samedi 8 juillet 2006

McCoy Tyner Septet (Théâtre du Châtelet - 7 Juillet 2006)

McCoy Tyner, c'est l'histoire d'une fidélité. Fidélité envers son maître, John Coltrane, encore cité ce soir. Fidélité envers un style, entre post-bop et presque Free, terrain fertile où les accords et l'harmonie guident encore le discours mais sans le corseter. Sa musique n'a pas changé depuis Septembre 2005, mais ce n'est pas non plus ce qu'on atttend de lui...
La formation en septet me faisait craindre un coté un peu "big band", où le jeu de Tyner aurait été éparpillé parmi les multiples souffleurs. Heureusement, le concert réservera des parties en trio, et quelques morceaux en solo. Sa virtuosité généreuse est intacte, et il se promène avec sérénité sur tout son territoire, du stride énergique à la ballade, du solo ravageur à l'accompagnement discret, au silence.
Ses partenaires de trio sont très dissemblables : Eric Gravatt est un batteur classique, peu extravagant, et qui après Brian Blade, Joey Baron et Kenny Wollesen, sonne fade (même si le qualifier d'inexistant est un peu méchant ...) ; Charnett Moffett est inversement un vrai clown, qui se dandine autour de sa contrebasse et l'enlace goulument comme pour l'entraîner dans un pas de deux endiablé, qui se lance dans des solos virtuoses, tapotant les cordes avec maestria, et allant chercher les bravos auprès du public avec un certain succés.
Parmi les quatre souffleurs, Eric Alexander et Donald Harrison aux saxophones, Wallace Roney à la trompette et Steve Turre au trombone, je saluerai particulièrement ce dernier, qui osa le plus, et pas uniquement en soufflant dans des conques. Les trois autres, talentueux mais trop respectueux, maîtrisaient un peu trop leur sujet pour que la musique puisse vraiment s'envoler.
Emaillée de petits incidents (Tyner annoncé en retard puis arrivant presque à l'heure, les personnes se bousculant pour retrouver leur place, le batteur renversant une cymbale sur ses genoux ...), la soirée sera même plus longue que la veille, et autrement réjouissante. Visuellement aussi, d'ailleurs. Les entrées-sorties des souffleurs, alignés en frontal et habillés très chic, ou passant en fond de scène en silhouettes détachées contre le grand fond bleu strié d'orange, offraient de magnifiques images (un jour peut-être les possesseurs de téléphone et d'apn premier prix se souviendront que prendre des photos au flash à 10 mètres ne donne rien...).

Mise à jour : Dans le Pot-Pourri, puisque je parlais de Big Band, un extrait de concert où McCoy Tyner en dirige un, dans une pièce emblématique, "Passion Dance", qu'ils ont aussi joué hier soir.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Commentaire navrant de ce concert.
Je te conseille de mieux maîtrise une sujet avant d'exposer ton avis sur la place publique...

bladsurb a dit…

ah. Me voici édifié. Pourrais-je vous suggérer de lire cette autre chronique du même Festival, qui sera peut-être plus conforme à vos goûts ?