EIC + Neue Vocalsolisten Stuttgart (Cité de la Musique - 17 Juin 2011)
Troisième concert de suite à la Cité, mais celui-ci était prévu au programme ! Inscrit dans la Biennale d'Art Vocal, il comportera une pièce purement vocale, puis une pièce purement instrumentale, puis une pièce mixte.
Ivan Fedele - Animus Anima II
Les 7 chanteurs et chanteuses commencent par des bruits vocaux puis lancent des mots en italien, difficile de ne pas penser à Berio. Mais il y a quelque-chose de plus structuré dans cette pièce de Fedele, qui coupe ses 20 minutes en 4 parties, et sans vraiment ennuyer, ne passionne pas non plus.Johannes Maria Staud - Par ici !
Deuxième pièce que j'entends de ce jeune compositeur autrichien, et j'aime beaucoup. Si elle ne dure que 8 minutes, elle me semble particulièrement dense en événements, et réussit à caser dans cette période beaucoup d'excellente musique, avec une bonne dramaturgie, un début en aplat ("la mer des Ténèbres" des vers du "Voyage" de Baudelaire qui sert de thème ?), une fin en appel vif ("Par ici ! Vous qui voulez manger le Lotus parfumé !" ?). Le livret insiste sur le rôle du piano où un dispositif Ircam ajoute des quarts de tons mouvants. Comme d'habitude, j'absorbe cette micro-tonalité sans même m'en rendre compte !Cette pièce est un travail préparatoire à une mise en musique de tout le poème "Le Voyage" de Baudelaire, que j'attends maintenant avec gourmandise !
Bruno Mantovani - Cantate n°1
C'est le gros morceau du concert, plus de 40 minutes de musique pour 6 musiciens et 7 chanteurs et chanteuses, autour d'une dizaine de poèmes de Rilke. Les variations dans le traitement vocal (plus prononcées que pour son dernier opéra !), les fins arrangements instrumentaux, qui renouent avec les alliages étranges qui sont l'une des forces de Mantovani (même avec si peu d'instruments, il crée des mixtures genre alto / clarinette, comme si chacun s'approchait du son de l'autre par la technique de jeu, le résultat est plusieurs fois très troublant et beau), les interludes entre les poèmes souvent très sobres, donnent à cette cantate une force maintenue sur la longueur.Dans le livret, Mantovani s'inquiétait de donner un "n°1" en titre si jamais ne venait un "n°2", mais en fait, il y a déjà désormais une "cantate n°2".
Spotify: Johannes Maria Staud – Tempo rubato, Bruno Mantovani: Concerto pour deux altos, Time Stretch & Finale, Ivan Fedele: Mixtim
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