samedi 15 janvier 2011

Stravinski Poppe (Cité de la Musique - 12 Janvier 2010)

Igor Stravinski - Octuor


Le livret cite un extrait d'article écrit par Stravinski en 1924 :
Mon Octuor est un objet musical. [...] Mon Octuor n'est pas une oeuvre faisant appel à "l'émotion", mais une composition musicale fondée sur des éléments musicaux qui se suffisent à eux-mêmes.

L'humour léger est-il une émotion, ou un élément musical ? Il abonde dans cette pièce, qui varie les atmosphères, marche débonnaire, fanfare de cirque aux truculences tranquilles, dialogues impromptus, comme improvisés, tout ça vif et charmant, interprété bien sur impeccablement par l'EIC dirigé par Mälkki.

Enno Poppe - Markt

A l'EIC s'adjoint l'Orchestre du Conservatoire de Paris. A la première écoute de Poppe, je l'avais identifié comme compositeur à suivre. Mais j'en suis plutôt déçu, il me semble. De cette pièce, j'aime le concept, un zoom en trois étapes dans une structure relationnelle qui apparaît chaotique à prime abord (bribes de cellules musicales hachées et fragmentées), puis où l'on distingue des rapports et des lignes (la partie la plus intéressante, entre mystères et explications claires), puis où tout devient compréhensible. Cette dernière partie, la plus longue, devient malheureusement ennuyeuse rapidement, avec une mélodie inlassablement répétée de pupitre en pupitre, et des percussions en fond sonore brouillant les tempi et agressant l'orchestre sans originalité. Un gros bof.

Igor Stravinski - Le sacre du Printemps

Susanna Mälkki connait parfaitement les limites de la grande salle de la Cité de la Musique, ce qui lui permet de contenir juste comme il faut la potentielle puissance destructrice du grand orchestre étalé devant elle, qui ne tenant pas sur la scène est disposé à même niveau que le public. Elle maintient aussi une tenue rythmique parfaite. La fougue des jeunes musiciens encadrés par les vétérans de l'EIC fait le reste : une interprétation pleine d'énergie mais pas trop, qui pétille de détails, sans que jamais la ligne générale ne soit oubliée, et qui coule de source d'un bout à l'autre.

Ailleurs: ConcertoNet
Spotify: Esa-Pekka Salonen – Stravinsky: Pulcinella; Ragtime; Renard; Octet (pour le Sacre, vous connaissez déjà, je remets le lien vers une reconstitution de la soirée de création)

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