mercredi 13 juin 2007

Beethoven - Gewandhausorchester Leipzig (Salle Pleyel - 11 Juin 2007)

Ludwig van Beethoven - Coriolan, Ouverture

Toujours difficile d'écrire sur une oeuvre aussi classique, mais que j'entends pour la première fois : l'excellence du morceau ne mérite guère de commentaires (étrange, je préfère le second thème, franc et paisible, au premier, inquiet et saccadé) ; et comment déterminer les vertus de l'interprétation, puisque je n'ai aucune référence préalable ? Pourtant, cela doit bien tenir à Riccardo Chailly, cette volonté de varier à outrance les dynamiques, piano à forte et vice-versa, crescendo, descrescendo et bis repetita, il refuse le laisser-couler tranquille, et impose ses choix de lecture, parfois au forceps, pour un tour de montagnes russes spectaculaire mais qui tire un peu trop vers la démonstration de virtuosité gratuite.

Ludwig van Beethoven - Symphonie n°1

Heureusement, Chailly se calme un peu. On profite pleinement de l'orchestre, mais il me semble bien pléthorique pour cette musique. Cela l'empâte, je préfèrerais une option plus cuisine légère, que j'espère plus fraiche, et finalement plus savoureuse.

Ludwig van Beethoven - Concerto pour violon et orchestre

Sergueï Khatchatrian, le violoniste, étant souffrant, c'est la jeune ex-prodige Viviane Hagner qui le remplace. Et dès les premières notes, et dans toutes ses interventions, dans chacune des cadences, elle me sidère, me ravit, me comble. La partition privilégie les aigus, qui jamais ici ne crient ni ne pleurent, mais chantent, au bord d'une fragilité d'autant plus émouvante. Je suppose que les cadences lui appartiennent, au moins en partie ; la dernière du premier mouvement, où elle plonge dans la polyphonie, textures boisées, couleurs aux accents tziganes, est particulièrement incroyable. J'aime aussi sa façon de tenir longuement les notes, de traits d'archet interminables. Et en plus, sa présence sur la scène est à la fois impériale et féérique. Bon, j'en rajoute peut-être un peu, mais j'ai vraiment été subjugué. De temps en temps, l'orchestre joue, entre deux solos de la belle, pour qu'elle reprenne son souffle.
En bis (merci Corley), les "Paganiniana" de Nathan Milstein, pièce bien sur virtuose, impeccable.

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