Eric Watson Quartet / The Saxophone Summit (Cité de la Musique - 31 Août 2005)
Eric Watson Quartet
L'édition 2005 de ce festival "Jazz à la Villette" s'articule autour de deux axes : "Coltrane's Sound" et "Jazz New Sounds". Après un concert inaugural particulièrement hype (le seul seul à être bondé depuis des semaines) de Coltrane Alice et Ravi et Orin (décrit ici), cette deuxième soirée se place aussi dans l'héritage de John le Père. Mais concernant ce quartet, je ne vois pas bien pourquoi (sans doute parce que l'autre thème convenait encore moins...). Les musiciens ne reprennent que des morceaux de leur album "Road Movies", et en présentent des versions allongées. Ce qui ne fonctionne pas vraiment. Leur disque me plait beaucoup, mais en gonfler ainsi les architectures complexes et très écrites donne vite dans le monumental ; la vie circule mal entre les solos d'Eric Watson et de Christoph Lauer, plus impressionnants que passionnants, et le discours sonne sec, aride, rigide. Beaucoup d'énergie et de technique, mais ça manque de ferveur. Le batteur Christophe Marguet est beaucoup plus à son aise chez Henri Texier ; quant au bassiste Sébastien Boisseau, il bénéficie d'un extraordianire solo, qui me donne envie de le découvrir dans des formations plus libertaires.The saxophone Summit
La formation aligne les noms prestigieux : paire rythmique de vétérans (Billy Hart à la batterie, excellent ; Cecil McBee à la contrebasse, bon sideman mais son grand solo sera le point faible du concert), un pianiste que je ne connais pas (Phil Markowitz), et enfin des souffleurs fabuleux, Joe Lovano et Dave Liebman. Les accompagne normalement Michael Brecker, qui depuis plusieurs mois lutte entre la vie et la mort. C'est Ravi Coltrane qui complètera l'équipe au bout de quelques morceaux.Quel groupe ! Je connaissais le lyrisme tranquille et assuré de Joe Lovano ; par contre, Dave Liebman, pas du tout. Du coup, la grande claque ! Des petites phrases jetées entre les silences, des densifications progressives, pour des solos à couper le souffle, entre Wayne Shorter et Eric Dolphy ! Le dialogue entre Lovano et Liebman est intense et passionnant, chacun restant dans son style, et nourrissant l'autre. L'arrivée de Ravi Coltrane n'apportera pas grand-chose, son jeu est sans faute, mais ne possède pas une personnalité à la mesure des deux autres compères. Grand concert, donc, autour de leur album "The Gathering of Spirits", et de reprises Coltraniennes, dont un final "Impressions" flamboyant.
Si les amateurs pouvaient me suggérer quelques albums de Dave Liebman, je suis partant, il y a là un manque à ma discographie à combler d'urgence !
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