Rihm Dufoury Kourliandski Mantovani (Cité de la Musique - 27 Novembre 2010)
Wolfgang Rihm - Gejagte Form (version 1995/1996)
J'aime bien tout ce cycle, il me semble, des "formes chassées" de Rihm. On retrouve cette course parfois trépidante, ici initiée par un quatuor de flûtes et de clarinettes, à peine souligné de harpe, puis rejoint par des bouffées orchestrales, qui s'organise ensuite en multi-couches. Différents climats se succèdent, plus étals cependant que dans d'autres pièces de ce cycle, on a le temps de s'installer, même si la pulsation rythmique nous entraine toujours. C'est vif, parfois cinématographique, avec même du suspense, et une fin en cliffhanger.Hugues Dufourt - Les Chasseurs dans la neige
Comme il y a un écran au-dessus de la scène, ils y projettent en introduction l'image de la peinture de Bruegel. Le rythme est moins trépidant que chez Rihm (et c'est pourtant l'une des plus vives du cycle "Les Hivers" de Dufourt !). On ressent la fatigue des chasseurs, le froid, l'attente ponctuée de mini-événements dramatiques. Je ne sais pas si Mantovani ne s'ennuie pas un peu en dirigeant cette musique très éloignée de la sienne. Dans les nombreux musiciens venus compléter l'EIC, il y a une bien jolie violoniste russe, qui aide à faire passer les longueurs.Dmitri Kourliandski - Objets impossibles I et II
Ce sont ces pièces qui justifient le mieux le thème "Art total" de ce concert, qui ont reçu le plus de publicité sur les réseaux sociaux (la salle est bien pleine, d'ailleurs ...), et qui s'avèrent les plus mauvaises de la soirée, et j'espère de l'année. Il faut près d'un quart d'heure pour changer le plateau, avec des loupiotes sur chaque pupitre, puisque l'orchestre sera dans l'obscurité, afin qu'on puisse passer de la vidéo sur le grand écran. La musique est en effet transcrite en temps réel en animation informatique : d'où l'aspect art total. Sauf que c'est d'une pauvreté qui fait pitié. La musique ne semble composée que de quelques éléments à peine variés pendant un bon quart d'heure (pour l'objet 1, des cordes qui claquent à vide, des vents qui vrombissent soufflent et hululent, et des percussions très métalliques ; pour l'objet 2, des trucs qui grincent et qui raclent, et des machins qui geignent et qui couinent), et que cela est traduit sur l'écran de manière simpliste (l'objet 1 est une scène d'architecture, avec des poutres qui s'illuminent quand claquent les cordes, et des murs qui se déstructurent quand vrombissent les vents ; l'objet 2 est une sculpture de planches de bois enchevêtrées qui bougent, avec des boules facettées qui se forment et évoluent aux points de convergence). Et c'est tout. On a l'impression d'une démonstration, peut-être d'un "proof of concept". Sauf que j'ai vu plus intéressant sous Winamp ... Utiliser les moyens de l'EIC pour un si piètre résultat, c'est vraiment du gâchis.Et là, incroyable, presque inouï, à la Cité, une création de l'EIC, est huée par une partie du public ! Ouf.
Bruno Mantovani - Concerto de chambre n°1
Concerto pour orchestre de chambre, qui multiplie les interventions solistes virtuoses (bravo à Jérôme Comte pour le solo de clarinette), dans une structure où le compositeur dit tenter de renouveler sa manière d'écrire de la musique, et qui perd du coup en originalité et en identité, pour rejoindre le bataillon d'oeuvres en pleins et en déliés, avec des tutti et des soli, des moments d'attentes et des moments de frénésie, comme écrit un peu tout le monde. De beaux passages individuels, mais des alliages sonores moins intéressants que d'habitude.Ailleurs: Le concert est disponible pendant quelques mois sur Cité de la Musique Live.
Spotify: Minguet Quartet – Rihm: 4 Studien Zu Einem Klarinettenquintett - 4 Male, Ensemble Modern – Hugues Dufourt: Les Hivers, Ensemble Alternance – Mantovani: D'un rêve parti
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