Wim Vandekeybus - nieuwZwart (Théâtre de la Ville - 9 Juin 2009)
Après un bilan en forme de Spiegel, Wim Vandekeybus a décidé de relancer les dés. Entouré d'une nouvelle troupe venant majoritairement des pays de l'Est, trois femmes, quatre hommes, il commence par une sorte de "tabula rasa". De recommencement. Et autant le faire en plongeant dans le mythique. Donc, une scène à peine éclairée, comme une grotte utérine, où des corps que l'on devine nus se lèvent et marchent. Une mer métallique (comme ces couvertures de survie, fines, dorées et argentées) agitée par les corps qu'elle recouvre, avant que, se retirant, elle ne les laisse frénétiques et suffocants. Ces humains découvrant la station debout, les vêtements, la socialisation. Prêts à gagner une individualité ? Comme c'est le début d'une nouvelle troupe, on fait connaissance, avec celle aux gestes empreints de danse classique, avec celui qui sait tournoyer sur une main, cet autre qui se jette avec une énergie impressionnante sur ses congénères. Mais on ne se refait pas : ça reste du Vandekeybus, donc il y a des sauts, des accrochages, des chutes, des cavalcades (mais moins), énormément d'énergie.
Au-dessus de la scène, sur une sorte de plate-forme nacelle, Mauro Pawlowski, du groupe dEUS, accompagné du guitariste Elko Blijweert et du batteur Jeroen Stevens lance du rock parfois psychédélique (il y a même une citation de "Set the Control for the Heart of the Sun" !), parfois plus lourd et direct, avec des rythmiques parfois très complexes, une excellente bande son tout du long du spectacle.
La scène elle-même restera assez vide. Les couvertures métalliques referont des apparitions, dont une sorte de monstre tout en reflets changeant et en mouvements rapides, entre tournoiements et glissages virevoltantes, assez fascinant. Mais pas de vidéo, pas d'histoire non plus, assez peu de mise en scène. Le scénario du départ finit par se perdre, les scènes se succèdent sans fil conducteur décelé (mais j'ai pu juste une nouvelle fois ne rien comprendre ...) Du coup, peu d'images marquantes à garder en mémoire. Pour un premier spectacle, l'accent est mis sur les interprètes. Pourquoi pas, ça a sa logique. A voir si la suite de leurs aventures continuera à se focaliser sur l'aspect purement "danse" ou si le volet "théâtre" reviendra plus en force...
Ailleurs : Aligateau
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