Ulysse romantique (Cité de la Musique - 12 Juin 2007)
Les responsables de la Cité devraient signaler de manière particulière ce genre de concerts, où les musiciens parlent entre les morceaux, pour présenter les musiques choisis, mais surtout les instruments sur lesquels ils jouent, qu'ils changent au cours du concert. 5 flûtes différentes pour Philippe Bernold, 2 pianos pour Hugues Leclère. L'aspect pédagogique, les petits discours informels, donnent un charme particulièrement sympathique à ces représentations.
On commence par un petit récital Claude Debussy : Les chansons de Bilitis, un brin sommaires ; puis Syrinx, que la flûte en bois Lot de 1870 colore d'une douceur un peu vaporeuse, très belle ; les Danseuses de Delphes, que je connais trop agrémenté de tous les conforts des pianos modernes pour l'apprécier diminué par les demi-teintes d'un piano Erard 1890 ; et enfin le Prélude à l'après-midi d'un faune, dont la transcription de Gustave Samazeuilh pour flûte et piano ne me convainc pas du tout : la mélodie devient par moments anecdotique, et l'absence de l'orchestration (une des plus belles de toute l'histoire de la musique occidentale) n'est pas compensée. Leclère enchaine, à sa demande sans pause d'applaudissements, sur La Plainte, au loin, du faune... de Paul Dukas, tombeau de Debussy, sur une pulsation obsédante, des échos du Faune résonnent, dans la tristesse et les couleurs sourdes ; belle pièce, à réécouter. Puis viennent les Joueurs de flûte, d'Albert Roussel, en 4 épisodes jolis ou amusants, mais un brin anecdotiques.
La deuxième partie se jouera sur instruments modernes. On commence par André Jolivet, la courte et tranquillement mystérieuse Etudes sur les modes antiques, puis le Chant de Linos, pièce de concours pour flûtiste, qui évolue entre cris, plaintes et danses, spectaculaire et intense. On termine par du beaucoup plus moderne, Ulysse de Boucourechliev, pour flûte et percussion (jouée par Eric Sammut), qui sent l'oeuvre ouverte, avec des aspects d'improvisation ; pas follement original, bruyant par moments, surtout vers la fin.
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