Homme pour homme (Théâtre de la Ville - 23 Mars 2007)
Dans une Inde abstraite, un brave gars, Galy Gay, accepte de rendre service à trois soldats en remplaçant leur compagnon Jeraiah Jip, et se transforme peu à peu en super guerrier. En parallèle (explique Regnault, le traducteur, dans le livret), on assiste à l'utilisation du soldat manquant en faux dieu par des moines (scènes passablement ridicules), et à la chute du féroce lieutenant Bloody Five en inoffensif et s'auto-mutilant Fairchild (excellent personnage).
Brecht a travaillé sur cette pièce à plusieurs reprises (1926, 1938, 1953), mais elle reste pourtant bancale. Certaines thématiques font mouche (tout ce qui est lié aux noms - thématique ancienne, mais qu'on peut toujours réactualiser), mais beaucoup de dialogues sonnent faux, des développements psychologiques tournent court, des personnages semblent inutiles, rien dans tout cela n'est vraiment convaincant.
La mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota fait ce qu'elle peut, en transformation permanente de la scène à l'aide d'éléments sur roulettes, avec de très beaux éclairages, mais un usage trop fréquent de fumigènes, et une fin dans les solitudes montagneuses du Tibet qui aurait pu être plus glaçante.
Dans la troupe, je retiens principalement Philippe Demarle, qui en Fairchild, passe d'une intensité dangereuse à un apitoiement délabré, dans une sorte de folie controlée fort bien rendue ; et Sandra Faure, en Polly, petite boule d'énergie sardonique ou inquiète. Ainsi que Constance Luzzati, harpiste elle aussi montée sur roulettes, qui arpente la scène en pinçant les cordes.
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