jeudi 13 janvier 2011

Michel Portal Sextet (Salle Pleyel - 9 Janvier 2011)

Le Sextet profite de la vaste scène de la salle Pleyel pour se déployer largement, le guitariste Lionel Loueke d'un coté, le pianiste Bojan Z de l'autre, le contrebassiste Scott Colley et le batteur Jack DeJohnette un peu en arrière, et le centre occupé par le trompettiste Ambrose Akinmusire et le clarinettiste (et parfois saxophoniste, pas de bandonéon ce soir) Michel Portal.

michel portal sextet

Ca commence par la guitare de Loueke, son sec, proche de la kora, puis rythme de bouche, et DeJohnette vient compléter la frise percussive joyeuse et subtile. Assez rapidement, après le chorus d'ensemble, certains des joueurs se taisent, et on a droit à un beau trio piano-batterie-contrebasse. Il y aura plus tard un magnifique duo clarinette-guitare. Et des solos, bien sur. Les talents sont suffisamment nombreux sur cette scène pour que de multiples configurations soient possibles, et elles seront bien exploitées.
Je ne sais pas pourquoi, le jeu de Jack DeJohnette ce soir ne me fait ni chaud ni froid, ses solos me semblent peu inspirés, je ne ressens aucun frisson particulier à l'écouter. Il fournit une couche rythmique sans défaut, mais sans mystère à mon goût.
Je trouve plus de plaisir dans les solos de Scott Colley (profond, indéracinable), c'est dire !
Bojan Z reste discret, en soutien le plus souvent, au piano plus qu'aux claviers électroniques, et en accords plus qu'en clusters, loin de ses explorations jazz-rock dans son propre groupe. On peut constater qu'il a gardé la même classe absolue quand il s'agit de plus prendre la parole, même dans ce registre plus africain que balkan.
Afrique invoquée entre autre par le guitariste Lionel Loueke, lui aussi par moment très discret, puis balançant entre sonorités électriques disons classiques et d'autres beaucoup plus sèches et percussives.
Et à coté du maitre d'oeuvre Michel Portal, toujours lyrique, généreux, jonglant entre les différentes hanches, la révélation du soir est le trompettiste Ambrose Akinmusire, étincelant, un peu crispé lors du premier solo, comme frustré de ne pas parvenir à souffler les notes aigües qu'il semble chercher, puis bien relâché, présence scénique sobre, et jeu lumineux, évident, enthousiasmant.
Comme je suis au milieu du troisième rang, très proche de la scène donc, les deux souffleurs mangent un peu le son du pianiste et du guitariste. L'écoute sur ArteLiveWeb me donne du coup des impressions assez différentes de celles ressenties le soir même !

Après le bis initial normal, les musiciens poussent Portal sur scène puis l'y abandonnent, et il se soumet à l'exercice du solo, un classique vues les réactions de la salle, et absolument magnifique.

michel portal

Ailleurs: Klariscope, Native-Dancer

Spotify: Michel Portal – Bailador, Ambrose Akinmusire – Prelude ... To Cora, Lionel Loueke – Mwaliko

1 commentaire:

ptilou a dit…

J'ai suivi le concert en Live sur le net ! J'ai beaucoup aimé ! La prise de son et les images étaient extra ! Dejohnette était somptueux ! visiblement il s'entend bien avec Bojan Z ! J'espère une collaboration prochaine !