Hofesh Shechter - Political Mother (Théâtre de la Ville - 25 Septembre 2010)
Ca commence par une musique rouleau-compresseur pendant 30 minutes, une boucle rythmique déferlante ravageuse, que Shechter, puisqu'il en est également le compositeur, relance périodiquement en variant l'épaisseur sonore, et en la mettant en scène, puisque des musiciens sont là, qu'il éclaire par moments, une rangée de tambours-majors en bas, une de guitaristes au-dessus, un chanteur au milieu d'eux, le tout éclairé de manière spectaculaire mais qui finit par créer une ambiance fascisante.
Les danseurs, toujours aussi physiques, réagissent à cette musique de diverses manières. Presque tout le temps en groupe, parfois totalement figé, parfois ondulant ou trépignant d'un seul bloc, parfois se divisant en lignes entrecroisées joliment complexes.
Puis tout change, quand la musique se fait plus discrète, que les tenues évoquent des prisonniers, que le fascisme de la mise en scène de la musique passe à un climat d'oppression, de camp de concentration avec des exécutions et des humiliations.
Le problème, c'est que Hofesh Shechter utilise des matériaux lourds, mais sans vraiment élaborer de discours. Ces éléments viennent d'un travail d'improvisation et d'élaboration collective par la troupe, qui auraient nécessité une construction plus stricte. D'ailleurs, certains épisodes restent bien énigmatiques, comme ce seppuku initial, ou un peu plus tard des tenues de samouraï. Vers la fin, un slogan est lentement révélé "when there is pressure ... there is ... folkdance", et de fait, certains mouvements y font penser. Mais c'est ça, la morale de cette pièce, à l'énergie si enthousiasmante, mais au discours si pauvre ? Beaucoup de bruit et de mouvements pour pas grand-chose. Mais n'empêche, on a passé un bon moment.
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