Liszt - Messiaen (Cité de la Musique - 2 Octobre 2005)
Franz Liszt - Dante-Symphonie
Après leur pitoyable prestation de l'an dernier, revoir l'Orchestre National de Lyon me faisait un peu peur. Heureusement, ce concert fut bien meilleur. Même si le choix de cette symphonie un brin poussive ne s'avéra pas exaltant...Au-dessus d'un épais tapis de cordes, les bois font flotter de mignonnes mélodies, accompagnés d'une harpe joliment vivace. Tout ceci est assez agréable, très bien tenu par le chef d'orchestre Jun Märkl, mais 45 minutes, franchement, c'est long. L'arrivée du choeur de femmes de Radio France est un soulagement, une arrivée d'air frais qui offre enfin un vrai beau moment de musique ("enfer", "purgatoire", une certaine lourdeur est certainement assumée par l'auteur ; mais en matière de "musique terrible", le XXème siècle saura faire plus efficace ; le "ricanement blasphématoire" de la fin du premier mouvement m'a peu touché, disons...).
Olivier Messiaen - Et expecto resurrectionem mortuorum
Les bois et les cuivres alignés en quelques rangées rigoureusement rectilignes me masquent en partie les percussions métalliques, qui débordent quand même de part et d'autre. Cette partition, que je connais par un disque dirigé par Boulez, perd ici en hiératisme monumental et gagne en détails hédonistes. Mini-séquences assemblées en mouvements sans "grand plan" unificateur, déploiement somptueux des couleurs d'accord, avec les sonorités mystérieuses des percussions, rhythmes simples, lents, ponctués des surgissements proprement étourdissants des gongs (les musiciens voisins sont heureusement munis de protège-tympans...), cette lecture de l'oeuvre me semble plus orientée vers les caractéristiques générales de la musique de Messiaen, que vers les particularités propres à cette pièce-ci. La gravité du thème (nous sommes dans le cycle des "Requiems", tout de même !) se perd quelque peu dans les réminiscences des chants d'oiseaux ! Ce qui n'empèche pas le plaisir...Mise à jour : Dans le Pot-Pourri, j'ajoute un extrait de "Et Exspecto", suivi d'un de la "Turangalila-Symphonie", qui n'est finalement pas si éloignée, et je termine par du Ferneyhough, qui aurait bien convenu à la thématique "Requiems" ; et laisser ma radio sans Ferneyhough, ça ne pouvait pas durer...
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