Keystone Big-Band (L'Improviste - 20 Mai 2012)
Comment placer 17 musiciens sur une petite scène de Jazz ? Ce doit être une énigme que le big-band lyonnais a appris à résoudre à chaque concert ... Ce soir, ils débordent à peine. En colonne sur la gauche, on a la section rythmique : contrebassiste, batteur, pianiste et guitariste. Debout au fond, les 4 trompettistes. Et assis devant, d'abord les 4 trombonistes, et au premier rang les 5 saxophonistes. Leur invitée complémentaire, la jeune chanteuse Célia Kaméni, se contentera d'un micro au pied de la scène, tout devant les spectateurs.
Une douzaine de cuivres, ça dépote. Ca fait même un sacré boucan. Il faut du coup amplifier la voix, ou forcer sur le piano, pour qu'on les entende. L'ingénieur du son a du avoir plus de boulot que d'habitude ! Mais ça n'empêche pas la finesse. Les arrangements de Bastien Ballaz pour "La chanson" de Nougaro sont par exemple particulièrement réussis, qui offrent un contrepoint joliment ouvragé entre les lignes de cuivres. Agréables aussi, les pauses où seul joue le quartet rythmique.
Contrairement à d'autres big-bands où les solistes se succèdent en tirs rapprochés, ici pour chaque morceau il y a en général deux solistes, qui ont donc tout leur temps pour exposer leurs idées. Principalement, on notera le trompettiste David Enhco, le tromboniste Bastien Ballaz, et les saxophonistes Jon Boutellier et Pierre Pothin (pour l'un de ses derniers concerts dans cette formation).
Il y a beaucoup de standards, répertoire habituel des big-bands, auxquels celui-ci rend hommage, mais aussi quelques créations, dont un excellent "New Orleans Drunk Party", de Bastien Ballaz, encore lui !, qui commence par une belle prestation du batteur Romain Sarron, et contient un réjouissant dialogue trombone-saxophone.
Mais au-delà de l'aspect purement musical, c'est l'ambiance qu'ils amènent avec eux qui compte ! Ce sont pour la plupart des jeunes musiciens, et ils ont belle insouciance, une décontraction bienvenue : ils papotent pendant les solos, se retournent pour saluer une performance particulièrement surprenante, mais se reprennent dès qu'il s'agit de recommencer à souffler dans leurs instruments (professionnels avant tout). Jon Boutellier présente les morceaux et les musiciens avec force blagues et déconnades, sans se prendre au sérieux, et sans que ça sente trop la répétition ou la redite.
Pour quelques morceaux, Célia Kaméni les accompagne au chant. sa voix était un peu trop noyé par le mixage sonore difficile pour que je puisse me faire vraiment un avis. En tous cas, belle présence scénique. Jugez sur pièce avec cet extrait, si vous voulez.
Keystone big band + Célia Kaméni - Born to be blue par Laurent_Gautier_7
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