lundi 2 avril 2007

Debussy Stravinski (Salle Pleyel - 1 Avril 2007)

Igor Stravinski - Symphonies d'instrument à vent

J'apprécie peu la période néo-classique de Stravinski, et cette oeuvre m'est habituellement d'accès assez difficile ; Valery Gergiev, variant les couleurs, acides ou chatoyantes, et conservant une façon de swing, en offre une lecture tout à fait plaisante (mais du coup, peut-être peu fidèle ...).

Claude Debussy - La Mer

Le London Symphony Orchestra (qui garde la même amusante et prétentieuse présentation) s'installe au grand complet, pour un tour sur les plages assez tranquille, voir anecdotique, avec une tendance au gros son un peu lourde. Le soleil est là, espagnol, le vent aussi, jouant avec les vagues, une succession de climats joliment colorés, mais où manque sans doute une vision permettant de lier le tout.

Claude Debussy - Prélude à l'après-midi d'un faune

Enfin une belle version concert de ce chef d'oeuvre ! Hédoniste, sensuelle, tactile, je me laisse glisser, porté par la musique, admirant les papillons dans la lumière, les frémissements de l'onde, le faune allongé dans l'ombre, je retrouve enfin les émotions attendues !

Igor Stravinski - Le Sacre du Printemps

Là, ça se gâte. Dès le basson initial, qui ne respecte pas la ligne rythmique. Ca continuera par des aménagements bizarres des tempi et des dynamiques, une finition soignée des passages lents, mais une absence de sécheresse dans les constructions rythmiques les plus complexes, et surtout des pauses à des endroits incongrus, dont une de plusieurs secondes avant l'accord final, totalement contre nature.
La première fois que je suis venu dans la Salle Pleyel (ancienne mouture), c'était pour amener mes parents entendre du Sibelius ("Tapiola" je crois) et "Le Sacre". L'orchestre de faible envergure avait quelques difficultés avec certains passages, ralentissant les tempi pour pouvoir franchir les cols les plus abrupts. Ce qui était très instructif, permettant de mieux appréhender les dangers de la partition. Le problème n'est ici pas le même : le LSO aurait amplement les moyens d'offrir une version tout à fait correcte, si Gergiev n'utilisait pas cette oeuvre comme d'un objet d'amusement personnel. Du coup, pendant toute la seconde partie, je regarde passer les notes, tout en pensant à autre chose, ce qui m'est rarement arrivé pendant un Sacre !
Le public, où abondent des invités qui coquetèlaient ici et là pendant l'entracte, applaudit copieusement.

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