Ibrahim Maalouf invite Dave Douglas (Grande Halle de la Villette - 3 Septembre 2010)
Portico Quartet
Ce quatuor mélange diverses épices à son Jazz, dont un hang, qui vient compléter un instrumentarium plus classique, batterie, contrebasse, saxophone. Le point faible est de ce dernier coté, Jack Wyllie me laissant parfaitement indifférent. Le son du hang, joué par Nick Mulvey, est intriguant un moment, lassant un peu plus tard, puis on l'oublie. Reste le batteur Duncan Bellamy qui investit sans vergogne et en grande réussite dans des territoires plus drum'n'bass, rejoint par le contrebassiste Milo Fitzpatrick qui à l'aide de pédales d'effet élargit le son de son instrument de façon captivante. Le groupe évolue quelque part entre Cinematic Orchestra (la beauté des voix en moins) et Hadouk Trio (l'exotisme démonstratif des instruments en moins). Agréable, mais pas de quoi se relever la nuit.Ibrahim Maalouf invite Dave Douglas
Ca commence en fanfare, avec le quintet de trompettes Trombania, la batucada Zalindé, guitare, basse, batterie, piano, et Ibrahim Maalouf qui commande tout ce monde de sa trompette à quarts de tons. Dès qu'il commence à jouer, un souffle nous emporte. Cette vaste suite pleine de climats, composée pour le concert de ce soir, est magnifique, d'une grande beauté de composition.Quand elle s'achève, tout le monde s'en va. Seul reste Frank Woeste, rejoint par son trio, Yoni Zelnick à la contrebasse et Matthieu Chazarenc à la batterie. Cet interlude tout en contraste est suivi d'un agrandissement du groupe, rejoint par Frank Tortiller au vibraphone, Thomas Savy à la clarinette basse, et Dave Douglas à la trompette, pour trois morceaux de ce dernier. Quel groupe ! Ils explorent les tortueux et mystérieux méandres en les parsemant de solos renversants, particulièrement Frank Tortiller, extraordinaire en variations fines de vitesse de frappe.
Retour de Ibrahim Maalouf, qui a un contact très naturel avec le public, entre apostrophes tranquilles et anecdotes répétées. Si son jeu me ravit, riche des quarts de tons de la musique arabe, son accompagnement (guitariste Nenad Gajin, bassiste Benjamin Molinaro, batteur Julien Charlet) me séduit moins que le rassemblement précédent. Les morceaux proposés me plaisent moins aussi.
Mais une seconde suite vient (presque) clôturer la soirée, moins somptueuse, plus majesteuse, avec une introduction pour le quintet de trompettes un peu trop écrite.
Et en conclusion, descente des gradins d'un Médéric Collignon toujours aussi dingue, dialogue de virtuosité entre Douglas et Collignon, rejoints par Maalouf.
Et ça fait plus de deux heures qu'ils jouent, c'est flamboyant, palpitant, varié, un grand plaisir, une assez folle générosité. Au final, les deux suites de Maalouf étaient splendides, les compositions de Douglas passionnantes, le jeu de Maalouf une excellente découverte, la scénographie particulièrement soignée, bref un concert hors norme, et une grande réussite.
Ailleurs : Alex Duthil
Spotify: Portico Quartet - Knee-Deep in the North Sea, Dave Douglas - Keystone, Frank Woeste Trio - Untold Stories.
Pas de Maalouf sur Spotify, du coup une vidéo à la place.
3 commentaires:
Je regrette de n'y être pas allé... visiblement ce fut la fête avec un grand défilé de Guests...
Le plus surprenant était peut-être le contraste entre le coté hyper organisé de la soirée, avec des transitions minimales d'une formation à l'autre, avec un cortège de guests prestigieux, et le coté très modeste, simple et très décontracté de Maalouf.
Mais oui, une vraiment bonne soirée !
Tu assisteras à quelques concerts de ce Festival ?
Waouh !!!! Ca c'est de la découverte pour moi j'adore ce morceau ca me fait penser à certains morceaux de Truffaz sur Saloua. J'adore la combinaison bugle et Fender Rhodes c'est assez magique ! Y a t'il un CD de Maalouf dans cet esprit très acoustique ?
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