mardi 6 mars 2007

Gustav Mahler - Symphonie 2 (Salle Pleyel - 4 Mars 2007)

Beaucoup de quêteurs sur les trottoirs, beaucoup de blogueurs dans la salle (Gvgvsse, Laurent, L'amateur, guillaume, Matoo ... qui n'ai-je point encore dans mon agrégateur ?).
Le premier mouvement me prend aux tripes ; une tempête glaçante d'effroi, pire que celle chassant Siegmund au début de la Walkyrie, une épopée dans le désespoir, dans les hauts (des tutti d'une puissance rare) et les bas (des pianissimos douloureusement tendus), des cris (hurlement terrifiant des cuivres) aux silences. Sir Simon Rattle n'hésite pas devant les effets, accentuant les contrastes, adoptant un rythme plutôt lent, marquant des pauses, et profitant de son orchestre. Quel admirable machine ! Une dynamique incroyable, des cordes qui réagissent au quart de tour, capables de créer de la profondeur de champ en passant dans le même trait d'archet du premier-plan au fond sonore, mais surtout une section de cuivres d'une clarté, d'une précision dans la brillance et d'une maîtrise dans la puissance comme jamais encore je n'avais entendu.
Les mouvements suivants m'accrochent moins. Que le volume tempéré de l'orchestre ne suffise plus à couvrir les sifflements du nez de ma voisine y est certainement pour quelque-chose (sans oublier les fauteuils qui grincent, les téléphones qui sonnent, les bonbons anti-toux qu'on dépiaute lentement ... fugaces envies de meurtre ...). Dans le "fliessender Bewegung", Je continue à avoir du mal à ne pas attendre les perturbations Beriotiennes (?) made in "Sinfonia" ; je n'y entends pas la grimace grinçante, trop de joliesse dans les timbres, de gaieté dans l'allure. Le "Urlicht" est magnifique, mais j'en attendais sans doute trop, puisque me voilà déçu de ne pas être ému aux larmes.
Le final m'emporte, par contre. J'ai beau avoir révisé mes leçons, les effets de spatialisation surprennent un peu ! Mais combien sont-ils, planqués ainsi ? La question s'efface devant l'émotion du choeur, et des voix solistes, Dorothea Röschmann et Bernarda Fink, qui s'immiscent entre les voix du Choeur de radio France pour s'épanouir au grand air (j'ai du mal à transcrire par une métaphore compréhensible l'effet que cela crée ; quelques fins traits de couleurs vives pour que tout le tableau vibre et flamboie ?) ; expérience de l'ordre de la sidération.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ahahah! berio serait-il heureux que ses perturbations te manquent... je ne sais... tradition ist nur schlamperei comme dirait l'autre...