Vigh - Vallet, Payen - Cathala (La Guillotine - 5 Juin 2011)
"La Guillotine" est un lieu peu défini, peut-être un ancien bar, aujourd'hui une allure de squat, un hangar avec un établi d'un coté où on paie sa PAF de 5 euros, une collection hétéroclite de chaises et de bancs, et un débarras où trainent les restes d'un piano, un tas de chaussures, une pauvre bibliothèque garnie de livres poussiéreux ...
S'y tient chaque premier dimanche du mois les "dimanches de l'impro", où se produisent devant quelques curieux (nous étions pour cette dernière session de l'année une quinzaine) des musiciens / danseurs / troupe de théâtre / autres.
András Vigh - Gino Vallet
En première partie, ces deux-là se rencontrent pour la première fois.Gino Vallet joue du clavier, un synthétiseur où il s'est sélectionné au fil des ans une gamme de sonorités assez restreinte : clavecin, xylophone, nappe spatiale, et effets spéciaux (entre balles de ping-pong et portes grinçante, créé m'expliquera-t-il à partir de verres d'orangeade s'entrechoquant). Il est souvent en approche rythmique, qui parfois se complexifie de belle manière, ou bricole des fugues et variations de belle facture classique, et s'amuse avec ses sons spéciaux. Un petit piano jouet donne une touche momentanée de naïveté ludique et attendrissante.
Mais le plus surprenant vient de son collègue András Vigh, qui joue de la vielle à roue. Mais sans jamais sonner comme un instrument traditionnel. En ne donnant que de courts coups sur la roue, ou au contraire en la tournant à vide, en tapant sur les touches comme s'il s'agissait d'une percussion, en utilisant les cordes sympathiques pizzicati, il transforme son instrument en riche générateur de sons variés. Et comme il est électrifié, il peut aussi en saturer le son.
Cela donne une des belles séquences de leur heure d'impro : Vallet jouant du clavecin façon Ligeti, et Vigh prenant le lead en saturant façon Hendrix. Il y aura aussi des moments très spatiaux, voyage galactique bien servi. De façon générale, un bon set, surtout pour une première rencontre, les sons choisis au synthé pouvant facilement décontenancer le vielliste.
Stéphane Payen - Sylvain Cathala
J'étais venu pour assister à Olympe Trio, une des innombrables formations d'Alexandra Grimal. Mais un problème d'avion l'empêche d'être là. Restent les deux autres compères, complices depuis longtemps (au sein du groupe Print), qui jouent tous deux de l'alto. Sans le contrepoint de Grimal (qui joue au ténor ou au soprano), cela donne un travail de texture, d'échos, de dialogue au sein d'une même tessiture, qui parfois me fait penser à du Steve Coleman (mais en moins abouti, puisqu'on parle ici d'improvisation, sans la préparation intense imposée aux Five Elements). C'est bien foutu, mais un peu répétitif. Ils n'osent qu'une seule séquence en hurlements plus marqués, leurs essais sur le son (jouer en utilisant en sourdine un gobelet, ou une jambe) ne donnant pas grand-chose.Spotify: Stéphane Payen – Thôt, Sylvain Cathala Trio – Moonless, Print & Friends – Around K
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