Duo d'Elises (Le Triton - 17 Mai 2013)
C'est une offre spéciale qui m'a décidé à aller à ce concert, et c'était une excellente idée !
Deux femmes sur scènes, toutes deux prénommées Elise, d'où le nom, l'une avec une flûte, puis une guitare, l'autre avec une contrebasse, et toutes deux chanteuses, et c'est parti pour un grand et unique set d'improvisation totale.
Je connaissais un peu Elise Caron, l'ayant vue il y a trois ans dans "La voix est libre", dans son duo avec Edward Perraud qui m'avait plus impressionné que plu. Je n'avais jamais entendu parler d'Elise Dabrowski, chanteuse contrebassiste et improvisatrice, ce qui la place automatiquement dans le même territoire que Joëlle Léandre. A la différence que Dabrowski est une vraie chanteuse lyrique mezzo soprano.
Cela commence par un duo flûte - contrebasse, avec du coup beaucoup d'espace entre le grave de l'une et l'aigu de l'autre, que la voix ne fait qu'accentuer, les premiers morceaux sont plutôt tendres et poétiques, complices et émouvants. Caron chante comme une vieille dame ou comme une petite enfant, récite (ou invente ?) des poèmes sur un monde reconstruit chaque matin, Dabrowski répond avec une assurance vocale qui donne quelques frissons à cette courte distance, et alterne entre l'archet et les doigts pour faire chanter, grincer, vibrer, gronder, s'envoler sa contrebasse.
A un moment, Caron abandonne la flûte pour une guitare sèche, apparemment sur l'insistance de Dabrowski. Elle l'accorde lentement en roulant des yeux, puis y lance une petite comptine. Les choses deviennent plus légères et joyeuses, et cela termine dans des éclats de rire, les deux Elises croisant leurs délires absurdes et plus ou moins onomatopéïques, au milieu des rires du public ravi d'être là et conquis.
Spotify : Edward Perraud, Elise Caron – Bitter Sweets
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire