samedi 20 janvier 2007

ONL - Fenice (Cité de la Musique - 18 Janvier 2007)

Suite à une erreur dans mon dernier planning, j'étais persuadé aller à Pleyel ce soir, assister à un concert hongrois. Finalement, non : destination Venise, et non Budapest. Je ne crois pas perdre au change...
Etrange concert, qui alterne des oeuvres de Luigi Nono interprétées par l'orchestre National de Lyon dirigé par Thierry Fischer, et des oeuvres de vénitiens du XVIème et XVIIème siècle, Gabrielli, Salvatore, Frescobaldi, interprétées par l'ensemble baroque La Fenice dirigé par jean Tubéry, installé dans les hauteurs des tribunes.
Cette alternance entre l'ONL et la Fenice, sautant d'un bond d'un coté à l'autre de la deuxième mi-temps de la "forme sonate", me rappelle le disque Early Music du Kronos Quartet.

Luigi Nono - Varianti

J'ai toujours un peu peur, lorsque Nono compose pour le violon, de tomber dans l'aridité métaphysique des pièces "Hay que Caminar" ou "Fragmente Stille". Mais nous sommes ce soir dans des oeuvres presque de jeunesse, baignant dans le (post-?) sériel, où une série, prise par le violon solo, subit des variations constantes, dans un climat de fausse répétition intéressant.

Venise Baroque 1

Je ne détaille pas la suite de courtes pièces, pour groupe instrumental ou solistes, qui sont jouées sans interruption, une fois que le premier instrument a fini d'interminables vocalises d'échauffement en arrière-salle.
Le clou en sera le "Canone a otto voci sopra l'Ave Maris Stella (Canto Sospeso)" de Giovanni Pietro Del Buono, un flux de reprises et d'échos comme une rivière jaillissante.

Luigi Nono - Due Espressioni

Je retiens un long crescendo, mais qui reste en notes séparées, où Fischer s'agite comme un beau diable, et des parties pour percussion subtiles et variées.

Venise baroque 2

Après l'entracte, l'orchestre s'installe, le chef arrive, on l'applaudit, il s'asseoit sur une estrade soutenant des écrans-chronomètres bloqués pour l'instant sur un énorme "00" rouge, et tous gardent le silence. La Fenice, séparée en petits groupes installés sur les cotés, reprend son évocation en pièces succédées, mais cette spatialisation n'apporte sans doute pas la même magie que dans la Basilique Saint-Marc. Le chef, prostré, et l'orchestre, attentif, écoutent.

Luigi Nono - Per Bastiana - Tai-Yang Cheng (L'Oriente è rosso)

Le chef se lève enfin, les chronomètres égrènent secondes et minutes, une bande son défile son paysage mouvementé, les instruments ajoutent des couches tonales ou micro-tonales, pour un résultat très plein ; il parait qu'un chant chinois passe d'un groupe à l'autre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

St Marc et les Gabrielli ... Souvenirs !

En gros, l'invention de la stéréo --et même de la stéréo boursoufflée : cuivres et Cie

Et je regrette d'avoir raté ça !