Stefano di Battista (Grande Halle de la Villette - 9 Septembre 2010)
Eric Legnini - Afrojazzbeat
Cela commence par un trio, Eric Legnini au piano, Thomas Bramerie à la contrebasse, Frank Agulhon à la batterie, accompagnés de Kiala Nzavotunga sur un petit clavier percussif. Mais ce dernier reste plutôt décoratif, sans apporter grand-chose à la musique. Cela devient plus grave quand s'ajoutent Julien Alour, trompette, Boris Pokora, saxophone, et Jerry Edwards, trombone, qui eux non plus n'apporteront pas grand-chose à la musique : pas un seul solo ! Quand Coltrane convoquait toute une bande prestigieuse de souffleurs pour "Africa/Brass" et les reléguait en arrière-plan, au moins bénéficiaient-ils des arrangements d'Eric Dolphy. Ici, tout se concentre sur le jeu de Legnini, fluide, joyeux, par moment tempétueux, très agréable ; mais qui vampirise tout le reste. Quand à l'élément "afrojazz", la présence du guitariste de Fela Kuti Kiala Nzavotunga ne suffit pas ; quelques jours après le passage de Tony Allen, Frank Agulhon n'essaie même pas d'impulser cet élan particulier, et se contente d'un drive swing précis mais plat. Après quelques morceaux arrive la chanteuse Krystle Warren, belle voix à la sensualité tamisée. On tombe dans du "jazz vocal" qui flirte avec la pop, idéal pour les lounges et les apéritifs.Stefano di Battista
Tant qu'à être dans le mainstream, autant viser le haut du panier. L'équipe réunie autour de di Battista est de haute volée, Roberto Tarenzi au piano, Antonio Sanchez à la batterie, Rosario Bonaccorso à la contrebasse, et Jonathan Kreisberg à la guitare qui bénéficie de larges espaces, dans un style que je rapprocherais de Kenny Burrell. Si di Battiste fait penser parfois à Coltrane dans la rapidité de son jeu (et en citant un extrait de l'emblématique "Favorite Things"), il n'en possède pas la dimension mystique. On est plus dans l'entertainment, avec de très réussis petits discours introductifs, mi-italien mi-français plus des pointes d'anglais, très hableur, charmant, italien, quoi.Du beau travail, tout ça, mais dans un genre si balisé que quelques jours après, tout souvenir a disparu.
Spotify: Eric Legnini - Miss Soul, Stefano di Battista avec Elvin Jones, et Fabio Morgera - Need For Peace avec Krystle Warren.
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