Matteo Cesari - Autour de Ferneyhough et des mythes grecs (Cité de la Musique - 16 Juin 2011)
Dans l'amphithéâtre est donnée une série de concerts gratuits présentant de jeunes solistes du conservatoire voisin, qui aurait mérité un peu plus de publicité ! Je tombe sur ce concert totalement par hasard, en découvrant un dépliant de présentation lors du concert de la veille, où j'étais déjà par le hasard d'une invitation de dernière minute.
Bref, c'est devant une salle bien trop peu pleine que se produit le flûtiste Matteo Cesari, accompagné par le pianiste Fuminori Tanada.
Brian Ferneyhough - Cassandra's dream Song
Cette pièce, réputée injouable encore dans les années 70', est maintenant au programme des élèves de conservatoire qui veulent interpréter du contemporain ... Ce pourrait être un simple étalage de techniques hallucinantes, genre jouer plusieurs notes à la fois tout en utilisant les clés comme éléments de percussion, mais c'est aussi une atmosphère légèrement cauchemardesque, une nuit fiévreuse traversée de visions inquiétantes. Cesari accentue il me semble cet aspect onirique, qui sera présent sur plusieurs pièces. La mise en scène y contribue, qui plonge la salle et la scène dans presque l'obscurité, lui éclairé par l'écran d'une tablette informatique où défile la partition.Giacinto Scelsi - Krishna et Rada
Je ne sais pas très bien pourquoi la soirée est intitulée "autour des mythes grecs", on en est ici assez loin quand même ... Cette pièce est assez différente du Scelsi que je connais, c'est en fait du Scelsi tardif (écrite en 1986). Le piano y est très classique, déroulant lentement une mélodie à la limite du post-romantisme. La flûte s'inscrit par incises, en-dessous ou au-dessus de cette mélodie. Le livret n'indique rien sur les oeuvres, j'apprends en fouillant un peu qu'il s'agit d'une improvisation de Giacinto Scelsi lui-même au piano et du flûtiste Carin Levine.Brian Ferneyhough - Sisyphus Redux
"Comprendre" une pièce de Ferneyhough à la première écoute serait un peu présomptueux. J'entends un retour périodique, du temps qui tourne en rond, je suppose, par le titre, qu'il y a une suite de variations qui échouent à nous entrainer ailleurs et retombent donc au même point de départ. En tous cas, c'est moins agressif techniquement que "Cassandra Dream's Song" ou "Unity Capsule". Qu'il s'agisse ici de la "création française" montre que Cesari n'est pas vraiment un simple élève de conservatoire ...Salvatore Sciarrino - D'un faune
Pas beaucoup de souvenirs. Cesari passe à une flute alto (entre la traditionnelle traversière et la basse). Ca commence par des grognements et feulements. On y voit une jungle et des jeux de lumière. On y entend des échos de Debussy. Mais je ne sais plus du tout ce que joue le piano.Brian Ferneyhough - Mnemosyne
Pour flûte basse et avec bande magnétique. Donnée ici isolément, elle ne donne pas l'apaisement qu'elle procure en fin du cycle "Carceri d'invenzione", mais l'atmosphère onirique joue à plein, dans les vrombissements mystérieux de la flûte basse.Jonathan Harvey - Nataraja
Encore un mythe pas vraiment grec ! Ce n'est pas la première fois qu'une partition de Harvey me laisse totalement indifférent, pour me plaire plus tard après quelques écoutes. L'atmosphère n'est plus du tout onirique, normal pour ce "seigneur de la danse", mais offre une alternance entre flûte et piccolo, des rythmes acides, des sonorités aigües frôlant la stridence. Peut-être le contraste avec la pièce précédente était-il trop rude sans préparation.Spotify: Carin Levine – Flutes Without Borders, Giacinto Scelsi – Complete Works for Flute and Clarinet, Jonathan Harvey: Works for flute and piano
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