Anne Paceo invite (Duc des Lombards - 5 Mars 2007)
Depuis le fameux concert du Strada Quintet de début 2003, je ne crois pas être retourné aux Lombards. Concert annoncé ici à 21h, là à 21h30, finalement ce sera 22h10.
Anne Paceo tient aux Lombards une carte blanche mensuelle. Derrière ses fûts, elle peut pulser un drive très personnel, qui cache sous un swing rapide de continuelles petites surprises, un tapis sonore tout vibrant qu'il doit falloir apprivoiser avant de s'y sentir à l'aise ; elle peut aussi explorer les sonorités, couinements de cymbales, peaux tapotées des doigts, baguettes lâchées au-dessus des tomes, utilisation du métal des tiges et des attaches ... Elle vit pleinement la musique qu'elle offre, et son visage danse avec tout le reste, mines gourmandes, grimaces d'extase, elle est étonnante à regarder !
A ses cotés, le bassiste Stéphane Kerecki, le pianiste Yaron Herman, et la saxophoniste Alexandra Grimal. Un concentré de La Fontaine ! D'ailleurs Julien Caumer est là aussi ... Quasiment tous les morceaux joués seront des compositions de Kerecki ou de Grimal. De lui les morceaux les plus rapides, les plus swinguant, d'elle des morceaux plus lents, plus intérieurs, plus intenses. De la bonne et forte musique, pleine d'énergie et d'émotions. Je retiendrais particulièrement "Passage", de Grimal, où elle se contente de répéter une courte phrase, mais gorgée de ferveur, poignante d'intensité, tandis que Paceo tourbillonne des roulements grondants et asynchrones, comme un flux, que Herman et Kerecki complètent pour un paysage free bouleversant. Si Grimal est capable de rapidité virtuose, elle me fera la plus grande impression dans des explorations plus intériorisées, dans le registre de la ferveur, presque du mystique. C'est elle qui dirige la soirée. Même Yaron Herman semble un peu pâle à ses cotés, pourtant capable lui aussi de multiples registres, entre cavalcades impétueuses, rythmiques monkiennes, et minimalisme intense.
Commencer des concerts si tard, en plus un Lundi, m'empêchera d'assister au troisième set. Mais après Texier et Mahler, cela fait une forte densité d'excellente musique, telle que je n'en avais pas encore absorbé cette année !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire