Ea Sola - Air Lines (Théâtre des Abbesses - 19 Janvier 2011)
"C'est une performance plus qu'un 'spectacle'" avertit le livret. De fait, Ea Sola se présente par les roles de "conception, scénographie, images vidéo, lumière et interprétation", liste qui ne contient ni danse ni chorégraphie.
La représentation peut être découpée en deux parties. La première est la plus intéressante. La scénographie y tient un rôle important. Des ventilateurs soulèvent des films plastiques en vagues impétueuses, et s'opposent à l'avancée de Ea Sola, qui littéralement doit lutter contre vents et marées, et tente de rejoindre un mât où flotte un drapeau prometteur de repos peut-être, qu'elle change à plusieurs reprises, Europe, USA, Chine, tous décorés d'étoiles.
Sur l'écran de fond de scène défilent des noms d'autres pays, d'autres drapeaux. Ainsi que des extraits d'un documentaire sur les réfugiés martyrs du golfe d'Aden. Sur lesquels elle tire avec une carabine à ventouses, je ne sais pas très bien pourquoi ...
Elle disparait par moments sous les flots tumultueux, s'offre au vent, s'effondre mais se redresse.
La deuxième partie présente un peu plus de danse. Mais il y a un hiatus gênant entre la violence de ce qu'elle veut évoquer, les réfugiés chassés d'un pays à l'autre ("qui crève de colère, lui devenu hors la loi, devenu terroriste", rien que ça !), et la douceur des mouvements et des poses, qui fonctionnent pour offrir un apaisement, mais sans qu'il y ait eu avant assez de rage ou de révolte.
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