faux devant 2 personnes dans un bar paumé, plus que les grands concerts avec moultes promotions publicitaires.
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