dimanche 22 février 2009

Schoenberg par Boulez - Uchida (Salle Pleyel - 20 Février 2009)

A moitié malade, j'ai la triste impression de ne pas avoir été à la hauteur de ce concert.

Arnold Schoenberg - La Nuit Transfigurée

Comme déjà dit, ce n'est pas exactement ma période préférée dans l'oeuvre de Schoenberg - ce romantisme dégoulinant nécessitait vraiment de trouver une nouvelle manière d'écrire de la musique ! Mais dans cette transcription pour orchestre, certains moments me plaisent bien : la polyphonie pleine d'ombres et de mystères du début, ou le presque silence avant la réponse de l'amant. En fait, dès que le travail thématique l'emporte sur l'orchestral, je m'ennuie.

Arnold Schoenberg - Concerto pour piano op. 42

Ah, Mitsuko Uchida ! Extraordinaire interprète de cette seconde école de Vienne ! Elle y met tout ce qu'il faut de romantisme sublimé, de sensibilité exacerbée, d'émotions et de plaisir. Chez Berg, qui planque toujours un peu des tonalités sous le dodécaphonisme, cela pouvait sembler plus simple, mais ici aussi elle fait vibrer cette musique avec une virtuosité de couleurs et d'émotions rare.
Le concerto est étrange, même s'il m'est bien plus simple d'abord que celui pour violon. Le piano attaque seul, rejoint par l'orchestre qui le suit un moment ; mais rapidement, le piano accélère, et les deux éléments semblent presque déconnectés, l'orchestre en reste à une sorte de valse défigurée, et le piano plonge vers le futur avec des passages massifs ou éclatés. Il y a deux cadences, moments intenses, où le rayonnement sur scène d'Uchida impressionne (certains mentionnent Argerich, mais je ne connais pas assez). Dans le dernier mouvement "Giocoso", elle en danse sur son banc !
Les deux disques "Boulez - Uchida" sont des indispensables, j'espère qu'il y en aura d'autres.

Arnold Schoenberg - Variations pour orchestre op. 31

Voilà une pièce où l'orchestre peut briller de mille éclats. Et dirigé par Pierre Boulez, l'Orchestre Philarmonique de Radio-France s'y lance avec bonheur. Liquidités translucides et frémissantes d'un lac de montagne, zéphyr balbutiant aux cordes, ciel chargé d'orages, cavalcade sous le soleil, les climats changent vite, dans les couleurs impressionnistes, et dans les densités, de solos, duos, aux quasi tutti orchestraux, passant en quelques mesures de la douceur d'une berceuse aux stridences dissonantes des cuivres et percussions. Magnifique.

Ailleurs : Zvezdo, Palpatine

2 commentaires:

IMP a dit…
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IMP a dit…

Pour ma part, je me suis profondément ennuyé durant la Nuit Transfigurée qui est pourtant une des plus belles pièces de Schoenberg: mais je n'ai pas reconnu Boulez, sa direction inhabituellement molle, manquant d'incision, rendait cette première partie assez soporifique.
Le concerto pour piano est de l'atonalité la plus vaine, sans intérêt particulier, sinon que Mitsuko Uchida l'a servi avec engagement.
Les Variations pour orchestres, peut-être le plus belle chose de Schoenberg a été très décevante dans la direction désarticulée de Boulez, encore une fois. Surprenant!
La Nuit transigurée est loin d'être dégoulinante...c'est une merveille d'intelligence et de maîtrise musicale. Pour les chose dégoulinantes allez plutôt voir du côté des anglais de la même époque.